Quiberon – Noirmoutier: le mépris des marchands de sable

Article du Bulletin N° 48

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(cliquez pour voir la carte)

La zone d’extraction de 70 millions de m³ de sable se trouve dans l’estuaire de la Loire à 5km de la côte noirmoutrine.

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Une drague remonte l’estuaire de la Loire, en route vers le site du Pilier. L’extraction se poursuit ainsi de façon ininterrompue, jour et nuit, tout au long de l’année.

(L’article suivant est paru sous forme de communiqué de presse dans Ouest France et Vendée Matin, et sous forme de « courrier des lecteurs » dans le Courrier Vendéen; il a été envoyé au quotidien Le Monde.)

Le 12 juillet 1999, le Préfet de la Région des Pays de la Loire autorisait l’ouverture des travaux d’extraction de colossales quantités de sable (70 millions de m³) à proximité de Noirmoutier, dans l’estuaire de la Loire. Cette autorisation avait été accordée Continue reading

Défense contre la mer: l’Hommée

Article du Bulletin N° 47

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Les travaux ont commencé en novembre.

Rappelons les événements: Depuis quelques années on avait constaté sur la plage de l’Hommée située juste au Nord de la digue de Devin, la réapparition du perré des Sénégalais construit en 1937 et qui, jusqu’alors, était resté enfoui sous le sable. Une modification du transit littoral (Due au port de l’Herbaudière ? Continue reading

Tempête

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L’Hommée : les ganivelles hydrauliques sont posées, elles ont bien subi le choc. La plage n’est pas complètement rechargée en sable. Il faudra attendre pour apprécier leur efficacité.

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Aux Éloux, la situation s’aggrave : la « défunte » dune des Éloux a moins de deux mètres de hauteur par endroit.

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Derrière l’épis des Éloux (qui devrait être détruit) des arbres déracinés ont dévalé la pente.

Massacre à la pelleteuse

Nous avons été alertés du problème de la destruction de toute la dune de la Fosse par le prélèvement de sable pour la pointe du Devin.
L’engraissement régulier de cette zone permettait la formation d’un cordon dunaire particulièrement riche. On y retrouvait toutes les étapes de la formation de la dune depuis la dune embryonnaire au niveau des laisses de mer jusqu’à la dune boisée. Outre l’intérêt pédagogique, de nombreuses espèces végétales colonisatrices typiques de cet écosystème étaient observables. Enfin ce lieu était particulièrement intéressant pour la nidification de certaines espèces fragiles comme le gravelot à collier interrompu.

Un accord avait même été passé entre la mairie de Barbâtre et Natura 2000 prévoyant qu’aucun travail de nettoyage mécanique n’aurait lieu pendant les périodes sensibles. Les ostréiculteurs acceptaient eux aussi de ne pas passer par le haut de la Dune pour se rendre sur leurs parcs afin de protéger cet espace.

Et tout a été détruit par les pelleteuses et autre engins qui prélèvent le sable pour renforcer la dune de l’Hommée!!!

A quoi ça sert de protéger d’un côté si on doit détruire de l’autre??
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Dune des Éloux

Article du Bulletin N° 46

DERNIÈRE MINUTE : Conclusions de la dernière étude concernant la dune des Éloux

  1. La priorité doit être donnée au rechargement en sable: les quantités prévues au regard de la situation actuelle sont insuffisantes. Elles devront être doublées. La granulométrie appropriée existe à la Fosse.
  2. Le perré bas devra être enlevé : même recouvert par du sable son effet sera néfaste. (Ce n’est pas une surprise).
  3. Les épis en enrochement prévus auront un impact négatif. Il déstabiliseront le trait de côte. Même l’épi actuel des Éloux devrait être supprimé. (Le conseil communautaire a décidé de ne démonter que les planches horizontales afin de pouvoir éventuellement les replacer.)
  4. Les ganivelles hydrauliques seront installées à titre expérimental : il faudra contrôler leur efficacité.
  5. Recommandations:

  • actualiser les données bathymètriques dans les zones où elles sont insuffisantes,
  • affiner la topographie des platiers rocheux,
  • actualiser les données de houle,
  • intégrer dans la modèle le port de Morin et tous les épis ainsi que les perrés bas,
  • revoir le projet de protection sur l’ensemble du littoral entre le port de Morin et la pointe de la Loire.

Ces conclusions nous semblent en net progrès par rapport aux précédents projets. Nous nous félicitons qu’enfin la côte soit considérée dans son ensemble particulièrement au Sud du port de Morin. Le Conseil communautaire a adopté ces conclusions le 14 septembre. L’alternative étant que, sans travaux sérieux, on sera obligé de prolonger la digue de Devin jusqu’à la pointe de la Loire. Les travaux de défense contre la mer commenceront début octobre à l’Hommée, fin octobre aux Éloux.

Défense contre la mer de la côte est

Article du Bulletin N° 46

À plusieurs reprises, les digues de la côte Est se sont rompues, entraînant l’inondation des terrains qu’elles protégeaient. Par exemple, le 31 décembre 1978, une brèche ouverte dans la digue du Polder de Sébastopol, à Barbâtre a provoqué l’inondation d’une partie de la plaine de Barbâtre. Depuis lors, des travaux ont été engagés pour la protection de la côte Est, d’abord de façon ponctuelle, puis des programmes d’intervention ont été mis en place. Continue reading

Pêche à pied au Fort Larron

Ce dimanche 10 septembre, la marée de fort coefficient a attiré beaucoup de monde – y compris dans les endroits ou la pêche est interdite pour cause de pollution.
C’est le cas à l’endroit où les photos ci-dessous ont été prises (à Fort Larron).

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Comme on peut le voir sur les photos ci dessous, un arrêté municipal indique clairement l’interdiction.
Les dernières analyses (datant du 28 août) relèvent un taux de pollution à escherichia coli supérieur à 16 000 pour 100 gr., alors que le maximum autorisé est de 240 !
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La défense contre la mer

Bulletin N° 45

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Ganivelles hydrauliques sur la côte du Médoc

À la suite de l’étude hydro sédimentaire réalisée en 2004 pour arriver à une modélisation mathématique de la houle sur la côte Ouest de l’île, des solutions en été retenues pour prévenir l’érosion marine en deux points particulièrement attaqués ces dernières années : la dune de l’Hommée et les dunes des Éloux.

Il a été décidé à titre expérimental d’implanter des ganivelles hydrauliques à l’Hommée, et de recharger en sable de la dune.

Après avoir créé une plate-forme d’accès, il s’agira d’implanter, à partir du dernier épi vers le Nord et sur une longueur de 340 m, des ganivelles hydrauliques. Ces ganivelles sont composées de 884 pieux en bois enfoncés dans le sol en deux rangées parallèles à la côte, distantes de moins d’un mètre. Dans chaque rangée, ces pieux en bois longs de 5 m, seront implantés tous les mètres.

Ces deux rangées de pieux seront positionnées à environ 25 m du pied de dune.

De plus un rechargement en sable de granulométrie appropriée sera effectué. 20 000 m3 provenant de la pointe de la Fosse permettront de recharger la dune.

Pour les dunes des Éloux, l’implantation de ganivelles hydrauliques a aussi été retenue mais sur un modèle différent.

En partant du Nord et de l’épi existant, deux équerres composées de pieux enfoncés dans le sable ou le calcaire seront implantées, un des côtés des équerres sera parallèle à la dune, l’angle au sommet sera dirigé vers le Sud-Ouest. Chaque bras de l’équerre aura une longueur de 70 m. L’implantation se fera en fonction du profil de plage au moment du chantier ; il est souhaitable que le dispositif soit à quelques dizaines de mètres (20-30 m) du pied de dune. Le rôle de ces équerres sera de casser l’énergie des vagues avant qu’elles n’atteignent le pied de dune et de recréer un haut de plage en accumulant du sable.

Plus au Sud, trois épis de longueur inégale (100 m, 70 m et 110 m) devront retenir le sable transporté par la dérive littorale.

41 000 m3 de sable seront utilisés pour remodeler le pied de dune et recharger les casiers entre les épis.

C’est un changement capital en matière de défense contre la mer, les murs d’enrochements sont abandonnés au profit d’une défense souple, beaucoup moins destructrice du trait de côte.

Classement du Gois (suite)

Bulletin N° 43

RÉPONSE DE MONSIEUR PHILIPPE DE VILLIERS, PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA VENDÉE.

Votre courrier concernant le Passage du Gois m’est bien parvenu et a retenu toute mon attention.
Cependant, le projet de classement de ce site remarquable soutenu par l’association « Vivre l’île 12 sur 12 » relève de la compétence exclusive de l’Etat.

Pour ma part, je suis convaincu de la nécessité de préserver ce site et de le mettre en valeur. C’est d’ailleurs l’un des objectifs prioritaires que le Conseil Général poursuivra en négociant avec les communes littorales concernées un « contrat environnement littoral ».

Ce contrat financé à hauteur de 600 000 euros par le département a notamment pour vocation de permettre de concilier le développement d’un tourisme de qualité avec la nécessaire préservation de l’environnement littoral.

La protection accrue du passage du Gois, trait d’union emblématique entre le continent et l’île de Noirmoutier, est à ce titre au cœur de nos préoccupations.

S’agissant plus particulièrement de la procédure de classement sur laquelle vous avez bien voulu appeler mon attention, je saisis aujourd’hui même Monsieur Christian DECHARRIERE, Préfet de la Vendée, de votre requête et ne manquerai pas de vous tenir informée de la suite réservée à ma démarche.

SIGNÉ : PHILIPPE DE VILLIERS

Nous verrons bien !

L’énergie éolienne contestée

Bulletin N° 42

L’énergie éolienne a bonne presse, mais dans les campagnes, son développement suscite une contestation toujours plus vive : dans tous les coins de France où s’annoncent des pylônes de plus de 100m de haut, des associations s’élèvent et même déposent des recours. Ces rejets prennent les écologistes à revers et les industriels par surprise.

Il est vrai que les éoliennes posent un problème paysager. Quelle que soit l’opinion esthétique qu’elles suscitent, elles ne passent pas inaperçues : atteignant 120m de haut, avec un rotor de 80m de diamètre, une éolienne de 2 mégawatts requiert une fondation de près de 600 tonnes de béton. Nous percevons ainsi l’impact visuel des éoliennes de Bouin qui ne se sont pas intégrées dans le paysage du Gois, elles accaparent le regard ; disproportionnées par rapport au site, elles ont créé un nouveau paysage qui a occulté l’ancien. Au pied d’une éolienne, on peut légitimement admirer son élégance et ressentir de la fierté devant la prouesse technologique, mais trancher le débat entre écologistes, pollution atmosphérique contre pollution visuelle et beaucoup plus difficile.

Le Conseil général des Ponts et Chaussées a produit en décembre 2004  un rapport intéressant consacré à ces questions, nous allons en citer de larges extraits :

«  Au niveau départemental, la nécessité a conduit des préfets, sans instruction à ce  niveau, à élaborer des schémas éoliens. Ce territoire plus restreint a facilité  l’obtention de schémas plus opérationnels. Des groupements de communes et des  parcs naturels régionaux se sont également lancés dans des démarches.    Pour utiles qu’ils soient, tous ces schémas pourtant fondamentaux sont élaborés  dans l’urgence sans réflexion méthodologique suffisante et ne conduisent pas à un  choix d’espaces susceptibles d’accueillir dans de bonnes conditions des fermes  éoliennes. Les critères retenus sont très variables d’un département à l’autre.

…………

La justification du développement inéluctable des éoliennes en France repose sur  quelques idées reçues qui paraissent de prime abord évidentes mais qui, à  l’analyse, sont discutables, voire même erronées.

1.- « Les éoliennes vont permettre à la France de réduire ses émissions de gaz  à effet de serre ».

La production énergétique est décomposée en deux sources complémentaires :

•  La production de pointe, qui provient de centrales thermiques classiques et qui  permet de faire face aux fluctuations de la demande en énergie ;

•  La production de base, qui provient en totalité en France des centrales  nucléaires dont la production ne peut guère être modulée.    Les éoliennes, dont la production ne peut être régulée à volonté, en fonction de la  demande, concourent à la production de base. Mais celle-ci est déjà excédentaire  en France compte tenu du parc existant de centrales nucléaires, ce qui conduit  déjà EDF à exporter en continu une quantité appréciable d’énergie électrique vers  les pays riverains.    Dans ces conditions très particulières qui n’existent actuellement qu’en France, le  développement de l’énergie éolienne ne servira qu’à augmenter les exportations  françaises d’énergie mais ne réduira pas la production des centrales thermiques  qui restent indispensables pour répondre aux demandes de pointe.

En simplifiant un peu, on pourrait dire que le développement de l’éolien en  Languedoc-Roussillon par exemple se fait en important des éoliennes construites  en Espagne pour réexporter de l’électricité dans ce pays, ce qui oblige à créer une  nouvelle ligne à haute tension controversée à travers les Pyrénées.

Ce raisonnement ne s’applique pas dans les îles éloignées et dans les  départements et territoire d’Outre-Mer qui ne sont pas alimentés par l’énergie  nucléaire mais par des centrales au fioul.

2.- « L’éolien est une activité qui crée des emplois ».

Trois pays (Allemagne, Espagne et Danemark) qui ont instauré un moratoire sur  l’énergie nucléaire, se sont engagés en contrepartie dans une politique industrielle  très volontariste, en créant plusieurs dizaines de milliers d’emplois et en  instaurant un monopole sur la fabrication des éoliennes.    La situation est complètement différente en France où n’existent que quelques  équipementiers et une seule PMI fabriquant des éoliennes. Encore, s’agit-il de  modèles de faible puissance destinés à l’exportation et aux DOM. Toutes les  éoliennes installées en France métropolitaine sont achetées à des entreprises des  trois pays européens fournisseurs qui assurent en général la maintenance.  L’essentiel de l’activité en France concerne des sociétés en charge de montage  administratif et financier des projets éoliens.

Ceux-ci installés, les emplois  permanents sont très limités, en moyenne un par ferme éolienne importante.    Les retombées positives de la création de fermes éoliennes en France se situent  essentiellement au niveau financier. Le taux de retour de cet investissement peu  risqué, qui bénéficie d’assurance et d’une garantie d’achat de la production, est  particulièrement élevé (entre 10 et 20% suivant les situations). Les communes ne  peuvent légalement être maître d’ouvrage de ces projets mais perçoivent une taxe  professionnelle de 200.000 euros par an pour une ferme de 12MW, ce qui est  motivant pour une petite commune.

3.- « L’impact paysager est une notion subjective, non-quantifiable »

En termes de visibilité d’une éolienne, on définit deux paramètres très  représentatifs :

•  La surface de covisibilité représentant l’ensemble des lieux d’où l’éolienne est  visible ;

•  L’impact visuel qui est l’intégrale de la surface apparente de l’éolienne sur la  surface de covisibilité.

À défaut, on peut aussi définir plus simplement l’impact visuel comme le produit  de la surface de covisibilité par la surface apparente de l’éolienne.

À puissance installée égale, l’impact visuel de grandes éoliennes est donc  considérablement plus important que l’impact de petites, même si elles sont plus  nombreuses.    L’impact visuel ressenti par un observateur est encore renforcé lorsque des  situations spécifiques attirent particulièrement son regard. C’est le cas notamment  de l’effet d’alignement, lorsque des éoliennes sont situées à la même hauteur et à  la même équidistance. L’impact visuel est en revanche réduit dans le cas de  bouquets d’éoliennes réparties sur plusieurs plans et plusieurs niveaux qui ne se  distinguent plus les unes des autres à une certaine distance.    Contrairement à ce que l’on pourrait penser a priori, la visibilité d’un nuage  d’éoliennes judicieusement réparties sur un site est moindre que celle de quelques  éoliennes alignées sur la crête.    Pourtant, la tendance actuelle est à l’installation d’éoliennes de plus en plus  hautes et puissantes.

4.- « Plus les éoliennes sont puissantes, plus l’investissement est rentable ».

À partir des prix de vente et des caractéristiques des éoliennes proposées sur le  marché à un moment donné, on peut définir la rentabilité de chaque modèle. On  constate que le coût de la machine est directement proportionnel à la surface du  rotor, avec un surcoût pour les plus grosses machines.    Si ce n’est pas le prix des équipements, on peut alors se demander ce qui pousse  les promoteurs à installer de très grosses éoliennes. Un suivi auprès de  prospecteurs chargés de monter des projets a permis d’identifier au moins deux  raisons :

Insister sur le faible nombre d’éoliennes d’une ferme est le meilleur argument de  commercialisation pour convaincre du peu d’impact du projet sur l’environnement. Même  si le raisonnement n’est pas fondé comme on l’a vu précédemment, il est perçu  positivement par les interlocuteurs peu avertis de la gamme des matériels  disponibles et de l’extrême variabilité de leur impact visuel.

À puissance égale installée, des éoliennes très hautes et alignées nécessitent une  superficie de terrain plus faible que des éoliennes plus basses et plus dispersées.  Or, la maîtrise foncière constitue un obstacle majeur, en termes de disponibilité et  de coût, pour monter un projet éolien. Le plus souvent, le projet est construit à  partir d’un terrain donné limité à partir duquel il faut installer le maximum de  puissance, ce qui conduit à implanter du matériel de grande hauteur.

II – CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS    Des pays comme l’Allemagne, l’Espagne ou le Danemark qui ont instauré un  moratoire sur l’énergie nucléaire, ont fait le choix de l’éolien pour la production  électrique de base et se sont dotés d’une industrie en conséquence. La situation en  France est exactement opposée (production de base couverte par l’électricité  nucléaire et absence d’industrie de l’éolien), et la production d’un parc éolien ne  peut être qu’exportée et ne participe pas à la réduction de l’émission en France de  gaz à effet de serre.    Néanmoins, des mesures incitatives comme la valeur de rachat de l’électricité  produite par les fermes éoliennes de puissance inférieure à 12 MW entraînent une  prolifération de demandes de permis de construire, sans qu’une réglementation  adaptée et une méthodologie pour traiter ces demandes aient été préalablement  définies. Il s’ensuit une saturation des capacités des services instructeurs et une  judiciarisation des procédures. L’implantation de projets mal conçus risque  d’entraîner une destruction de paysages de qualité et finalement un rejet d’une  énergie renouvelable dont l’intérêt à moyen terme est certain.    Le ministère de l’équipement avec les DDE se situe en première ligne de  l’élaboration des schémas départementaux, de la délivrance des permis de  construire et de l’application de la réglementation basée sur le code de  l’urbanisme.    Pour éviter les erreurs les plus manifestes, il y aurait lieu d’entreprendre dans les  meilleurs délais un bilan quantitatif et qualitatif par département de l’application  de la circulaire de 2003, ainsi qu’une analyse économique de la filière incluant les  coûts externes et les effets sur le tourisme.    Des adaptations de la réglementation sont réclamées par tous les acteurs. Ainsi par  exemple, le seuil de 12 MW fixé arbitrairement sans réelle justification pourrait  être revu en nette hausse (à 40 ou 50 MW) afin d’éviter la prolifération de  nombreux projets disséminés sur le territoire. En contrepartie, la valeur de rachat  de l’électricité éolienne pourrait être baissée sans nuire à la rentabilité des projets.  Des limitations de hauteur et de puissance des éoliennes devraient pouvoir être  imposées en fonction de la nature des paysages rencontrés. Des mesures devraient  être fixées concernant la sécurité à proximité des futures éoliennes.    En matière de communication, la priorité en faveur des économies d’énergie  pourrait être rappelée. »

Il serait beaucoup plus efficace de mener un programme sérieux d’économies d’énergie par exemple l’isolation des bâtiments existants, qui ne demanderait pas plus d’argent public – ce qui ferait facilement baisser la consommation d’énergie de 10%, soit davantage que ce que fourniraient 2 000 éoliennes.

ORDRE DE GRANDEUR

Puissance d’un réacteur nucléaire: 1 000 MW

puissance d’une éolienne: 2 MW

-> pour remplacer 1 réacteur: 500 éoliennes

mais les éoliennes ne produisent que 1/3 du temps

-> pour remplacer 1 réacteur: 1 500 éoliennes

2 éoliennes doivent être espacées de 300 m

-> 1 500 éoliennes représentent une ligne de 450 km.

La France dispose de 58 réacteurs.

Brèves

Bulletin N° 42

On peut gommer les erreurs du passé. Comme la construction de maisons en extrême bord du littoral. Pour preuve : l’opération de démolition du Pouliguen (Loire-Atlantique). Une propriété de 320 m2 datant de 1920, face à la mer, a été rachetée grâce à la Taxe sur les espaces naturels sensibles, puis démoli. Sur les parcelles libérées, Le Pouliguen va pouvoir restaurer son cheminement côtier, des ajoncs vont être plantés et la pelouse naturelle va reprendre sa place.

À Piriac, où les travaux d’enrochement pour protéger quelques maisons vont coûter 10 millions d’euros, on se demande si on ne va pas répéter le même type d’opération.

« Quand on a quelque chose d’extraordinaire à défendre, on peut envisager de tout faire, mais, quand il s’agit de pelouses ou de maisons privées, on peut utiliser autrement l’argent du contribuable » dit une Conseillère générale.

Le centre bourg de La Guérinière reprend vie, un coiffeur pour hommes a pris le relais de Jean Paul, une esthéticienne est installée à côté et une mercière est annoncée.

Ces bonnes nouvelles sont le résultat d’une action volontariste de la mairie.

L’île accueille le Tour de France le 2 juillet, Ce jour-là et les jours précédents, d’importantes contraintes de circulation et de sécurité seront mises en place.

L’église de l’Herbaudière  a été construite à partir de 1876. Édifiée face à la mer, elle est particulièrement exposée au climat marin. Il est temps de revoir l’étanchéité, l’électricité et même de s’assurer de l’état du gros œuvre. Les premiers travaux sont prévus pour ce printemps.

Le tsunami qui a frappé le Sud-Est asiatique a incité de nombreux Gillocruciens (habitants de Saint-Gilles-Croix-de-Vie) à assister à une conférence sur l’érosion marine ce mois de janvier.

Séduits par la qualité de cette présentation nous avons demandé au conférencier de venir informer les noirmoutrins. Nous organiserons ce débat le 6 mai à 19 heures 30 dans la salle de réunion de la Communauté de communes à Noirmoutier-en-l’île

Le site officiel de l’île de Noirmoutier www.ile-noirmoutier.com est en ligne. Un lien avec www.12sur12.org y figure.

Le Martroger a rejoint le port de Noirmoutier. Avant d’engager d’importants travaux, un état des dégradations doit être établi ; pour cela, il faut enlever complètement les revêtements intérieurs. Ces travaux  ne permettront sans doute pas au Martroger de naviguer cette année.

Sous la pression des Vendéens, il n’y aura pas d’incinérateur de déchets ménagers en Vendée. Le Conseil Général de Vendée fait le choix d’appeler au civisme des citoyens pour mieux trier leurs déchets : le scénario retenu fait la part belle au tri, au recyclage et au compostage.

Incinération et  prévention (faire moins de déchets) sont en contradiction : les nouvelles unités sont construites pour traiter de gros tonnages afin de les rentabiliser. Dans le cas des petites agglomérations, cet impératif de rentabilité entraîne une “chasse aux déchets“ à travers le territoire, peu importe que le déchet soit évitable ou recyclable, il faut justifier l’investissement.

La solution retenue est celle de l’effort ; l’information auprès des habitants, mais aussi des milliers de visiteurs, va être capitale.

Avec la Chandeleur, les agriculteurs ont repris le chemin des champs pour mettre en terre la pomme de terre primeur. Bonette, Siretema, Charlotte, …Certaines ont commencé à être récoltées., les variétés les plus chères n’étant pas forcément les meilleures pour certains.

Le Président de la Coopérative des pommes de terre et les jeunes agriculteurs se plaignent que, chaque année, une part des terres cultivables part pour la construction, mais, qui vend donc la terre agricole ?

Le 23 mars, les députés ont examiné en deuxième lecture le projet de loi d’orientation sur l’énergie. Huit mois se sont écoulés depuis l’adoption du texte en première lecture, mais l’envolée des cours du pétrole a modifié le paysage et donne tout son sens à la relance des économies d’énergie et au développement des énergies renouvelables.

Courriers d’adhérents :

–          une très intéressante étude sur les éoliennes,

–          un article sur l’action de la dérive littorale sur la côte aquitaine,

–          de nombreux vœux pour l’association, des félicitations et des encouragements pour nos actions.

Dans le dernier numéro de l’ “Avenir de l’île de Noirmoutier“, feuille consacrée à la promotion de l’ex-sénateur Jacques Oudin, une “Madame B. résidente à l’Épine“ écrit à propos de la maison des Thibaudières :

« Curieusement, c’est le même avocat, qui a représenté l’association  “Vivre l’île 12 sur 12“ dans son combat pour obtenir l’annulation du permis de construire, puis la démolition la maison qui défendra la commune dont l’intérêt sera plutôt que la maison reste debout ! »

Tout d’abord voir la dune bordière recouverte de maisons est une vision tout à fait personnelle de l’intérêt de la commune ; ensuite Mme. B. oublie de signaler que le maire de l’époque s’était joint aux propriétaires contre « Vivre l’île 12 sur 12“ en utilisant les services du même avocat..

La procédure dont elle parle où les propriétaires sont, cette fois-ci, contre la mairie, n’a rien a voire avec la première et le maire a le droit de choisir son avocat.

Les réunions du Conseil communautaire ont souvent connu des épisodes “animés“. La réunion du 1er mars a sans doute établi un record en la matière.

Un ex-Président de la Communauté de communes souhaitait que lui soit reconnue la propriété des photographies qu’il avait prises dans le cadre de ses fonctions, avec l’appareil photographique de la Communauté, dans un hélicoptère loué par la Communauté et avec le concours des personnels communautaires.

Une demi-heure d’échanges vifs a été consacrée à cette demande pour le moins contestable. Il paraît qu’il y aura une suite.

Quelle tristesse !

Lorsque nous avons appris qu’un panneau destiné à attirer l’attention des conducteurs sur les dangers de la marée montante allait être implanté à l’entrée du Gois, sur la digue qui borde le Polder de Sébastopol, nous avons suggéré au Conseil Général de la Vendée de l’installer plus en amont et à droite. Cette solution a l’avantage de préserver l’esthétique de la digue qui, à cet endroit, à été refaite avec goût

Dans le cadre des Contrats régionaux de développement  durable des territoires mis en place par la Région des Pays de La Loire, les collectivités territoriales devront  mettre en place des Conseils de développement.

C’est ainsi que notre Communauté de communes doit créer ce Conseil qui associera des représentants des milieux économiques, sociaux, culturels et associatifs. Nous espérons bien faire partie de cet organisme qui a pour objectif d’impliquer les acteurs de la société civile et les porteurs de projet dans une démarche de développement durable.

Nous sommes membres de la Commission environnement destinée à préparer les Assises régionales, nouvelle forme de démocratie territoriale que la Région des Pays de la Loire souhaite mettre en place.

Lors de la première réunion le 16 mars, votre représentant est intervenu sur trois points :

–          nécessité de surveiller l’utilisation des subventions des travaux de défense contre la mer. Nous avons en mémoire des crédits de ce type consacrés à la construction du port de Morin,

–          obligation, lors de l’attribution de crédits de défense contre la mer, d’inclure dans les budgets de fonctionnement les crédits d’entretien correspondants,

–          définition de la notion de capacité d’accueil dans les communes littorale, notion imposée par la loi et que les politiques n’ont pas le courage de mettre en œuvre.

L’Agence de l’eau, qui gère de fonds considérables issus de nos factures, est en train de contractualiser, avec le SMAM ( syndicat mixte d’aménagement des marais) un Contrat Restauration Entretien Zones Humides (CREZH) pour les 1800 ha de zones humides de l’île de Noirmoutier.

Quatre “fonctionnalités“ sont retenues comme objectifs généraux par l’Agence de l’eau : hydraulique, amélioration de la qualité de l’eau, écologique, socio-économique.

Des réunions, présentées comme “de concertation“, sont en cours où les sauniers subissent des pressions du bureau d’études, du SMAM et de la LPO, pour accepter à marche forcée que des marais salants en friche soient aménagés pour laguner des eaux pluviales des bassins versants périphériques.

Après près de 500 ha de marais détruits sur l’île depuis 50 ans par des aménagements destructeurs, voilà la dernière trouvaille de notre aménageur en chef pour réduire encore plus les surfaces d’une activité salicole en plein redéveloppement. Derrière ces bonnes intentions se dissimule un déni complet des activités polluantes des bassins versants qui constituent souvent des lobbies redoutés part les élus de l’île.

Le 17 mars, grâce à la vigilance d’un adhérent de notre association demeurant près de l’écluse du port de Noirmoutier, une pollution a été constatée et analysée le jour même.

Sur plusieurs centaines de mètres, l’eau de l’étier du Moulin était d’une couleur laiteuse suite à l’écoulement intempestif d’un jus de peinture par la canalisation d’évacuation des eaux pluviales des toitures de la salle de la Prée au Duc, en travaux.

La recherche de toxicité de ce produit, soluble à l’eau (donc sans solvant synthétique) et ne contenant pas de plomb, a été confié aux services municipaux. En raison d’un temps froid et humide, la peinture fraîche d’étanchéfication utilisée sur les toits s’était dissoute.

Cet exemple montre la difficulté de la maîtrise de la qualité des rejets pluviaux quand de multiples acteurs doivent être éduqués et responsabilisés. Coincidant avec les résultats prochains d’une étude sur la qualité des eaux de l’Étier du Moulin, nous proposons aux élus une grande campagne de sensibilisation pour le respect de la qualité des eaux pluviales. Plusieurs activités primaires de l’île en dépendent (huître, sel, tourisme) sans parler de l’impact sur les milieux naturels !

Depuis le 1er septembre 2004, la France a subi un important déficit pluviomètrique. Au cours de ces 6 derniers mois, seul octobre a bénéficié de pluies importantes. Or ce sont les précipitations d’automne et d’hiver, losque les sols nus favorisent la pénétration de l’eau, qui participent le plus à la recharge des eaux souterraines.

Ces dernières se trouvent aujourd’hui à des niveaux très inférieurs à ceux qui sont habituels en cette saison.

En Vendée, les précipitations sur l’ensemble du département sont très nettement déficitaires depuis septembre 2004 il n’est tombé que 150 à 200 mm de pluie soit 55 à 60 % de moins  que les apports normaux et certains barrages sont dans une situation critique.

Cependant il va falloir arroser des hectares de maïs largement subventionnés, entretenir des golfs, remplir des piscines, faire face au choc du tourisme estival, etc.

Alors on cherche de nouvelles ressources : nouveaux barrages, prospection de la nappe phréatique, usine de dessalement de l’eau de mer, … Personne n’émet l’idée trop simple que le littoral vendéen est arrivé aux limites de sa capacité d’accueil !

ERRATUM : dans une « brève » consacrée a un rachat de terrain agricole une erreur s’est glisssée, ce n’est pas à la suite d’un décès mais d’un départ à la retraite que la propriété de la rue des Maraichers à Barbâtre était mise en vente. Nous sommes désolés de cette erreur.

Trois PLU (Noirmoutier, Barbâtre, l’Épine) doivent être mis en place cette année; ils seront précédés d’une enquête publique. Nous allons essayer de distriber aux habitants de ces communes un document reappelant ce qu’est une enquête publique dans le cadre d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU) et pourquoi il est important d’y participer.

CLIS de l’exploitation des granulats du Pilier

Bulletin N° 41
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Sur cette carte nous voyons à gauche la zone dite « de clapage » où ont été déversées les vases du port de l’Herbaudière et, au-sessus, la zone d’extraction (le triangle central correspond à l’ancienne concession, le parallélogramme à la concession actuelle).

16 novembre 2004, la Commission Locale d’Information et de Surveillance (CLIS) de la concession du Pilier se réunissait pour la quatrième fois à la Préfecture de la Loire-Atlantique sous la présidence du Secrétaire Général de la Préfecture.

LA CONCESSION DU PILIER : Au printemps 1999, “Vivre l’île 12 sur 12“ participait à une enquête publique relative à une demande d’autorisation d’exploiter une concession de granulats marins (sables et graviers) de 8,2 km2 située à égale distance (environ 8 km) de l’Herbaudière et de la Pointe de Saint-Gildas. La demande d’autorisation portait sur l’autorisation d’extraire 70 millions de mètres cubes sur une période de 20 ans (essayez d’imaginer un parallélépipède de sable de 1 km X 1 km de côté et de 70 m de hauteur !). Ce sable était surtout prévu pour le bâtiment.

L’étude d’impact, financée par les exploitants, concluait bien sûr que cette exploitation n’aurait aucun effet sur l’environnement.

Après une étude attentive du dossier d’enquête et d’autres documents, nous demandions au commissaire enquêteur de refuser ce projet pour deux motifs :

– D’une part, nous étions inquiets des conséquences de cette énorme ponction de sable qui se fait sur l’itinéraire du courant sédimentaire qui alimente les plages des côtes Nord et Nord-Est de l’île (de La Linière à Fort Larron).

D’autre part, au printemps, les alevins (soles en particulier) remontent du fond de la Baie de Bourgneuf vers l’estuaire, puis le Golfe de Gascogne. La concession du Pilier barre le chemin de cet alevinage de printemps et l’on imagine l’effet produit par ce prélèvement permanent de sédiment sur cette migration saisonnière donc sur le cycle de reproduction.

Compte tenu des énormes enjeux économiques le Préfet de Loire-Atlantique autorisait les travaux en juillet 1999 et en février 2000 l’extraction débutait ; cependant, alerté par les témoignages recueillis pendant l’enquête, il assortissait son arrêté de mesures de surveillance destinées à suivre l’évolution de l’environnement de la concession. En particulier, il créait une Commission Locale d’Information et de Surveillance (CLIS) dont “Vivre l’île 12 sur 12“ fait partie. Cette CLIS se réunit chaque année, tous les 5 ans, un rendez-vous particulier est prévu pour établir le bilan général des effets sur l’environnement. Les conclusions de ces bilans quinquennaux peuvent conduire, théoriquement, à l’arrêt des travaux.

LA CLIS DU 16 NOVEMBRE : Les représentants des différentes directions départementales assistaient à cette CLIS ; on notait cependant l’absence d’IFREMER, l’expert de l’État, et de la DIREN, Direction régionale chargée de protéger et défendre l’environnement.

L’île de Noirmoutier était représentée par le Président de la Communauté de Communes, des représentants des pêcheurs professionnels de l’Herbaudière et de Pornic et “Vivre l’île 12 sur 12” .

Les compagnies d’extraction de sable formant le Groupement du Pilier présentaient le bilan de l’exploitation pour l’année 2003 (ils ont en effet besoin de 11 mois pour calculer ces quelques chiffres) : 2 163 848 m3 ont été extraits et il est à noter que 300 000 m3 ont été utilisés pour rengraisser la plage de La Baule.

La discussion s’engage tout de suite sur les sujets de désaccord : d’une part les problèmes des pêcheurs, diminution de la ressource et modification des fonds marins et d’autre part l’alimentation en sable de la côte Nord de l’île.

La tactique des “ sabliers “ est simple : quand les modèles des bureaux d’études confortent leurs positions, ils s’en servent, quand ces modèles soulèvent des questions gênantes, ils mettent en doute leur validité. Ainsi, après avoir contesté pied à pied les arguments des noirmoutrins, nous leur posons la question : « Finalement, si vous mettez en doute la capacité des modèles à représenter les mouvements de sédiments en Baie de Bourgneuf, vous êtes par contre certains que les professionnels de la pêche se plaignent à tort et que le trait de côte ne souffre pas de votre extraction ? » Très candidement ou très cyniquement la réponse a été affirmative.

La controverse s’est rapidement réduite aux éléments qui devraient être présentés pour le bilan quinquennal : les sabliers s’appuyant sur l’hypothèse que leur travail ne modifiait pas le milieu ambiant souhaitaient qu’ils soient peu nombreux, alors que les noirmoutrins demandaient un bilan complet. Nous avons obtenu gain de cause sur un point essentiel : la comparaison bathymétrique de l’évolution des fonds marins va être faite jusqu’aux environs immédiats des côtes Nord de l’île.

Le Secrétaire Général de la Préfecture à qui l’on faisait remarquer que l’État, percevant annuellement 1 000 000 € de taxes, pouvait bien financer une étude impartiale, a admis le principe d’une tierce expertise sur l’évolution des fonds et va, par ailleurs, demander à IFREMER une étude sur le déroulement de l’alevinage en Baie de Bourgneuf.
Ces quelques résultats ont été difficiles à obtenir, il a fallu les efforts conjugués de la Communauté de Communes, des pêcheurs et de “Vivre l’île 12 sur 12“ pour que le Secrétaire Général laisse échapper, en évoquant les arguments des sabliers : « Ma conviction est loin d’être faite ! Le bilan 2005 devrait permettre de faire un certain nombre de constats sur les zones avoisinant le périmètre de la concession ; si ces résultats sont inquiétants, toutes les garanties seront données à l’ensemble des acteurs concernés.»

Port de Morin

Bulletin N° 41

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Il est de notoriété publique que la digue principale du port de Morin fonctionne comme un gigantesque épi et bloque une grosse partie du sable véhiculé par le transit littoral, provoquant ainsi l’érosion des plages situées au Sud du port.

Cet effet était prévu par l’étude d’impact qui avait prescrit le transport annuel de 10 000 m3 de sable tous les ans, du Nord au Sud du port. Cette prescription avait été reprise dans l’arrêté préfectoral de 1994 mais n’avait jamais reçu le moindre début d’application en dépit de nos rappels désespérés.

Aussi, quand, à l’occasion de la construction de la deuxième digue, nous avions lu, sur le projet de l’arrêté autorisant cette construction la formule suivante :

« Article 3 – mesures correctives :

Le sable accumulé en excès au Nord du port de Morin est transféré par le titulaire périodiquement en tant que de besoin sur les plages situées au Sud du port. »

nous avons immédiatement écrit au Préfet de la Vendée que cette rédaction allait permettre une gestion encore plus laxiste des mesures correctives et nous demandions une rédaction plus exigeante et un contrôle annuel.

Celui ci nous a bien entendus et la rédaction définitive devient :

« Article 3 – mesures correctives :

Les mesures envisagées pour supprimer, réduire et si possible compenser les effets dommageables sur l’environnement prévus, prévues par l’étude d’impact de 1993 ou par le dossier complémentaire, sont mises en œuvre par le titulaire, tant pour le chantier que pour l’exploitation et l’entretien du port.

Le sable accumulé en excès au Nord du port du Morin et au voisinage de la grande jetée est transféré régulièrement par le titulaire sur les plages situées au Sud du port, comme le prévoit l’étude d’impact initiale de 1993. pour assurer l’adéquation de ce rechargement de plage, pour assurer l’entretien optimal du chenal et pour limiter l’ensablement éolien du port, un suivi régulier des profils des plages concernées est mené par le titulaire. Les résultats de ce suivi et des études éventuelles ainsi que le bilan des travaux sont communiqués annuellement au service chargé de la police de l’eau. »

Nous allons suivre attentivement l’exécution de cette prescription.

La lutte contre l’érosion marine

Article du Bulletin N° 40

LA LUTTE CONTRE L’ÉROSION MARINE, une question de vie ou de mort pour notre île

L’île de Noirmoutier s’étend sur une vingtaine de kilomètres, face à l’océan Atlantique à environ 15 Km au Sud de l’embouchure de la Loire.
Depuis 10 000 ans, c’est-à-dire la fin de la dernière grande période glaciaire, son littoral s’est formé progressivement en fonction des apports sableux de la Loire et par le remaniement des sédiments déposés sur la plate-forme continentale sous l’action des courants de marée et des houles océaniques. La présence du socle rocheux du Nord de l’île a permis le piégeage des sables sur les récifs et leur accumulation.
La côte Ouest de l’île a été et est soumise depuis des siècles à des phénomènes importants d’érosion du trait de côte et du cordon dunaire. Les différentes actions de lutte contre l’érosion marine, hormis quelques opérations de réensablement récentes, se sont limitées, pour l’essentiel, à la protection par des enrochements qui ont, à certains endroits, amplifié l’érosion du littoral proche. Ces enrochements ont souvent été rendus nécessaires pour protéger des maisons, construites inconsidérément, voire illégalement sur la dune.
Le phénomène d’érosion est en quelques endroits réversible : à Noirmoutier, vers la Pointe de la Fosse, la plage s’élargit.

LES PRINCIPALES CAUSES DE L’ÉROSION

La dynamique des plages reste principalement sous l’influence de paramètres naturels tels que la houle, les courants, les vagues, la marée, le vent, l’érosion des sols, l’augmentation du niveau de la mer (estimée à 30 cm pour le siècle passé et difficile à estimer dans l’avenir).
De nos jours, les activités de l’homme ont fortement modifié la dynamique naturelle et tendent à supplanter les causes naturelles de la réduction des apports sédimentaires On peut citer, par exemple :
La limitation des apports de sédiments de la Loire due à la domestication du fleuve ; des extractions de sable (gisement du Pilier) commercialisé pour ses utilisations dans le bâtiment ou pour engraisser la plage de La Baule.
L’urbanisation du littoral sous forme de murs de protection, promenades en bord de mer, constructions : ces infrastructures provoquent la réflexion de la houle et constituent un obstacle brutal au déferlement des vagues. L’énergie des vagues n’est plus dissipée le long des plages et les phénomènes érosifs s’accentuent.
La construction d’ouvrages portuaires qui s’oppose au transport des sédiments le long de la côte et qui entraîne de graves déficits sédimentaires sur les plages situées en aval de l’ouvrage par rapport au sens de la dérive littorale. La construction du port de Morin est l’exemple parfait de ce type d’action dévastateur. La mauvaise conception des ouvrages de défense (du type enrochements) responsables des modifications dans le transport côtier. Ces interventions résolvent localement le problème mais le déplacent, amplifié, vers les plages adjacentes.
La surfréquentation qui détériore essentiellement les massifs dunaires.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉFENSE :

La plage, absorbant graduellement l’énergie de la houle par les déferlements successifs qu’elle provoque, constitue le meilleur ouvrage de défense contre l’érosion. C’est en effet la dynamique naturelle des plages qui est fondamentale pour la survie physique de la plage et pour la diversité de ses habitats biologiques.
Pour toute défense contre l’érosion, il est donc plus efficace de se tourner vers des ouvrages de défense souples qui travaillent en harmonie avec les dynamiques naturelles en jeu et ont ainsi un moindre impact sur le littoral plutôt que d’utiliser des ouvrages de défense rigides qui tendent à réprimer ou à freiner les processus côtiers. Par exemple, pour des rechargements ponctuels, des matériaux naturels tels que sables et graviers de granulométrie supérieure ou égale à l’existant devraient être utilisés préférentiellement.
Toutefois la diversité de phénomènes à l’origine de l’érosion du littoral conduit à une diversité de réponses techniques qui ne s’opposent pas forcément les unes aux autres, mais qui sont souvent complémentaires. En effet, pour améliorer l’efficacité des interventions de protection, on adopte souvent des défenses de natures mixtes (aménagement d’épis stabilisateurs et engraissement avec des matériaux naturels).
Chacune de ces solutions exige des conditions particulières pour être efficace et présente des avantages et des inconvénients.
On peut distinguer différentes techniques :

LES MÉTHODES SOUPLES, en harmonie avec la dynamique des côtes

L’engraissement artificiel ou rechargement : Le déversement sur le rivage de quantités importantes de sédiments provenant de carrières situées à terre ou en mer, permet de stabiliser ou d’agrandir une plage menacée d’érosion, sans impact sur les côtes avoisinantes. Pour obtenir un engraissement rapide et uniforme sur toute l’étendue de la plage, il est préférable d’envisager plusieurs points d’alimentation.
Toutefois, tout en étant une des solutions les plus respectueuses de la dynamique du littoral, l’engraissement présente certains inconvénients :
1. difficulté de trouver le matériau approprié en grandes quantités et à un coût acceptable (ce n’est pas un problème à Noirmoutier où l’on peut disposer des énormes quantités de sable transportées par la dérive littorale et bloquées par la digue du port de Morin),
2. Nécessité d’une alimentation périodique.
L’engraissement, appelé aussi rechargement, est déjà utilisé dans notre île : on transporte du sable provenant d’une plage en engraissement vers une autre plage en déficit afin que les houles de beau temps le redistribuent sur l’estran.
La reconstitution du massif dunaire : cette méthode consiste à rétablir, voire à créer, une nouvelle dune en haut de plage. Le massif dunaire est un élément naturel essentiel pour la protection et la stabilisation d’un littoral sableux.
Il s’agit de mettre en place des ganivelles, haies brise-vent en châtaignier, qui vont stabiliser la réserve de sable qui se trouve en haut de plage. Cette technique s’avère très efficace.
Il est alors nécessaire de réglementer la circulation des véhicules et de canaliser la fréquentation de ce milieu.
Les ganivelles sont largement employées chez nous, mais la pression touristique incontrôlée (4X4, quads, motos, piétons) sur la dune est un problème qui n’est pas résolu.

LA CONSTRUCTION D’OUVRAGES DE DÉFENSE RIGIDES :

Les ouvrages de haut de plage : Ils sont réalisés entre le haut de plage et les infrastructures situées immédiatement au-dessus.
Ce type d’ouvrage (digue, perré, enrochement), bien qu’il assure une protection immédiate des infrastructures côtières, porte atteinte à la plage par la présence d’une paroi qui augmente la réflexion de la houle. Les sédiments ainsi mis en suspension sont éloignés par les courants et le phénomène d’érosion est accentué, ce qui provoque, à terme, le creusement des fonds et l’usure de la base de l’ouvrage, avec risque d’effondrement et nécessité de travaux coûteux.
De plus, ce type de construction risque d’étendre, par diffraction, le phénomène d’érosion aux deux extrémités de l’ouvrage.

Les perrés bas : Les implantations de perrés bas existant à Noirmoutier prouvent que cette technique ne fonctionne pas sans précautions. Le seul endroit où ces perrés bas donnent satisfaction est au niveau de la pointe de la Loire en raison d’une situation particulière : la protection d’un platier rocheux et un important transit littoral. Il est donc déconseillé de poursuivre ce type d’aménagement en remontant vers le Nord.
Les perrés déjà en place doivent être impérativement réensablés chaque fois que la mer prélèvera du sable, mettant en danger le perré lui même et la zone dunaire à l’arrière.

Le parafouille : Le parafouille est un ouvrage longitudinal constitué d’enrochements de dimension plus réduite qu’une digue. Il apporte une protection aux zones situées en arrière, mais accentue les phénomènes d’érosion dans les zones adjacentes. Il doit avoir une faible pente et être protégé des affouillements au pied. Son implantation est envisageable au niveau du mur des Sénégalais.

Les enveloppes géotextiles : Il s’agit d’un aménagement longitudinal destiné à redonner à la dune un profil normal avec une pente de 1/2. Trois enveloppes s’échelonnent en gradins en direction du haut de la dune, elles sont tenues solidaires entre elles par des piquets et elles retiennent du sable à l’intérieur, l’ensemble est recouvert de sable. En cas de tempête, les vagues atteindront le pied et le flanc de la dune, seul le sable de couverture sera emporté. Les tubes en géotextiles sont une variante de ce procédé.

Les barrières brise-lames émergées et immergées : Il s’agit d’ouvrages dont l’axe principal est orienté soit parallèlement, soit légèrement en biais, par rapport à la côte. Ils ont pour but de provoquer une dissipation de l’énergie de la houle avant son déferlement sur la plage et de s’opposer à l’entraînement des matériaux vers le large.

Les barrières émergées offrent une plus grande protection de la plage, en créant des zones d’eau relativement calmes où le dépôt des substances fines en suspension est facilité. L’engraissement du trait de côte est facilité et peut aboutir à la formation d’un tombolo (flèche de sable reliant la barrière brise-lames à la côte).
Par contre, l’agitation des eaux étant réduite du côté de la plage et le renouvellement des eaux n’étant pas favorisé cela peut impliquer des répercussions négatives du point de vue sanitaire et de l’accumulation des algues.
Des brise-lames pourraient être installés devant la plage de l’Hommée (mur des Sénégalais) tout comme dans la zone des Éloux. Ces deux sites procurent des affleurements rocheux sur lesquels pourrait s’appuyer le brise-lames.

Les barrières immergées, en revanche, favorisent un meilleur renouvellement de l’eau, mais leur efficacité dépend de leur profondeur par rapport au niveau de la mer, de la pente de la plage, des marées, des intempéries et de la granulométrie des sédiments. Il s’agit de créer, au large de la plage, une barrière qui va provoquer le déferlement des vagues et ainsi dissiper leur énergie. Cette barrière peut être faite à partir de sacs en géotextile remplis de sable et disposés sur le fond de manière à créer un obstacle à la propagation de la vague. Les sacs font de 160 à 300 tonnes, d’une longueur de 20 m et d’un diamètre de 5 m.

Toutefois, dans les deux cas, (barrières émergées ou immergées), des phénomènes importants de réflexion sont constatés sur la base extérieure de l’ouvrage, ce qui peut provoquer son affouillement, voire son écroulement.

Les épis : les épis sont des ouvrages transversaux très répandus, surtout dans les zones caractérisées par un transport longitudinal intense, comme à Noirmoutier : ils retiennent une partie des sédiments transportés par les courants côtiers naturels.
Lorsqu’il s’agit de l’aménagement d’une plage d’une certaine étendue, la réalisation d’un système d’épis est en général adoptée et la protection est accrue quand leurs extrémités sont reliées par un brise-lames immergé.
La plage ainsi formée est caractérisée par sa forme en dents de scie, due à l’accumulation de sable en amont des épis et au déficit correspondant en aval des épis.
En ce qui concerne notre île, les épis courts ou longs, en enrochement ou en bois, peuvent être mis en place seulement dans le secteur des Éloux et de la Loire où les sables sont transportés par la dérive littorale, ce système fonctionne aussi très bien dans la baie de La Guérinière où le sable remonte de façon spectaculaire en face du bourg. Les épis s’engraissent sur leur face amont où les sables viennent s’accumuler et provoquent un déficit à l’aval où les quantités de sables sont moins importantes. À l’Hommée, ces ouvrages sont inutiles car le transfert de sable se fait perpendiculairement à la plage.

– Les ganivelles hydrauliques : les ganivelles hydrauliques sont composées à partir de rangées de pieux de pin vert enfoncés verticalement dans le sable en limite des hautes eaux. Le dispositif comprend des rangées parallèles et des rangées perpendiculaires au trait de côte.
Les rangées perpendiculaires agissent comme des épis en captant une partie du sable véhiculé par la dérive littorale sans trop dégarnir les zones en aval du transit.
Les rangées parallèles au trait de côte ont un effet brise-lames qui permet de casser l’énergie de la houle et donc d’atténuer l’érosion de la dune bordière. Le sable arraché par les vagues en bas de la plage, est stocké en partie dans la région haute comprise entre les ganivelles et le littoral.

Les autres procédés :

Parmi de nombreux procédés existants, on peut citer les algues artificielles, les murs d’eau oscillants, les récifs artificiels et les systèmes Écoplage et Stabiplage.
La plupart de ces méthodes sont encore au stade expérimental et il est aujourd’hui prématuré de tirer des conclusions formelles sur leurs conditions d’utilisation et leur efficacité.
Toutefois, on peut décrire deux procédés dont l’efficacité a été prouvée :
Les récifs artificiels : structures disposées sur le fond, orientées comme les épis et accrochées à la plage émergée. Elles sont constituées par des boudins en géotextile remplis de sable, d’éléments préfabriqués en béton armé, de caoutchouc ou de blocs de pierre.

– Le procédé Écoplage : ce procédé est basé sur un principe physique bien connu qui gouverne l’équilibre des littoraux sableux : si l’eau apportée par le déferlement des vagues peut pénétrer très rapidement dans le sable de la plage, elle abandonnera plus aisément les sables qu’elle transporte, et ces sables contribueront à l’engraissement de la plage.
L’eau de la vague pénétrera d’autant plus facilement que le sable de la plage ne sera pas saturé d’eau. Il faut donc drainer efficacement le sable de la plage. Ceci est assuré par un drain, enterré dans le sable parallèlement au trait de côte. Une pompe située en haut de plage assure l’écoulement de l’eau du drain. Les effets sont divers
1. Les sables de la plage, n’étant pas saturés en eau, sont plus durs et résistent mieux à l’érosion de la vague,
2. Le dépôt des sables de la vague est favorisé,
3. Le ruissellement des eaux de la terre vers la mer est diminué et ralenti par l’effet du drain,
4. L’énergie des vagues est partiellement absorbée, la force du ressac diminue et par suite l’érosion induite.
Ce procédé, déjà appliqué aux Sables-d’Olonne, ne peut être mis en application sans une étude préalable sérieuse des conditions locales.

Concevoir des ouvrages de défense contre la mer nécessite de prendre en compte des enjeux individuels, collectifs, écologiques et économiques, il faut donc définir les moyens les mieux adaptés pour préserver ce patrimoine naturel et mener préférentiellement une lutte contre l’érosion.
Depuis des années, de nombreux bureaux d’études ont été commandités par les élus de l’île pour étudier ces problèmes, Une dernière étude est en cours, sa première étape vient de se terminer, il va falloir prendre des décisions en pensant au long terme.
Malheureusement, jusqu’à ce jour, les conclusions de ces études ont souvent été adaptées aux nécessités électorales ou clientélistes des élus.
Et, cependant, la défense contre la mer est une question de vie ou de mort pour l’île de Noirmoutier !

Brèves

Article du Bulletin N° 39

Une nouvelle commission est née : le Conseil national du littoral ; on y retrouve, devinez qui ? Notre sénateur ! En principe, ce sera une structure légère, « non technocratique » (c’est écrit !), espace d’expression démocratique (c’est écrit !), un mode de fonctionnement tout à fait inédit !
Nous avons peu d’illusions mais nous ne demandons qu’à être agréablement surpris.

On s’intéresse enfin au sort de la station d’épuration de La Casie : non autorisée, dépassée, saturée, cette station rudimentaire devenait par trop gênante. La Communauté de Communes a décidé de s’attaquer au problème et d’agrandir et de mettre aux normes la station.
Actuellement deux techniques sont disponibles sur le marché du traitement de l’eau :
la filière dite par « lagunage aéré »,
la filière dite par « boues activées ».
Le « lagunage aéré » est moins coûteux, il répond aux normes exigées actuellement en matière de traitement microbien mais ne permet pas, comme les directives européennes vont bientôt l’exiger, de retenir l’azote et le phosphore des effluents rejetés. Ces effluents, quand ils ne sont pas utilisés pour l’irrigation, sont rejetés en Baie de Bourgneuf, s’ajoutant aux pollutions déjà apportées par le Grand Étier de Sallertaine.
La filière « boues activées », elle, répond aux normes d’épuration imposées par les directives européennes ; l’eau rejetée est épurée et peut être stockée dans des lagunes. Elle a l’inconvénient de produire des boues toujours difficiles à recycler par l’ agriculture soucieuse de son image.
Le Conseil communautaire a choisi la filière « boues activées ». La station devra avoir une capacité de 18 000 équivalents habitants. Elle coûtera au moins (sans les bassins de lagunage ) € 4 millions. La moitié de cette somme sera à la charge des Noirmoutrins. Nos impôts locaux vont s’en ressentir !
Une enquête publique devrait avoir lieu cet été. Vivre l’île 12 sur 12 ne manquera pas d’examiner attentivement les modalités de cet important investissement.

Le port d’échouage de Morin avance cahin-caha. Les groupes de pression locaux s’invectivent : les uns veulent une capitainerie flambant neuf plantée sur la dune, les autres ne supportent pas les portiques destinés à limiter l’accès des camping cars, certains veulent une station de ravitaillement en gasoil, etc.
L’équipe municipale, avec plus ou moins de réussite, essaie de défendre un projet plus simple qui préserverait le caractère du site.
Cependant le temps presse : si les travaux ne sont pas commencés avant le 14 novembre 2004, il faudra refaire une enquête publique.
Sur le plan financier, d’après les dernières estimations, ce port d’échouage destiné surtout aux plaisanciers reviendra au moins à € 5 500 000 à la collectivité. Il faudra ensuite l’entretenir, le dévaser, …. C’est cher !
Aux dernières nouvelles, la Région des Pays de La Loire refusait de subventionner cet équipement et l’Europe, qui doit subventionner à hauteur de 25%, n’ a pas encore reçu le dossier.

L’aire d’accueil des gens du voyage située derrière le bâtiment de la Communauté de Communes se termine. Cette réalisation qui fait honneur à notre collectivité, devrait être inaugurée au mois de juin.

L’action du Centre Social de Noirmoutier-en-l’île prend de l’ampleur. Un architecte étudie actuellement la rénovation de l’ancien hôpital en vue d’en faire un lieu d’accueil pour les activités associatives.
Nous avons été invités à exprimer nos besoins.

L’épandage des boues provenant des stations d’épuration noirmoutrines reste un problème : il faut essayer de neutraliser au mieux les odeurs produites par leur stockage, il faut aussi trouver des agriculteurs qui acceptent d’utiliser ces boues comme engrais et ensuite assurer leur transport.
Une solution partielle est à l‘étude : le séchage solaire des boues sur les lieux. Cette solution permettrait de diminuer les odeurs provoquées lors du stockage des boues, de réduire le volume du produit final donc le coût du transport et ses problèmes annexes (trafic, bruits, odeurs).

Le supermarché Super U qui « enjolive » l’arrivée dans Noirmoutier-en-l’Île doit être agrandi : sa surface va passer de 1 147 m² à 3 100 m². La station-service qui lui est annexée sera déplacée et étendue.
Parallèlement, les centres bourgs de nos communes se désertifient, les commerçants soumis à la rude concurrence des grandes surfaces abandonnent la lutte. Nos élus se sentent sans doute plus valorisés par la création de zones commerciales semblables à celles implantées à la périphérie des grandes cités.
Et chaque commune veut sa zone ! On ne peut que s’inquiéter de cette banalisation de notre île.

La Commune de Noirmoutier-en-l’île devrait enfin récupérer cet été la gestion du port de Noirmoutier. Il est temps car l’anarchie semble s’y installer : l’épave du Thalassa gît près de l’écluse du Moulin et un bateau de pêche stationné en face du Café Noir encombre le port en attendant un acquéreur très problématique.
À cette occasion, trois emplois permanents et deux emplois saisonniers devraient être créés.
Une action pilotée conjointement par le Conservatoire du Littoral, la Communauté de Communes et Noirmoutier-en-l’île doit permettre la réhabilitation et l’entretien de l’ancien sémaphore de l’îlot du Pilier.
Des animations seront mises en place sur le site : randonnées nautiques, animation de groupes avec hébergement temporaire, le tout, en partenariat avec les écoles de voile et les associations nautiques.

Toutes les communes littorales ont les mêmes soucis de logement pour les jeunes ou pour les travailleurs saisonniers. Aux Sables-d’Olonne on se pose la question : « Se serait-on trop longtemps endormi sur les lauriers du tout-tourisme ? ». La réponse est sans doute positive puisque la décision de construire 100 logements pour abriter les apprentis et les travailleurs saisonniers vient d’être prise par le Pays-des-Olonnes.

L’association du bâtiment de l’île de Noirmoutier s’alarme du déclin annoncé des entreprises artisanales de l’île. Elle déclare que « la problématique du logement pour les jeunes semble être une des causes principales de ce déclin ».
Les solutions semblent pourtant évidentes : il faut, à l’échelle du canton, un foyer d’hébergement pour les apprentis et les saisonniers et des logements locatifs pour les jeunes couples.
Nos élus toujours prompts à se lamenter sur les difficultés des jeunes noirmoutrins devraient faire des choix en conséquence.

Jean-Pierre Deneuve, Sous-Préfet des Sables d’Olonne, a quitté ses fonctions. Il n’avait jamais prêté une oreille bien attentive à nos soucis en matière d’environnement noirmoutrin.

En 1999, 254 000 tonnes de déchets ménagers avaient été collectés en Vendée ; en 2003, 364 000 tonnes !
L’année dernière la collecte et le traitement de ces déchets revenaient à € 55 la tonne ; cette année à € 62 !
Ce coût sera bien sûr répercuté sur la taxe des ordures.
Amis noirmoutrins triez vos ordures ! Compostez les déchets fermentescibles !

Dans une lettre aux maires du département, le Préfet de Vendée rappelle que le plan local d’urbanisme (PLU) doit comprendre en annexe, les avis des personnes publiques associées et plus largement de tout organisme ou association compétents en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme, d’environnement, d’architecture et d’habitat et de déplacements.

Le Courrier Vendéen du 20 mai rapporte un petit chantage auquel se livre Not’ Sénateur pour avoir des places gratuites lors des diverses représentations proposées par les Spectacles de Vendée : s’il n’a pas ses places gratuites, les Noirmoutrins seront privés de spectacle cet été. Na ! Or, le Maire de Noirmoutier qui, lui, paie sa place comme tout le monde, s’y oppose.
Il y a deux ans, nous avions déjà pâti d’un tel abus de pouvoir. Ce type de réaction est bien puéril de la part du sénateur de Vendée.

Nous avons eu le plaisir d’enregistrer les premières adhésions par l’intermédiaire du site www.12sur12.org.

Depuis 18 mois les membres de l’association « Vert de terre » faisaient fonctionner avec succès un fort sympathique comptoir de ventes d’aliment « bio », avenue J. Pineau à Noirmoutier.
Le projet était devenu trop lourd pour les bénévoles qui s’en occupaient et, le 18 février 2004, lors d’une assemblée générale extraordinaire, l’association a décidé de cesser ses activités et de partager entre différentes associations le reliquat de ses bénéfices.
C’est ainsi que Vivre l’île 12 sur 12 vient de recevoir un don de € 644,78. Merci ! Merci les verts de terre !

Le port de plaisance de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 39

Ce printemps une enquête publique s’est déroulée à Noirmoutier-en-l’Île. Cette enquête fait partie du dossier de demande d’autorisation de travaux destinés à augmenter la capacité d’accueil du port de l’Herbaudière.

Il est à souligner que Monsieur Arrighi, Président de la Société Anonyme du port de plaisance, avait tenu à associer Vivre l’île 12 sur 12 à la préparation de cette opération qui va se dérouler à la fin de l’année.

Situation actuelle : Le plan d’eau du port de plaisance de l’Herbaudière couvre 3,2 hectares. Il abrite 492 places à flot, dont 390 sont utilisées en port privé (places achetées jusqu’à la fin de la concession), 49 en port public (places louées) et 53 réservées aux visiteurs. Il est séparé du port de pêche (géré par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée) par un môle.

La partie Sud du bassin est bétonnée et la partie Est est composée d’enrochements.

La capitainerie est située sur le quai Sud. Entre la capitainerie et le quai, une grue mobile de 30 tonnes est à poste pour les opérations de grutages ; une fois au sol les bateaux sont déposés sur des bers, tirés par un tracteur. Le poste d’avitaillement est adjacent à la zone de grutages.

Dans l’angle Sud-est on trouve l’aire de carénage, puis des sanitaires.
Les mises à l’eau se font à partir de la cale située à côté de l’ancien abri de la SNSM.
Gagner des places : les transformations projetées ont pour but d’augmenter de 80 places la capacité d’accueil du port.

  1. Tous les enrochements situés sur la partie Est du bassin seront supprimés. Ils seront remplacés par un mur bétonné ou maçonné de pente 75°. L’espace gagné à la suite de cette modification en bordure permettra de gagner 41 places.
  2. Une modification du quai Sud par creusement permettra aussi de gagner 14 nouvelles places.
  3. La largeur de la cale de mise à l’eau sera réduite de 20m à 7m.
  4. Parallèlement, les pontons en place seront déplacés et aménagés de façon à optimiser l’utilisation de l’espace du bassin.

Les aménagements à terre : Diverses améliorations seront apportées qui moderniseront les services proposés, amélioreront l’aspect des constructions et installations à terre mais qui, surtout, mettront en conformité vis-à-vis des normes environnementales l’ensemble des installations.

L’angle Sud-Est du bassin sera remblayé pour créer un nouveau terre-plein, c’est là que sera positionnée la future aire de levage avec la grue mobile utilisée actuellement qui y sera installée à poste fixe. L’aire de carénage sera placée à proximité, ce qui limitera les déplacements de bateaux.

L’aire sera équipée d’un système qui récupérera et traitera les eaux de carénage chargées de débris de peinture. L’eau rejetée dans le port devrait ainsi être débarrassée de la majorité des polluants produits à l’occasion des carénages.

À côté de l’aire de carénage sera installé un système de pompage des eaux grises (eaux savonneuses), des eaux noires (provenant des toilettes), et des huiles usagées. Les bateaux viendront accoster à proximité, les effluents seront pompés à l’aide d’un flexible.

La capitainerie sera déplacée au premier étage des anciens locaux de la SNSM, à l’entrée du port. Dans ces mêmes locaux un restaurant est prévu.
En bordure Est, le long du bassin, 50 places de parking seront délimitées.
L’aire d’avitaillement sera placée en extrémité de ponton près de la cale de mise à l’eau, non loin de la capitainerie.
Sur le quai Est et autour de l’actuelle capitainerie, des aménagements paysagers seront effectués, notamment des plantations d’essences maritimes de petite taille.
Les travaux : la durée des travaux est estimée à 6 mois, ils se feront en période hivernale. Les travaux seront limités aux jours ouvrés entre 8 heures et 19 heures.
Les nuisances sonores seront importantes, elles seront provoquées par les marteaux piqueurs lors de la destruction des quais et surtout par la circulation des semi-remorques chargés de transporter les déblais dans une carrière située à 75 km sur le continent.
Il est prévu de transporter ainsi 43 000 m³ de déblais. Ce transport prendra 6 mois, un camion de 38 tonnes quittera le port toutes les 20 minutes et traversera le bourg.
Les nuisances seront donc surtout sensibles dans le bourg de l’Herbaudière.
Justification du projet : c’est une justification avant tout économique : le port de plaisance de l’Herbaudière est une entreprise dirigée de la façon la plus rentable possible par un Conseil d’administration.
Actuellement le port compte 492 places et la liste d’attente (année+saison) comprend en tout 186 navires. L’ensemble des 80 places supplémentaires sera donc pourvu immédiatement dès la réception des travaux. Le montant des travaux est estimé à € 3 000 000 H.T. Sur les 80 places créées, 64 seront réservées à la vente, 8 aux usagers de passage et 8 à la location de longue durée. Les places sont vendues entre € 7 600 et € 45 734.
Le complément, environ € 1,7 millions, fera l’objet d’un emprunt.
On peut cependant noter comme retombées positives de ce projet une amélioration du contrôle des flux polluants émis pendant le carénage des navires grâce à la création d’une aire de carénage réglementaire. Sur ce plan, il serait d’ailleurs bon que la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée, gestionnaire du port de pêche suive l’exemple de la plaisance.
Les améliorations de l’infrastructure urbaine (voies de circulation, allée piétons, plantations, sanitaires) sont aussi une retombée environnementale non négligeable.
Et enfin, il vaut beaucoup mieux réaménager l’espace existant que de se lancer, aux frais des contribuables, dans le creusement d’un nouveau bassin.
Cependant un gros point noir : les nuisances importantes que l’aménagement du port vont apporter aux habitants de l’Herbaudière pendant de longs mois.

Le Gois

Article du Bulletin N° 39

Le Gois : L‘Histoire

On ne sait plus depuis quand le lent exhaussement des fonds marins de la Baie de Bourgneuf a permis le passage à basse mer de l’île de Noirmoutier au continent.
En 843, les Chroniques de Saint Brieuc mentionnent que des captifs, détenus sur l’île alors occupée par les Normands, pour s’échapper, se sauvèrent de l’île d’Her, la mer s’étant retirée.
Mais c’est seulement vers 1700 que les cartes et mémoires militaires mentionnent une route « qu’empruntent les gens de pied qui traversent de l’isle de Noirmoustier à la terre ferme du Bas Poitou quand la mer est basse ».
En 1788 on lit : « ce chemin est indiqué par des poteaux très élevés, plantés à cet effet, de distance en distance. Ces poteaux sont garnis de bâtons et surmontés d’une espèce de barrique pour servir d’échelle et retirer des personnes qui, dans ce trajet, seraient surprises par l’arrivée de la marée ». Il y avait 18 balises refuges.
En 1830, le passage du Gois est devenu « Chemin de grande communication n° 5 ». Vers 1850, il était jalonné par des piquets de bois et 9 grandes balises refuges.
La chaussée fut recouverte de macadam en 1872.

L’époque moderne :

En 1932 le Gois devient route nationale, la RIB 148.
De 1932 à 1935, on élargit et on pave le Gois, dont la chaussée était très détériorée. Des pavés carrés de 40 cm de côté et de 12 cm d’épaisseur sont posés. Les pavés sont posés en diagonale sur un fond de sable convenablement préparé. Les dalles de rive sont triangulaires, elles sont bloquées sur les bords de la chaussée par des palplanches, pieux en bois battus (enfoncés en frappant sur leur tête) dans le sable de chaque côté de l’ouvrage. Les joints, d’une largeur de 12 à 15mm, sont remplis de brai.
Depuis, de nombreux essais de revêtement, peu concluants, ont été tentés (enrobé à froid, à chaud, enduit, bicouche). Par exemple en 1981 : cette année là, de grandes dalles de béton de 9 m² sont posées sur une longueur de 500 m. Cette réfection était mal étudiée : on n’avait pas jugé utile de reprendre les rives de la chaussée, on s’aperçut rapidement que c’était une erreur car des tassements irréguliers apparurent rapidement.
À la suite du délabrement accéléré de la chaussée, rafistolée avec des rustines de goudron qui se disloquaient par plaques et venaient joncher l’estran, une nouvelle expérimentation est faite sur une vingtaine de mètres en 1992.
Les travaux ont lieu en hiver, la période la plus défavorable, et à l’endroit où le courant est le plus fort (côté Barbâtre, à 600 m de l’île). Des palplanches métalliques sont battues de chaque côté et recouvertes d’une poutre en béton de 80 cm de large afin d’ éviter le descellement des pavés par les pêcheurs à pied et d’empêcher les animaux marins de miner le sous-sol. Des pavés de 40 cm de côté, 12 cm d’épaisseur sont posés en diagonale et sans joint. Leur face inférieure a une loupe concave qui produit un effet de ventouse (comme pour les corps-morts). Ces pavés, d’un poids raisonnable (43 kg), permettent des réparations sans interventions lourdes. L’effet ventouse, entre autres avantages, permet de supprimer les joints (173 km de joints ! ) et de réaliser une économie appréciable.
Par ailleurs, notons que c’est en 2002 que se sont imposées dans le site les hautes silhouettes controversées des éoliennes de Bouin.

L’avenir :

L’estimation des travaux exécutés dans les conditions de l’expérimentation de 1992 se montait à 43 MF, la réalisation s’étendrait sur deux à trois exercices budgétaires. On comprend aisément qu’un tel budget n’est pas du niveau départemental et qu’il n’est pas possible de l’envisager sans l’aide de l’Etat.
Le classement du site, premier pas vers la distinction de Grand Site National, serait la seule façon d’obtenir un financement d’État.

Le Gois : Le classement

Les périmètres à classer proposés reposent sur la notion de perception visuelle et de préservation du paysage.

  1. Le site classé lui-même : c’est le “noyau dur” de la protection, il comprend une bande d’estran de 800m de large de chaque côté de la chaussée et les abords terrestres du Gois (entrées du Gois, polder de Sébastopol et île de la Crosnière).
  2. Le site inscrit : de protection beaucoup plus légère, il permettra de contrôler les projets pouvant toucher les abords du noyau dur défini ci-dessus.

Dans la plus grande partie du site, compte tenu de la proximité du rivage, les possibilités d’aménagement et de construction sont d’ores et déjà particulièrement limitées, voire impossibles. (Articles L. 146-2, L. 146-4-II et R. 146-2 du Code de l’urbanisme).

Classement ? Inscription ?
La loi de 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque a institué une protection graduée selon l’intérêt des monuments naturels et des sites.
Le premier niveau de protection est l’inscription des monuments et des sites dont la conservation ou la préservation présente un intérêt général.
Le second niveau, plus contraignant est le classement.

Intérêt du classement et de l’inscription : le classement et l’inscription auront pour but la conservation et la préservation de ce site d’intérêt pittoresque, historique, scientifique et légendaire. Ils auront aussi des effets induits pour les communes de Noirmoutier et du continent :

  • ils permettent une meilleure préservation du littoral,
  • ils permettent de prétendre à des financements spécifiques “opération grands sites nationaux” destinés à améliorer l’intégration des aménagements et pallier les effets de la fréquentation,
  • ils constituent un vecteur de notoriété et d’image pour les communes concernées,
  • ils autorisent des retombées économiques pour les communes à travers le développement d’un tourisme de découverte, l’objectif étant de capter les flux touristiques sans nécessairement les fixer sur le site protégé.

Contraintes de l’inscription : l’inscription est en elle même une protection “légère” qui conduit essentiellement à une obligation de déclarer les travaux et aménagements non liés à l’exploitation et à l’entretien normal des fonds ruraux. L’inscription n’a pas de pouvoir de réglementer les activités économiques.

Contraintes du classement: les activités économiques au sein du périmètre d’un site classé ne sont affectées par le classement que si leur exercice ou leur développement nécessitent la réalisation de travaux de nature à détruire ou à modifier l’état ou l’aspect des lieux. Dans ce cas il faut une autorisation de l’État.
Le classement du site n’a pas d’incidence sur la réglementation des activités économiques elles mêmes.

Un décret tout récent le Décret n° 2004-310 du 29 mars 2004, Article 2, a bien précisé les modalités d’implantations sur les sites classés :
L’article R. 146-2 du code de l’urbanisme est remplacé par les dispositions suivantes :

« Art. *R. 146-2. – En application du deuxième alinéa de l’article L. 146-6, peuvent être implantés dans les espaces et milieux mentionnés à cet article, après enquête publique dans les cas prévus par le décret n° 85-453 du 23 avril 1985, les aménagements légers suivants, à condition que leur localisation et leur aspect ne dénaturent pas le caractère des sites, ne compromettent pas leur qualité architecturale et paysagère et ne portent pas atteinte à la préservation des milieux :
a) Lorsqu’ils sont nécessaires à la gestion ou à l’ouverture au public de ces espaces ou milieux, les cheminements piétonniers et cyclables et les sentes équestres ni cimentés, ni bitumés, les objets mobiliers destinés à l’accueil ou à l’information du public, les postes d’observation de la faune ainsi que les équipements démontables liés à l’hygiène et à la sécurité tels que les sanitaires et les postes de secours lorsque leur localisation dans ces espaces est rendue indispensable par l’importance de la fréquentation du public ;
b) Les aires de stationnement indispensables à la maîtrise de la fréquentation automobile et à la prévention de la dégradation de ces espaces par la résorption du stationnement irrégulier, sans qu’il en résulte un accroissement des capacités effectives de stationnement, à condition que ces aires ne soient ni cimentées ni bitumées et qu’aucune autre implantation ne soit possible ;
c) La réfection des bâtiments existants et l’extension limitée des bâtiments et installations nécessaires à l’exercice d’activités économiques ;
d) A l’exclusion de toute forme d’hébergement et à condition qu’ils soient en harmonie avec le site et les constructions existantes :

  • les aménagements nécessaires à l’exercice des activités agricoles, pastorales et forestières ne créant pas plus de 50 mètres carrés de surface de plancher ;
  • dans les zones de pêche, de cultures marines ou lacustres, de conchyliculture, de saliculture et d’élevage d’ovins de prés salés, les constructions et aménagements exigeant la proximité immédiate de l’eau liés aux activités traditionnellement implantées dans ces zones, à la condition que leur localisation soit rendue indispensable par des nécessités techniques.

e) Les aménagements nécessaires à la gestion et à la remise en état d’éléments de patrimoine bâti reconnus par un classement au titre de la loi du 31 décembre 1913 ou localisés dans un site inscrit ou classé au titre des articles L. 341-1 et L. 341-2 du code de l’environnement.
Les aménagements mentionnés aux a, b et d du présent article doivent être conçus de manière à permettre un retour du site à l’état naturel. »

L’ignorance de ces textes induit des inquiétudes vis-à-vis de la procédure de classement. Il est sûr que certains projets pharaoniques comme la construction d’une tour de verre à l’entrée du Gois ou l’installation d’un faisceau laser qui devait relier l’île au continent seront maintenant bloqués. Mais, les paysans, les ostréiculteurs, les hôteliers, etc., pourront continuer à travailler, ils pourront réparer leurs installations et les agrandir dans certaines limites.

Les actions de Vivre l’île 12 sur 12

Dès 1998 nous alertions Dominique Voynet, ministre de l’Environnement, au sujet des menaces qui se précisaient contre les sites du Gois et de ses abords (les polders de l’île et du continent). Nous demandions que pour préserver cet ensemble unique une procédure de classement soit entamée.
Le 14 décembre 1998, nous étions longuement reçus à Matignon par le Conseiller du Premier Ministre en matière d’environnement. Nous avions ainsi l’occasion de lui présenter en détail un dossier de classement du Gois et de ses abords. Le dossier était préparé avec l’Association pour la sauvegarde et la valorisation du pays de Gois, qui réunit des habitants de Beauvoir soucieux de l’environnement. Nous insistions sur l’urgence de l’opération : le classement permettait de geler définitivement les menaces qui planaient alors sur le polder de Sébastopol.
Nous poursuivions sans relâche notre harcèlement administratif et enfin, le 10 décembre 1999, l’association Vivre l’île 12 sur 12 participait à une réunion de travail au cours de laquelle la Direction Régionale de l’Environnement des Pays de la Loire et la Préfecture de la Vendée, après avoir mis en évidence les caractères historique, scientifique, légendaire et pittoresque du site du Gois, lançaient la procédure de classement du site du Gois. Ce classement devait être une étape vers la distinction tout à fait justifiée de Grand Site National.
Un Comité de pilotage auquel nous participions était mis en place, il permettait d’informer les élus et les différents acteurs de cette opération et devait aboutir, en concertation, à un projet de classement.
À la suite de ces travaux, le Conseil général de la Vendée demandait au bureau d’études SCE un « rapport final sur l’étude préalable au classement du site du Gois et de ses abords ». L’association Vivre l’île 12 sur 12, par lettre du 19 juin 2002, faisait parvenir ses remarques à Monsieur le Préfet et à Monsieur le Président du Conseil Général.
Entre temps les représentants de l’État, Préfet et Sous-Préfet, changeaient ; les politiques reprenaient toutes leurs détestables habitudes clientélistes.

Le 29 novembre 2002, nous étions convoqués à une réunion pendant laquelle la SCE devait présenter et commenter son étude. Las, en moins d’une heure le projet, amalgamé à Natura 2000 et au schéma routier Nord-Vendée (non prévus à l’ordre du jour), vigoureusement attaqué par les élus et des agriculteurs noirmoutrins et Belverins fut démantelé.

Un projet de classement minimum, réduit à la chaussée et à l’estran, fut décidé autoritairement. La décision prise ne correspondait plus aux critères de la Loi de 1930, la Loi littoral était encore bafouée (création de parking dans les 100m). Nous nous retrouvions face à un projet caricatural qui ne servirait qu’à drainer quelques subventions pour réparer le macadam.

Nous ne soutiendrons pas un tel projet.

Les membres du comité de pilotage n’étaient pas tous là, il n’y avait pas de fiche de présence, il n’y avait pas de secrétariat de réunion. Il n’y eut même pas de compte rendu de cette lamentable réunion.
Pendant ce temps, après les tempêtes de l’hiver 2003/04 qui, comme d’habitude avaient endommagé la chaussée, des fonctionnaires locaux, forts de l’indifférence de leur hiérarchie, sans étude d’impact préalable, accomplissaient des travaux qui malmenaient une fois de plus le site.
Il fallait recommencer et, une fois de plus, relancer !

Devant l’escamotage de ce projet de protection et de valorisation d’un des plus beaux sites de France nous faisions part de notre vive déception au Préfet de la Vendée et, à notre demande, nous étions reçus au cabinet du ministre de l’Écologie et du développement durable. Une inspection ministérielle était promise, elle devait rencontrer les acteurs de cette tragique farce.

Nous avons rencontré l’Inspecteur général chargé de rapport à la Commission des Sites en mai 2004 ; nous avons écrit au Président du Conseil Général pour rappeler les devoirs de nos élus en ce qui concerne la protection du patrimoine ; le Président de la Région a lui aussi reçu notre appel ; nous attendons les réponses de ces hommes politiques en charge de notre territoire.

Pendant ce temps, comme lors de l’hiver 2002/03, des initiatives locales incontrôlées vont être prises sur le site :

  • dans l’île, un parking situé à la limite du domaine public maritime est en train d’être aménagé sans plus de procès dans les 100m du bord de mer, un restaurant en ruine vient d’être vendu pour être remis en service,
  • sur le continent, des établissements sont agrandis ; le POS de Beauvoir est modifié.

Bientôt, pour une raison quelconque, on va s’apercevoir qu’il faut, en urgence, effectuer des travaux.
Tout semble fait pour qu’un site prestigieux, éligible à la distinction de Grand Site National, se banalise rapidement afin de pouvoir être commercialisé sans limite.
Malgré les menaces, inlassablement nous continuerons, cet été nous diffuserons sur l’île de Noirmoutier un document rappelant à tous les résidents la chance que nous avons d’être les dépositaires d’un site unique dans le monde.

La civelle

Article du Bulletin N° 38

Noël, la fin de l’année, les cadeaux, … c’est aussi le moment où le pêcheur de civelles noirmoutrin prépare ses pibalours. Le bar a disparu, la margade (seiche) est loin d’être annoncée, jusqu’à mi-mars la civelle va remonter le plus loin possible dans les étiers et notre pêcheur l’attend aux endroits stratégiques.

Elle vient de loin notre civelle… Ces alevins d’anguilles, également appelés piballes, nous arrivent chaque hiver de la Mer des Sargasses (au Nord-Est des Antilles) après un trajet long de 6 000 km. Les larves sont portées par le Gulf Stream vers les eaux de l’Atlantique Nord où leur zone de répartition est estimée à 90 000 km2. Les civelles qui ressemblent à des spaghettis argentés, vont se sédentariser dans les estuaires ou remonter et coloniser un grand nombre de cours d’eau, lacs et zones humides. Elles vont s’y transformer en « anguilles jaunes ». Pendant 7 à 12 ans pour les mâles, 12 à 18 ans pour les femelles, elles vont croître et se transformer en « anguilles argentées ». L’instinct de reproduction déterminera alors une nouvelle migration vers la Mer des Sargasses, seul lieu de reproduction de l’espèce. Des oeufs seront à nouveau fécondés et le cycle reprendra.
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Du Pays Basque à la Bretagne des milliers de pêcheurs attendent les civelles. Vendus quelquefois jusqu’à €300 le kilo, les alevins d’anguilles constituent une ressource appréciable pour les navires de petite pêche côtière : en 1999, 133 tonnes de civelles ont été pêchées (officiellement) pour un chiffre d’affaires de 15,6 millions d’euros. Si les civelles font le régal de Espagnols et des Basques, l’essentiel de cette production est exportée à destination des pisciculteurs chinois, qui élèvent l’anguille pour les marchés japonais (aucune technique ne permet à l’heure actuelle d’assurer la reproduction artificielle des anguilles).
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L’île de Noirmoutier avec ses côtes et son réseau hydraulique, est un lieu d’accueil des civelles et de croissance des anguilles. Mais cette année la civelle tarde. Les pêcheurs embusqués sur ses lieux de passage traditionnels désespèrent. Cette pêche qui se pratique de préférence la nuit commence dès que la marée monte ; dans la Baie de Bourgneuf, dans le port de Noirmoutier, les bateaux traînent, accrochées à chaque bord, deux longues chaussettes réglementaires (1,20 m de diamètre), aux mailles très fines : les pibalours. « Les civelles passent souvent la journée enfoncées dans la vase », me dit Richard, « elles attendent la marée montante pour décoller et remonter le courant vers les écluses et les étiers, le plus loin possible. Elles préfèrent les eaux troubles, quand les eaux sont trop claires, elles restent au fond ». Nous sommes dans le port de Noirmoutier-en-l’Île, entre l’écluse du Moulin et le début du chenal, le bateau fait des allers-retours, de temps en temps les pibalours sont relevés puis secoués au-dessus d’un tamis, les crevettes frétillantes sont arrêtées, quelques dizaines de fils argentés ondulants passent dans la caisse en dessous.
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Dès que la récolte est significative, il faut la porter à Fromentine où un mareyeur attend la précieuse cargaison ; rapidement transportée vers le pays Basque dans des bacs d’eau suroxygénée elle sera expédiée quelques heures plus tard vers la Chine.

La civelle attise la convoitise des braconniers qui pêchent sans licence, le long des étiers : ouvrant clandestinement ou quelquefois fracturant les portes d’écluse ils piègent les civelles à ces étranglements du flot montant.

Tous les hivers sont loin d’être fructueux et d’aucun pensent que la ressource s’épuise, un spécialiste de l’IFREMER attribue ce phénomène au manque d’entretien des espaces humides et à la mauvaise qualité des eaux polluées par les rejets agricoles.

Dévasage

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Les travaux de dévasage ont débuté, la pelle extractrice et le chaland sont positionnés dans le port. Quand le chaland est rempli, et que l’état de la mer le permet, il va déverser les vases au large de l’îlot du Pilier.

La concession du Pilier

Article du Bulletin N° 37

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(Cliquez pour agrandir)

Le 9 avril 1998 un décret accordait à un groupement de six sociétés régionales dit “groupement du Pilier” une autorisation d’extraction en mer de sables et de graviers, sur un secteur quadrangulaire de 8,2 km2 de fonds marins, au Nord de l’îlot du Pilier, à égale distance de la pointe de l’Herbaudière et de la pointe de Saint-Gildas. Il était prévu d’extraire 2 000 000 m3 par an pendant 20 ans à l’aide d’une flotte de cinq navires équipés d’un système de dragage hydraulique capable de récupérer les granulats par 20 mètres de fond.

Une enquête publique avait lieu à la fin de l’année 1998. Nous y participions et nous étions inquiets des effets de cette exploitation :

* sur la pêche professionnelle : la zone du Pilier est une zone de transition entre les nourriceries de la Baie de Bourgneuf et les zones de pêche,
* sur les côtes sableuses de notre île : la création d’une fosse de 40 000 000 de m3 entre l’estuaire de La Loire (d’où vient notre sable) et notre île nous semblait de nature à diminuer l’apport de sable sur nos plages et par conséquent aggraver la menace d’érosion des dunes qui nous protègent de l’océan.

Nos craintes étaient suffisamment entendues pour que le Préfet assortisse son autorisation d’exploiter d’une CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) qui devait se réunir tous les ans. Il annonçait un bilan au bout de cinq années, ce bilan devant être déterminant pour décider ou non de la poursuite de l’exploitation.

COMMENT FONCTIONNE UNE CLIS ?

Dans un souci de “transparence” donc, le Préfet de la Loire-Atlantique créait une CLIS à laquelle l’association “Vivre l’île 12 sur 12” était invitée à participer. On trouvait dans cette commission des représentants de l’État, des élus, des professionnels de la pêche, des associations et les exploitants. L’objet de la CLIS était de participer à un programme de suivi environnemental qui devait garantir l’innocuité de l’exploitation sur l’environnement.

La première réunion se tenait le 15 décembre 2000. La réunion avortait rapidement car le bureau d’études chargé du suivi environnemental n’avait même pas jugé bon de se déplacer. La Secrétaire Générale de la Préfecture notait dans le compte rendu qu’une nouvelle réunion aurait lieu “lorsque les informations nécessaires à la réouverture de la concertation seront disponibles”.

Confiants, nous attendions une nouvelle convocation dans les semaines à venir.

Cependant, quand même inquiets, le 24 juin 2001, nous demandions des nouvelles : pas de réponse.

Furieux, le 10 mai 2002, nous faisions un compte rendu de ces débuts laborieux à Mme. la ministre de l’Écologie et nous lui demandions d’intervenir. Miracle ou efficacité ministérielle nous étions convoqués pour le 2 juillet 2002 !

Le compte rendu des travaux faits par les exploitants permettait de se rendre compte que la souille créée par l’extraction n’évoluait pas du tout comme cela avait été prévu dans l’étude d’impact : le volume de la souille ne correspondait pas du tout au volume de sédiments extraits par les dragues. Il se passait un phénomène que tous les non experts avaient prévus : quand on creuse sur la plage dans le sable détrempé, le “trou” se comble rapidement et modifie la topographie des environs du trou. Nous avons demandé aux experts une explication, ils ont déclaré être surpris par le phénomène mais promettaient de nous fournir une explication…la prochaine fois !

Un mois, deux mois, un an après cette réunion décevante, nous n’avions pas reçu de compte rendu de réunion… Des fonctionnaires avaient été déplacés et la réunion étaient bien loin. Quelqu’un devait quand même se réveiller puisque 14 mois après la réunion, en même temps qu’une convocation pour une nouvelle CLIS, le compte rendu nous parvenait enfin : incomplet, éludant les questions gênantes.

La troisième CLIS (en quatre ans) se réunissait donc le 25 septembre. Une étude biosédimentaire très scientifique était distribuée, cette distribution tardive rendait son exploitation par les participants impossible. Dès le début nous faisions remarquer à M. le Secrétaire Général de la Préfecture que la désinvolture avec laquelle la CLIS fonctionnait était humiliante pour les citoyens que nous représentions et pouvait être prise comme une marque de mépris envers la société civile.

Le même type de “dialogue” reprenait :

* incapacité d’expliquer l’évolution de la bathymétrie (mesures des profondeurs marines) sur et aux approches de la concession,
* refus d’envisager une étude sérieuse des effets de cette extraction sur les plages noirmoutrines sous prétexte qu’elle serait trop onéreuse,
* refus d’envisager, comme le demande IFREMER, une étude élargie des effets de la concession sur les fonds marins,
* rejet, comme non fondées, des observations des professionnels de la pêche qui constatent une modification spectaculaire des fonds marins et un appauvrissement catastrophique des ressources halieutiques.

Après quelques moments de ce dialogue de sourds, les professionnels de la pêche exaspérés, demandaient officiellement au Préfet de suspendre l’autorisation d’exploiter.
L’année prochaine la CLIS correspondra à la cinquième année d’exploitation de la concession. Nous avons écrit au Préfet pour lui demander de modifier les prescriptions de son arrêté afin que le bilan des conséquences environnementales prévu soit suffisamment précis pour que la procédure retrouve un peu de crédibilité.

Domaine publique maritime: définitions

Article du Bulletin N° 37

À l’occasion de la forte attirance du public pour le littoral, la mer et les loisirs nautiques, le DPM (domaine public maritime) a trouvé un regain d’actualité ( les fameuses paillottes en étaient un exemple). La gestion du DPM doit concilier l’intérêt général et l’intérêt des particuliers, les pêcheurs professionnels et les plaisanciers, la protection du littoral et le développement local des activités liées à la mer : intérêts souvent difficilement conciliables .

LES TEXTES : C’est l’État qui gère le domaine public maritime à l’aide de quelques textes comme le Code du Domaine de l’État, la loi du 28 novembre 1963 relative au Domaine Public Maritime et surtout la loi du 3 janvier 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral dite Loi littoral.

LES PRINCIPES : les principes de gestion peuvent être résumés ainsi :
– le domaine public maritime doit être laissé en l’état naturel, autant que faire se peut,
– toute implantation doit, soit satisfaire à un service public, soit présenter un caractère d’intérêt général bien affirmé, soit avoir un caractère privé destiné à l’intérêt public,
– l’implantation doit nécessiter impérativement la proximité de la mer ou rechercher le bord de mer du fait de son attraction touristique,
– elle doit respecter les conditions de salubrité, de sécurité, de conservation, et de protection des droits des usagers et du public, en particulier l’accès au bord de l’eau,
et faire l’objet d’un titre juridique approprié.
LA TERMINOLOGIE : le DPM comprend :
1. le domaine public maritime naturel, constitué :
– des lais (dépôts alluvionnaires) et relais de mer (terrains dont la mer s’est retirée) formés postérieurement à la loi du 28 novembre 1963, ou antérieurs à la loi et incorporés par un acte administratif,
– du rivage, appelé également estran ou zone interdidale ( compris entre la limite haute des plus hautes mers en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles et la limite des plus basses eaux),
du sol et sous -sol de la mer (compris entre la limite des plus basses eaux et 12 milles marins).
2. le domaine public maritime artificiel, constitué :
– des ports et de leurs dépendances à l’intérieur des périmètres portuaires,
– des ouvrages liés à la sécurité de la navigation maritime (phares, etc).

Le DPM est inaliénable (on ne peut le vendre) et imprescriptible (il est interdit de l’acquérir grâce à une occupation prolongée).

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Razzia sur le sable!

Communiqué de presse:

Les plages de Noirmoutier sont alimentées par les alluvions de la Loire, alluvions qui transitent par l’estuaire avant d’atteindre nos côtes.

Le 12 juillet 1999 un arrêté préfectoral autorisait un groupement d’exploitants de carrières de sable à prélever, pendant 20 ans, 2,3 millions de m³ de sable par an au Nord de l’îlot du Pilier à 8 km de la côte de Noirmoutier.

46 millions de m³ de sable ! Pour réaliser l’importance de ce volume imaginez Continue reading

Expo dune

communiqué de presse: 

UN PLAN DE SAUVETAGE POUR LA DUNE NOIRMOUTRINE

Cet été Vivre l’île 12 sur 12  a mené plusieurs actions de sensibilisation en faveur de la dune et en particulier une exposition sous le titre La dune : fragile rempart de l’île.

Environ 1 700 personnes ont visité cette exposition ; elles ont fait connaître leur satisfaction oralement ou par écrit. Beaucoup ont regretté que cette exposition ne soit pas plus longuement et plus largement diffusée.

Beaucoup aussi ont manifesté leur émotion devant la pression touristique sans cesse croissante qui s’exerce sur nos dunes et sur notre environnement en général. Cette pression, si elle n’est pas régulée, laisse prévoir dans un avenir proche Continue reading

Ébauche d’une critique d’une carte d’aléas

Article du Bulletin N° 35

Généralités :
Dans le cas d’une tempête extrême, plusieurs paramètres restent totalement aléatoires, peu prévisibles, d’un ordre de grandeur impossible à chiffrer avec précision :
· La hauteur d’eau en cas de surcote. En novembre 1999, surcote de 0,9 m, hauteur d’eau dans le port de Noirmoutier : 3,67 m IGN. Le même jour à la Rochelle, surcote de 2 m !
· Hauteur d’eau maximum possible au même endroit retenue par les services techniques : 3,86 m Hauteur des ouvrages de défense contre la mer retenue par la DDE : 4 m IGN.
· Dans le cas d’une rupture de digue ou d’une brèche dans une dune, le volume d’eau admis dépend :
– De la taille de la brèche en longueur et profondeur (hauteur)
– De la hauteur d’eau à ce moment là
– De la direction et de la force du vent
– De l’évolution de l’érosion latérale de la brèche (augmentation possible de la longueur et de la profondeur).
– De l’heure de la marée par rapport à la haute mer pour pouvoir quantifier le temps pendant lequel le volume d’eau pourra s’engouffrer dans la brèche avant la marée descendante.
– De la hauteur de vase à l’extérieur de la digue. Inégale le long des digues. Une hauteur de vase importante par exemple aux Grands Chapelains, à Bremaud, protège ces digues d’une rupture importante et limite le temps possible d’une invasion marine.(Ce qui peut causer un problème d’alimentation en eau salée, en particulier à l’écluse de Cailla).
– De la capacité des secours à intervenir rapidement. Le chemin à la base des digues permet certes une intervention rapide mais que faire dans le cas de brèches multiples sur une même section de digue ?

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Plan de prévention des risques naturels prévisibles

Article du Bulletin N° 34

Plan de prévention de risques naturels prévisibles – épouvantail ou réalité?

Qu’est-ce qu’un Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles ?

Un réel moyen de prévention ou encore un texte de loi non appliqué ?

Souvent perçus comme des événements dûs au hasard, longtemps acceptés avec un certain fatalisme, comme si l’être humain était impuissant face à ces phénomènes aléatoires, les risques naturels, grâce à l’avancement des connaissances scientifiques sont maintenant mieux compris et il est désormais possible d’en prévoir, avec une certitude suffisante, l’évolution et le développement.

Les risques naturels sont des aléas dont les effets mettent en jeu des pertes possibles en vies humaines, en biens et en activités.  Nuls en l’absence de l’homme, ces risques peuvent se transformer en catastrophes lorsque la société n’a pas su, n’a pas voulu, ou a trop tardé à prendre les mesures de prévention ou de protection nécessaires.

L’histoire de Noirmoutier  évoquée dans notre bulletin d’information n° 33 (Principales catastrophes et cataclysmes dans l’île de Noirmoutier depuis le III ème siècle), nous  a rappelé sans ambiguïté la vulnérabilité croissante de notre  île face à la fréquence accélérée des événements naturels de grande ampleur.

Les PPR et la loi :

La loi du 13 juillet 1982 avait instauré les PER (devenus depuis PPR) : “ l’État élabore et met en œuvre des plans d’exposition aux risques naturels (PER) qui déterminent les zones exposées et les techniques de prévention à y mettre en œuvre tant par les propriétaires que par les collectivités locales. Ces plans valent servitude d’utilité publique et sont annexés aux plans d’occupation des sols. “

Le décret de 1984 et la loi du 22 juillet 1987 l’avaient complétée.

Le 30 avril 2002 une circulaire interministérielle précisait à l’Administration et aux élus “la politique de l’État en matière de risques naturels prévisibles et de gestion des espaces situés derrière les digues de protection contre les inondations et les subversions marines”.

Cette circulaire donnait aux agents de l’État les directives d’application des lois précédentes.

Elle rappelait notamment :

1. la politique de l’État en matière d’information sur les risques naturels prévisibles : “ de par la Loi, les citoyens ont un droit à l’information sur les risques naturels prévisibles. Il est donc de votre responsabilité de porter à la connaissance de tous, les risques naturels prévisibles dont vous avez vous-même connaissance”.

Il est de la responsabilité de l’Administration, des élus d’informer les citoyens sur les risques naturels prévisibles. Il est impensable que cette information ne soit pas donnée particulièrement lors de la délivrance des certificats d’urbanisme, il est  aussi anormal que cette information ne soit pas à la disposition du public lors de l’enquête publique qui précède l’établissement d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU).

2. la politique de l’État en matière de réduction du risque : “la doctrine de l’État, repose sur deux principaux objectifs : interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses, réduire la vulnérabilité.

Ces objectifs imposent de mettre en œuvre les principes suivants :

– veiller à interdire toute construction et saisir les opportunités pour réduire le nombre des constructions exposées dans les zones d’aléa les plus forts,

– éviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.

3. les motivations de l’État : la première priorité de l’État est de préserver les vies humaines. La deuxième priorité est de réduire le coût des dommages liés à une submersion marine ou à une inondation, ce coût étant finalement reporté sur la collectivité.

4. les outils de mise en œuvre des objectifs et principes de l’État : la prescription de Plans de Prévention des Risques (PPR)  littoraux ou inondations doit être poursuivie…

L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou submersion centennale si celle-ci est supérieure.

Nous publions dans notre dossier la carte d’aléa de l’île de Noirmoutier.

5. La position de l’État dans les zones endiguées : les zones endiguées sont des zones soumises à un risque de submersion marine ou d’inondation où le risque de rupture brutale ou de submersion des digues, avec des conséquences catastrophiques demeure, quel que soit le degré de protection théorique des digues…

Par ailleurs, la zone peut également être exposée aux inondations par contournement, par remontée des nappes phréatiques, etc. Pour ces raisons, il convient d’afficher clairement l’aléa et le risque lié soit au dépassement de la submersion marine, soit au dysfonctionnement de l’ouvrage et d’en informer la population.

Dans l’île de Noirmoutier, 70 % des terres sont situées dans des zones inondables ou submersibles. Un pourcentage important de ces zones à risques est déjà urbanisé ou figure dans des zones urbanisables.

Deux causes majeures de sinistre sont à envisager :

–  la submersion lors d’un “vimer”

– des inondations provoquées par les eaux de ruissellement difficiles à évacuer lors de pluies persistantes (hivers 2000-2001et 2002-2003 )

La conjonction de ces deux facteurs représente le plus grand risque possible.

Les risques naturels donnent-ils tous lieu à des sinistres ?

Pour qu’un sinistre survienne il faut que les personnes ou les biens  soient soumis à l’effet de la menace. C’est alors qu’on s’interroge sur la ou les causes du sinistre, par exemple :

Une catastrophe provoquée par montée des eaux  est-elle amplifiée par l’implantation de bâtiments et autres infrastructures construits en zone inondable ?

La réponse est oui.

Prendre à la légère des données scientifiques accablantes pour les administrateurs peu enclins à limiter les développements divers, c’est à terme, prendre des risques avec cette économie qu’on prétend maintenir.

Bien sûr des enrochements, des digues rehaussées (mais alourdies), entretenus régulièrement,  restent indispensables pour protéger les zones ostréicoles, agricoles, artisanales ou pavillonnaires inondables. Mais on ne doit pas oublier que tout ouvrage de défense présente des limites qui, un jour ou l’autre, seront dépassées. Même abrité derrière des murailles on ne doit pas perdre de vue la notion de risque permanent.

Pourquoi imposer avec vigueur à chaque municipalité de l’île l’établissement d’un Plan de Prévention des Risques ? Par souci d’honnêteté et de transparence puisque les mairies autorisent des développements variés dans des zones inondables bien répertoriées.

Quelles sont les raisons véritables de cette urbanisation à outrance, décidée par certains au profit de quelques autres ? Pourquoi la possibilité tout à fait réelle d’inondation n’est-elle pas prise en compte lors de l’établissement des POS ou PLU ?

L’acharnement des intérêts fonciers qui pousse à vendre des terrains inondables, l’obstination des municipalités à délivrer des permis de construire sur ces mêmes terrains perdurent sans souci d’informer les nouveaux propriétaires sur les risques potentiels et la modulation possible voire probable des polices d’assurance.

Le risque d’inondation n’est pas un phénomène nouveau à Noirmoutier, cependant, le développement accéléré provoque une double problématique : un nombre grandissant de constructions diverses situées en zone inondable et la destruction de milieux humides fossés, mares, marais, par remblaiement contribuent à une montée supérieure et plus rapide des eaux.  Le rôle des plaines inondables et de débordement est de servir de réservoir ou de vase d’expansion où les eaux peuvent séjourner temporairement en cas de besoin. Si on remblaie ces zones, les eaux sont chassées vers des secteurs adjacents vulnérables, y provoquant des inondations rapides inconnues jusqu’alors.

En guise de conclusion :

Si nous savons quelquefois prévenir, limiter ou réduire un phénomène naturel, nous ne savons pas empêcher l’accumulation inattendue et soudaine de paramètres capables de conduire à la catastrophe;

Comme les anciens îliens, soyons prudents, d’autant que les scientifiques du monde entier prédisent sans ambiguïté une fréquence et une intensité accrues des tempêtes extrêmes à venir dans un avenir proche.

Dévasage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 34

En 2000, les gestionnaires du port de l’Herbaudière, la CCI de la Vendée et la SA du Port de Plaisance avaient demandé l’autorisation de dévaser le port de l’Herbaudière : ils souhaitaient obtenir le droit, pendant 10 ans, de rejeter 97 000 m3 de vases écotoxiques et fortement chargées en métaux lourds, sur l’estran, près de la plage de Luzan.

Après deux enquêtes publiques successives au cours desquelles les associations “Vivre l’île 12 sur 12 “ et “Protection du site de Luzan” étaient vigoureusement intervenues, le Préfet de la Vendée, par arrêté du 31 décembre 2001, avait autorisé les gestionnaires à rejeter les vases chargées en métaux lourds près de l’îlot du Pilier, à l’entrée de la Baie de Bourgneuf, et les vases écotoxiques sous le niveau de la mer, à marée descendante et ce pendant seulement trois ans.

C’était déjà un progrès considérable par rapport au dragage de 1994 où TOUT AVAIT ÉTÉ REJETÉ EN CONTINU SUR L’ESTRAN.

Cette autorisation courait à partir de 1 octobre 2002, les travaux devant s’arrêter, selon leur nature, le 28 février ou le 30 mars.

Jugeant les progrès insuffisants “Vivre l’île 12 sur 12” avait attaqué ce décret préfectoral devant le Tribunal Administratif aux motifs de :

– irrégularités au cours de l’enquête publique,

– insuffisances de l’étude d’impact,

– absence d’études techniques et financières de solutions alternatives plus performantes.

Comme les travaux allaient commencer et que le jugement n’était toujours pas prononcé, fin 2002, nous déposions un nouveau recours destiné à suspendre l’application de cet arrêté , c’est à dire à suspendre les travaux.

Le Commissaire du Gouvernement ne retenait pas nos arguments au motif qu’une opération de dragage n’était qu’une banale opération d’entretien et ne méritait pas d’étude d’impact (sic). Le juge suivait cet avis et rejetait notre demande.

Nous en étions là : des progrès importants avaient été faits mais nous tenions quand même à soutenir les ostréiculteurs de la Baie de Bourgneuf qui eux refusent tout rejet en mer.

Entre temps un différent opposaient les deux gestionnaires (SA du port de plaisance et Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée) sur les conditions de l’appel d’offres. La SA du port de plaisance très fâchée décidait de reprendre son autonomie : elle ferait Son dévasage avec Son entreprise et selon Ses modalités tout en respectant les contraintes de l’arrêté préfectoral.

Reprenant finalement une méthode qui avait été rejetée lors des enquêtes publiques parce que soit disant irréaliste et trop coûteuse, ils décident de draguer mécaniquement par pelleteuse le port de plaisance et de tout rejeter (sédiments très pollués et sédiments moins pollués) au large de l’île du Pilier à l’entrée de la Baie de Bourgneuf. “Vivre l’île 12 sur 12” est associée à un comité de suivi et invitée aux réunions de chantier.

Une société de Marennes( EURL M.U.T.P.) se charge de draguer 42 000 m3 de vases (30 000 cete année, le reste début 2004). Une pelleteuse avec un godet de 200 l, installée sur un ponton, racle le fond et charge un chaland porteur de 300 m3 utiles. Une fois plein, le chaland, quitte le port pour arriver sur le lieu d’immersion à marée descendante, là le fond du chaland s’ouvre et le chargement est “clapé”.

La valeur du marché est de 259 163 € HT soit 6,17 € par m3 clapé;

Les travaux ont débuté le 15 janvier 2003. Le 14 février, le chantier a pris du retard, la vase est plus liquide que prévu et seuls 2900 m3 sont extraits.

Pendant ce temps la CCI prenait du retard. Les pêcheurs de l’Herbaudière commençaient à se demander si “leur” port n’allait pas être oublié. Finalement, après mise au point du marché entre décembre 2002 et janvier 2003, la CCI se ralliait finalement à la technique utilisée par le port de plaisance (dragage mécanique par pelleteuse et rejet près de l’îlot du Pilier). Le marché était notifié le 9 janvier 2003 aux entreprises “ÉCOSYSTÈMES de dragage” et EMC. Les travaux ont commencé le 13 février, et devraient être terminés cette année.

Le volume à évacuer est de 60 000 m3. Deux chalands sont utilisés simultanément :

– le chaland 1 est équipé d’une grue à flèche munie d’une benne preneuse, compte tenu de son instabilité il ne sortira vraisemblablement pas du port,

– le chaland 2 fait des rotations pour effectuer les clapages en mer.

Les vases contenues dans la benne sont chargées soit directement dans le chaland 2 soit dans le chaland 1 avant d’être transvasée dans le chaland 2 quand celui-ci revient d’une rotation.

La valeur du marché est de 722 760€ HT soit environ 12,05 € par m3 clapé.
PLUS DE REJET À LA CÔTE.

Les vases contaminées du port de l’Herbaudière ne seront pas rejetées sur l’estran à la pointe de l’Herbaudière.

Pour arriver à ce résultat il aura fallu que pendant 10 années (1993-2003) deux associations de défense de l’environnement : “Vivre l’île 12 sur 12” et “Protection du site de Luzan” exercent une pression soutenue dans une atmosphère très conflictuelle.

Depuis 1993 de nombreux recours devant le Tribunal Administratif de Nantes et devant le Conseil d’État ont été déposés (dans le domaine juridique nous n’avons enregistré qu’un seul échec). Nous avons vigoureusement participé à deux enquêtes publiques, nous avons fait d’innombrables interventions auprès des représentants de l’État et des collectivités, nous avons sollicité des associations nationales et internationales, les autorités européennes, des médias locaux et nationaux ont relayé nos appels. Nous sommes arrivés partiellement à nos fins : l’estran de l’île ne sera plus souillé par les toxiques, le rejet des vases près de l’îlot du Pilier représente un compromis raisonnable dans la mesure où des techniques plus performantes n’ont pas été prises en considération.

Maintenant il faut profiter de cette expérience, pensons dès à présent aux prochains dévasages : il faut supprimer l’usage d’antifouling à la toxicité incontrôlable, il faut contrôler les rejets dans les ports, il faut traiter les effluents lors des carénages et des travaux d’entretien, il faut trouver d’autres solutions aux rejets systématiques en mer… Les dernières catastrophes écologiques provoquées par les naufrages de pétroliers soulignent le fait que la mer ne peut impunément continuer à être une poubelle.

Avant de médiatiser à outrance des gestes politiques jusqu’à ce jour peu efficaces, commençons donc par balayer devant notre porte, il y a de quoi faire.

Conditions géographiques de référence

Article du Bulletin N° 34

La détermination de l’aléa submersion marine implique la définition d’un niveau marin extrême de référence.

L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou la submersion centennale si celle-ci est supérieure ( Circulaire interministérielle  du 30 avril 2002 ).

Cette cote de submersion doit prendre en compte l’ensemble des paramètres qui peuvent influencer le niveau de l’eau et notamment les phénomènes d’élévation de l’eau à proximité de la côte. Dans un journal précédent nous avions rappelé quelques définitions, nous les  reprenons ci-dessous :
PHÉNOMÈNES INFLUANT SUR LE NIVEAU DE L’OCÉAN.

Les niveaux d’eau extrêmes dépendent à la fois de la marée astronomique (celle que l’on retrouve sur “l’horaire des marées”) et des phénomènes de surcote-décote d’origine météorologique.

La Surcote ou la décote : ce phénomène est la mesure de la différence entre le niveau d’eau observé et celui qui  est prédit par le SHOM en se référant à la marée astronomique.

Le phénomène est amplifié en fond de baie ou d’estuaire, minimisé au niveau des caps et des avancées.

L’effet barométrique inverse : par forte pression (généralement beau temps) il y a décote, l’eau monte moins.

En régime de basse pression (généralement mauvais temps) il y a surcote, l’eau monte plus. Pour une dépression très accentuée (960 hectopascals) la surcote due à cet effet est d’environ 50 cm.

Le vent : un vent provenant de la terre pousse l’eau vers le large, il provoque une décote. Un vent qui vient de la mer accumule l’eau près du rivage, il provoque une surcote.

Par faibles fonds les dénivellations peuvent être importantes : pour un vent du large de 100 km/h, la surcote peut atteindre 0,15 m.

Le Set up : c’est la surélévation du niveau moyen due au déferlement des vagues.

Le Surf beat : le déferlement des trains de vagues provoque un phénomène de résonance. Ce phénomène multiplie par deux ou trois la surélévation due au set up.

L’onde de tempête : la surcote maximale provoquée par les phénomènes qui accompagnent une tempête se déplace à la même vitesse que la dépression à l’origine de la tempête. Suivant la vitesse de déplacement et sa direction par rapport au rivage, il peut y avoir accumulation au rivage.

Le 26 décembre 1999, la Baie de Bourgneuf a été exposée à une onde de tempête, ce qui peut expliquer la surcote observée (plus de 1,4 m) plus importante que la surcote centennale calculée par le SHOM.

Les seiches : dans une zone confinée (port ou baie) il peut se produire des oscillations qui renvoient une onde d’une rive à l’autre et ainsi s’ajoutent aux autres phénomènes de surcote.

Aléa submersion marine sur l’Île de Noirmoutier

Article du Bulletin N° 34

(ce texte comprend de larges extraits d’un document réalisé par Sogreah Consultants pour la Direction Départementale de l’Équipement de la Vendée);

Si la qualité de reproduction des cartes d’aléa  que nous vous proposons est insuffisante, les mairies ont l’obligation de mettre à votre disposition les cartes originales que vous pouvez photocopier

Une grande partie du littoral français est soumise à des phénomènes naturels, tels que : le recul du trait de côte, les submersions marines, les mouvements dunaires, phénomènes déterminés par les actions conjuguées du vent, des courants, des agitations (houle, clapot, …), des événements exceptionnels comme les tempêtes qui, associées à des pleines mers de vives eaux ou à des surcotes météorologiques, attaquent les hauts de plage, et peuvent emporter le cordon littoral.

La plupart des activités humaines implantées sur le littoral mais aussi localisées en amont exacerbent les processus naturels :

– les besoins croissants en sables et en graviers  pour la construction, les grands travaux et, sur notre île, pour l’agriculture, ont favorisé le recours aux réserves facilement accessibles du domaine côtier, en particulier aux concessions peu éloignées des côtes (concession d’extraction du Pilier), aux dunes (construction de la “quatre voie” avec des matériaux des dunes de La Tresson), aux plages et avant-plages.

– les ouvrages portuaires (port de Morin), le calibrage et l’entretien par dragage des chenaux d’accès perturbent parfois gravement les rechargements en sable de la côte.

– les aménagements urbains, villas, immeubles, promenades de front de mer et zones de stationnement, réalisés au plus près du rivage, parfois même sur la dune bordière ou le haut de plage favorisent la rupture de l’équilibre sédimentaire de la plage et de la dune.

– les ouvrages de défense longitudinaux (enrochements ou perrés) favorisent le dégraissage des plages à la suite du renforcement de l’agitation à leur pied.

Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière sous l’effet des conditions météorologiques (forte dépression et vent de mer) et de forts coefficients. Ces inondations envahissent les terrains situés en dessous du niveau des plus hautes mers. Les inondations sont dues :

– à la rupture ou à la destruction du cordon dunaire à la suite d’une érosion intensive,

– à la rupture de digues ou d’ouvrages de protection ou exceptionnellement à leur franchissement par des paquets de mer.

L’atlas de l’aléa submersion marine de Noirmoutier constitue une première base de connaissance sur les phénomènes en présence.

C’est une étape vers la mise en place d’un Plan de Prévention des Risques.

Circulaire interministérielle du 30 avril 2002

Article du Bulletin N° 33

Le 30 avril 2002 une circulaire interministérielle précisait à l’Administration et aux élus “la politique de l’État en matière de risques naturels prévisibles et de gestion des espaces situés derrière les digues de protection contre les inondations et les subversions marines”.
 
Cette circulaire rappelait notamment :
 
1. la politique de l’État en matière d’information sur les risques naturels prévisibles : “ de par la Loi, les citoyens ont un droit à l’information sur les risques naturels prévisibles. Il est donc de votre responsabilité de porter à la connaissance de tous, les risques naturels prévisibles dont vous avez vous-même connaissance”.
Il est de la responsabilité de l’Administration et  des élus d’informer les citoyens sur les risques naturels prévisibles. Il est impensable que cette information ne soit pas donnée, particulièrement lors de la délivrance des certificats d’urbanisme, il est  aussi anormal que cette information ne soit pas à la disposition du public lors de l’enquête publique qui précède l’établissement d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU).
 
2. la politique de l’État en matière de réduction du risque : “la doctrine de l’État, repose sur deux principaux objectifs : interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses, réduire la vulnérabilité.
Ces objectifs imposent de mettre en œuvre les principes suivants :
– veiller à interdire toute construction et saisir les opportunités pour réduire le nombre des constructions exposées dans les zones d’aléa les plus forts,
– éviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.
 
3. les motivations de l’État : la première priorité de l’État est de préserver les vies humaines. La deuxième priorité est de réduire le coût des dommages liés à une submersion marine ou à une inondation, ce coût étant finalement reporté sur la collectivité.
 
4. les outils de mise en œuvre des objectifs et principes de l’État : la prescription de Plans de Prévention des Risques (PPR)  littoraux ou inondations doit être poursuivie…
L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou submersion centennale si celle-ci est supérieure.
 
5. La position de l’État dans les zones endiguées : les zones endiguées sont des zones soumises à un risque de submersion marine ou d’inondation où le risque de rupture brutale ou de submersion des digues, avec des conséquences catastrophiques demeure, quel que soit le degré de protection théorique des digues…
Par ailleurs, la zone peut également être exposée aux inondations par contournement, par remontée des nappes phréatiques, etc. Pour ces raisons, il convient d’afficher clairement l’aléa et le risque lié soit au dépassement de la submersion marine, soit au dysfonctionnement de l’ouvrage et d’en informer la population.
 
Dans l’île de Noirmoutier, 70 % des terres sont situées dans des zones inondables ou submersibles. Un pourcentage important de ces zones à risques est déjà urbanisé ou figure dans des zones urbanisables.
Deux causes majeures de sinistre sont à envisager :
–  la submersion lors d’un “vimer”
– des inondations provoquées par les eaux de ruissellement difficiles à évacuer lors de pluies persistantes (hivers 2000-2001 et 2002-2003 )
La conjonction de ces deux facteurs représente le plus grand risque possible.

Les sables du Pilier

Article du Bulletin N° 32 

Un groupement de cinq sociétés, dit groupement du Pilier, a obtenu la concession du Pilier, par décret du 9 avril 1998. La concession porte sur l’extraction de sables et de graviers, elle couvre un quadrilatère de fonds marins d’environ 8,2 km2, au Nord de l’île du Pilier, à égale distance (5 km) de la pointe de St.-Gildas et de la pointe de l’Herbaudière. Sa durée est de 20 ans.

Il est prévu d’extraire 70 millions de m3 (un cube de presque 500 m de côté) à l’aide d’une flotte de cinq navires équipés d’un système de dragage hydraulique.

Comme l’annonçait pudiquement l’étude, l’impact du projet sur les ressources de la pêche ne sera pas nul : 10 espèces de poissons dominent dans cette zone dont le merlan, le merlu, la sole, le rouget barbet, la raie, l’encornet, la plie ; en période migratoire, on y trouve des seiches et des bars. La zone du Pilier est une zone de transition entre les nourriceries de la Baie de Bourgneuf et les zones de pêche.

Le dépôt des sédiments fins rejetés lors de l’extraction détruit l’équilibre des fonds en entraînant l’enfouissement d’organismes ou en créant un milieu interdisant le développement de toute vie.

Par ailleurs, la création d’une fosse à proximité du littoral détruit l’équilibre sédimentaire et hydrodynamique et peut entraîner des déplacements de sédiments superficiels au détriment de la zone littorale (risque d’érosion, de dégraissement de nos plages déjà bien maigres).

L’équilibre de notre littoral est déjà très vulnérable car la quantité de sédiments disponibles a notablement diminuée et il est fragilisé notablement par les actions humaines: construction de digues portuaires, érection de digues frontales trop pentues, mise en place d’épis à l’amont du transit des sables, affaiblissement de la dune, etc. Une telle extraction risque d’accélérer cette dégradation.

 » Madame le Ministre, 

Par arrêté préfectoral dont une copie est jointe à cette lettre, Monsieur le Préfet de la Région Pays de La Loire, Préfet de la Loire Atlantique, avait constitué une Commission chargée d’examiner, une fois par an l’état de l’exploitation et d’analyser les effets et conséquences des extractions de sable sur la concession du Pilier.

L’association “Vivre l’île 12 sur 12” a été retenue comme membre de cette commission car tout laisse à croire que le prélèvement de 70 millions de tonnes de sable à proximité de l’île de Noirmoutier va favoriser le dégraissement des plages noirmoutrines  .

 La commission s’est retrouvée pour une première réunion le 15 décembre 2000. En conclusion du compte rendu de cette réunion il a été observé que “cette première concertation ne correspond pas à ce qu’”ils” (représentants des élus et des pêcheurs) attendent d’un comité de suivi et “ils”  demandent avec insistance une nouvelle réunion dans des délais brefs avec des documents d’information suffisamment complets pour engager des débats.”

 Madame la Secrétaire Générale de la Préfecture confirmait que “lorsque les informations nécessaires à la réouverture de la concertation seront disponibles, il y aura une nouvelle réunion du comité d’information et de surveillance.”

Nous avions conscience que le mandataire du groupe du Pilier n’éprouvait pas,  bien sûr, le besoin de présenter spontanément à la commission les informations qui lui étaient demandées par le dit arrêté. C’est pourquoi, par lettre du 24 juin 2001, nous avions sollicité Monsieur le Préfet afin qu’il demande aux représentants du groupe dit “du Pilier” de remplir leurs obligations. Nous n’avons pas, à ce jour, obtenu de réponse de la Préfecture.

Voici donc maintenant trois ans que l’exploitation de cette concession minière se poursuit sans que la Commission locale d’information et de surveillance de la concession du Pilier ait pu jouer son rôle et en ce qui nous concerne ait pu contrôler l’effet de l’extraction sur le trait de côte de notre île.

Faute d’obtenir une réponse de l’administration départementale, j’ai l’honneur d’attirer votre attention sur ce défaut de contrôle et je vous serais obligé de bien vouloir donner des instructions pour faire activer à nouveau le comité prévu par l’arrêté préfectoral.

Veuillez agréer… « 

Exploitation des granulats

Article du Bulletin N° 32

Granulats : matériaux de diverses grosseurs, essentiellement du sable, utilisés pour la construction.

Après enquête publique, une concession  a été accordée par décret préfectoral en date du 12 juillet 1999 à plusieurs sociétés.  La concession porte sur l’extraction de sables et de graviers, elle couvre un quadrilatère de fonds marins d’environ 8,2 km2, au Nord de l’île du Pilier, à égale distance (5 km) de la pointe de St.-Gildas et Continue reading

Dévasage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 31

L’ARRÊTÉ PRÉFECTORAL

Le 31 décembre 2001, le Préfet de la Vendée signait un arrêté autorisant le « dragage du port de l’Herbaudière et de son chenal d’accès et le rejet des sédiments à la côte par conduite et eu large par immersion ».

Le texte de ce décret nous apportait peu des surprise, il reprenait presque intégralement celui qui avait été présenté au Conseil départemental d’hygiène du 13 novembre 2001 et qui lui même confirmait les conclusions du rapport final de la commission d’enquête publique du 25 octobre 2001.

LE DRAGAGE : les opérations de dragage doivent se faire dans l’ordre : 1- le chenal, 2- les sédiments à immerger près de l’îlot du Pilier contenant de fortes proportions de TBT et de Cu, 3- les sédiments écotoxiques à rejeter par conduite à la pointe de l’Herbaudière (en premier lieu le bassin de pêche puis le bassin de plaisance).

Les dragages peuvent être réalisés de jour comme de nuit.

LE REJET À LA CÔTE : la zone de rejet à la côte se situe en bas d’estran. La conduite de rejet se termine en dessous du zéro des cotes marines. Le jet sortant de la conduite se fera dans l’eau, jamais dans l’air, même si la conduite se termine par une remontée ». Nous notons une amélioration qui demandera à être précisée car la rédaction en est ambiguë : si la conduite se termine en dessous du zéro des cotes marines, elle est en-dehors de l’estran et non pas en bas de l’estran. Sur une carte en annexe de l’arrêté on note que la longueur de la conduite qui antérieurement était fixée à 440 m est maintenant évaluée à plus de 450 m sans plus de précision.

C’est une amélioration qui a été apportée par le Préfet.

Le rejet à la côte des sédiments de dragage est limité à 3 mois et demi, il peut commencer à partir du 15 novembre et est arrêté avant le 1 er mars de l’année suivante.

Les sédiments sableux du chenal pourront être dragués et rejetés du 15 octobre au 30 avril.

Les horaires du rejet du dragage sont limités par rapport à l’heure de la marée haute : le rejet n’est pratiqué que de PM (heure de la pleine mer) – 1 heure à PM + 5 heures. Cependant le rejet sableux provenant du chenal peut être permanent.

L’IMMERSION : sauf si elle ne concerne que du sable du chenal, l’immersion sera limitée à la période de la marée descendante.

L’opération d’immersion au large est limitée à 3 mois dans la période allant du 1 er janvier au 31 mars.

Les sédiments sableux du chenal pourront être dragués et immergés du 1 er janvier au 30 avril.

AUTO SURVEILLANCE : Sous la responsabilité des titulaires (CCI et port de plaisance) , l’entreprise de dragage assure l’auto surveillance…..

COMITÉ DE SUIVI : Les titulaires réunissent avant, pendant et après chaque campagne de dragage un comité de suivi rassemblant les partenaires concernés, notamment les membres du conseil portuaire, les associations locales agréées de protection de l’environnement ainsi que les administrations concernées de l’État….

À la suite de la publication de cet arrêté nous avons écrit à Monsieur le Préfet pour lui demander des compléments d’information et un rendez-vous de travail destiné à éviter les interprétations erronées d’un texte forcément succinct. Nous avons reçu des bribes d’information. Notre demande de rendez-vous n’a toujours pas eu de suite.

Le port de Morin

Article du Bulletin N° 30 

La création du port de Morin a été l’occasion de longues et âpres luttes de l’association “Vivre l’île 12 sur 12 “. Nous en avons contesté l’utilité et démontré l’influence néfaste sur l’érosion de la côte Ouest de l’île de Noirmoutier ;  mais en vain.

La mégalomanie d’un maire soutenue par la stratégie politique d’un Conseiller Général ont permis de dénicher les subventions nécessaires pour construire les deux premières tranches  (une digue de 500 m puis son prolongement de 150 m) d’un port d’échouage. Nous avons payé pour cette fantaisie coûteuse .

Dévasage

Article du Bulletin N° 29

De nouveau le cauchemar !
Le 25 juin 2001, une rencontre avec le Sous-Préfet nous informait de la nouvelle méthode de dévasage du port de l’Herbaudière qui serait proposée en enquête publique. Lors de l’Assemblée générale du 12 juillet, nous vous faisions part de notre inquiétude. Nos pressentiments étaient justifiés.

HISTORIQUE RAPIDE :
Tous les six, sept ans, l’accumulation des sédiments dans le port de l’Herbaudière provoque une remontée des fonds donc une diminution de la hauteur d’eau dans le chenal et dans les bassins ; les bateaux de pêche commencent à avoir des difficultés à regagner les postes à quai s’ils se présentent à des heures très éloignées de la marée haute. Il faut donc draguer le port.
L’avant dernier dragage a eu lieu en 1985, le dernier en 93-94. La méthode était simple : les vases toxiques étaient aspirées dans le port et refoulées, par une conduite, sur l’estran, de l’autre côté de la pointe de l’Herbaudière. Tous deux ont provoqué des Continue reading

Dragage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 28

Il y a six mois nous vous alertions : une nouvelle opération de dragage du port de l’Herbaudière était en préparation et, après un simulacre de concertation dans un Comité de pilotage, la méthode (rejet sur l’estran de boues toxiques) uitilisée en 1993 allait être proposée en enquête publique.
Fidèles à notre méthode nous commencions par vous informer dans un dossier qui, entre autres, présentait les sites étudiés :
“Lors des réunions du fameux comité de pilotage trois sites ont d’abord été retenus pour étude :
– un site d’immersion au N-N-O de l’île du Pilier, dans le document d’impact il est nommé site A
– un site de rejet au N-O du Martroger, abandonné très rapidement, (site B)
– un site de rejet au S-O de la pointe de l’Herbaudière, sur l’estran, quasiment le site utilisé pour les deux précédents dragages, (site D)
– et surprise, lors de la dernière réunion, un quatrième site apparaît, le site C. Ce site a, d’entrée de jeu, l’approbation de la CCI, de la Société du port de plaisance et du Comité local des pêches. Il s’agit d’un site de rejet sur l’estran, au Nord de la pointe de l’Herbaudière. La manoeuvre n’a même pas été dissimulée, il y a eu concertation préalable sans les associations et le choix a uniquement été déterminé par Continue reading

Conclusions du commissaire enquêteur

Article du Bulletin N° 28

L’enquête ci-dessus référencée s”est caractérisée par une réaction vive et massive de la population, des résidents secondaires et des associations locales et départementales contre la solution du rejet des déblais du port de l’Herbaudière retenue par la CCI de Vendée et la SA du port de plaisance.

Que ces sédiments soient réellement polluants ou non, les analyses et l’aspect de ces vases laissent un doute qui se transforme en certitude pour Continue reading

Les sables de la concession du Pilier

Article du Bulletin N° 27

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(cliquez pour agrandir)

Un groupement de cinq sociétés, dit groupement du Pilier, a obtenu la concession du Pilier, par décret du 9 avril 1998. La concession porte sur l’extraction de sables et de graviers, elle couvre un quadrilatère de fonds marins d’environ 8,2 km2, au Nord de l’île du Pilier, à égale distance (5 km) de la pointe de St.-Gildas et de la pointe de l’Herbaudière. Sa durée est de 20 ans.
Il est prévu d’extraire à terme 70 millions de m3 (un cube de plus de 400 m d’arête) à l’aide d’une flotte de cinq navires équipés d’un système de dragage hydraulique.
Comme l’annonce pudiquement l’étude, l’impact du projet sur les ressources de la pêche ne sera pas nul : 10 espèces de poissons dont le merlan, le merlu, la sole, le rouget barbet, la raie, l’encornet, la plie dominent dans cette zone ; en période migratoire, on y trouve des seiches et des bars. La zone du Pilier est une zone de transition entre les nourriceries de la Baie de Bourgneuf et les zones de pêche.
Le dépôt des sédiments fins rejetés lors de l’extraction détruit l’équilibre des fonds en entraînant l’enfouissement d’organismes ou en créant un milieu interdisant le développement de toute vie.
Par ailleurs, la création d’une fosse de cette importance, à proximité du littoral noirmoutrin détruit l’équilibre sédimentaire et hydrodynamique et peut entraîner des déplacements de sédiments superficiels au détriment de la zone littorale (risque d’érosion, de dégraissement de nos plages déjà bien maigres).

Les dunes de la Tresson

Article du Bulletin N° 27

L’île de Noirmoutier possède d’importantes étendues dunaires ; à cause surtout de l’extension des agglomérations et de la plantation des pins maritimes, les dunes ont subi diverses transformations au fil du temps. Une vaste zone non modifiée persistait à la fin des années 60 entre Barbâtre et la Guérinière, mais l’urbanisation l’a sérieusement amputée des deux côtés. La partie qui reste actuellement entre les lotissements du Midi et du village de La Tresson s’étend sur moins d’un kilomètre et demi en front de mer, un kilomètre en bordure de la quatre voies, avec une profondeur variant entre 500 et 700 m.

Certains secteurs de ces dunes avaient été autrefois cultivés et l’on note par place des restes de vigne. Mais la végétation naturelle a peu à peu Continue reading

Les vases de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 26

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(cliquez dessus pour agrandir)

ENQUÊTE PUBLIQUE POUR UNE NOUVELLE MARÉE NOIRE LÉGALE.
(100 000 m 3 de vases contenant des produits toxiques)

APRÈS LE MAZOUT DE L’ERIKA, APRÈS LE STYRÈNE DU IEVOLY SUN, LES VASES DE L’HERBAUDIÈRE.
Tous les six, sept ans, l’accumulation des sédiments dans le port de l’Herbaudière provoque une remontée des fonds donc une diminution de la hauteur d’eau dans le chenal et dans les bassins ; les bateaux de pêche commencent à avoir des difficultés à regagner les postes à quai s’ils se présentent à des heures très éloignées de la marée haute. Il faut donc draguer le port.
L’avant dernier dragage a eu lieu en 1985, le dernier en 93-94. Tous les deux ont provoqué des conflits entre les usagers du port soutenus, pour des raisons de clientélisme, par les politiques, et les habitants qui demandent que Continue reading

Dévasage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 26

C’est parti…
Dans la bousculade des derniers jours de l’année, par arrêté, le Préfet de la Vendée a prescrit l’ouverture de l’enquête publique “préalable à l’autorisation de rejet des déblais de dragage du port de l’Herbaudière”.
Les pièces du dossier seront déposées à la mairie de Noirmoutier-en-l’Île, du 4 janvier au 23 janvier 2001. Autrement dit les résidents secondaires ne disposeront que de deux journées (le jeudi 4 et le vendredi 5) pour consulter un dossier complexe et copieux et éventuellement déposer. De toute évidence l’information et la participation du public ne sont pas des soucis majeurs.
Le commissaire enquêteur recevra en personne les observations du public, à la Continue reading

Éoliennes – pour ou contre?

Bulletin N° 25

Le projet de construction d’un parc d’éoliennes au large de la digue du Devin, sur le plateau des Boeufs, a provoqué diverses réactions chez les adhérents de “Vivre l’île 12 sur 12”. Nous les publierons pour enrichir le débat :

Un adhérent de Nantes explique qu’il ne souhaite pas engager une controverse sur l’énergie nucléaire qui diviserait davantage les lecteurs. Mais il observe que l’énergie des éoliennes ne peut pas être regardée comme une véritable alternative à l’énergie nucléaire. Tous les experts, même les plus optimistes, s’accordent pour considérer que Continue reading

Le port de Morin

Bulletin N° 24

Les travaux sont repartis le 14 mars. La digue va être prolongée Nous nous étions battus pour éviter cette ineptie,  nous avions réussi à empêcher le district d’utiliser  des crédits de défense contre la mer à cette fin.  Mais finalement rien n’y a fait,notre sénateur a trouvé de l’argent, la digue prolongée va arrêter plus efficacement le courant  sédimentaire Nord Sud et l’érosion va s’accentuer à La Bosse, aux Eloux, etc.
Nous allons payer cette fantaisie coûteuse 12 200 000 F.
Lors de l’enquête pour la construction d’ouvrages de défense contre la mer de l’an dernier, un des commissires enquêteurs avait ainsi conclu : “la construction du port de Morin a été un facteur déstabilisant pour l’environnement côtier. A défaut de la destruction de cet ouvrage il serait hautement souhaitable de laisser la nature s’adapter aux conditions artificielles ainsi créées”. 
 
Encore à propos de ce port : des habitants de la commune, voisins de la plage de l’Océan, nous alertent faute d’être entendus par leur maire :  ils assistent  à une noria de camions qui déversent, à partir de la cale, devant les enrochements, des sédiments provenant du port de Morin.
 Ces sédiments, composés de sable, d’algues décomposées, de mazout provenant de l’Erika et des divers rejets que l’on trouve habituellement dans un port (métaux lourds, cuivre, étain, …) sont donc rejetés sur le domaine maritime. Une analyse préalable de ces sédiments a-t-elle été faite ? Une autorisation des autorités maritimes a-t-elle été obtenue ?
Nous avons écrit au maire, il a répondu oralement : les produits du dragage du port servent à recharger les plages de l’Epine conformément à ce qui était promis dans le dossier de l’enquête publique ce qui est totalement faux : le Préfet ordonnait de rétablir le transit littoral interrompu par le Port de Morin en transférant tous les ans10 000 m3 de sable arrêté par la digue de Morin, c’est à dire au Nord de la digue. Il n’a jamais été question de récupérer les restes du dragage du port.
 
Nous avons demandé au Sous-Préfet ce qu’il en pensait. Il nous a répondu qu’il ouvrait une enquête administrative.

Mécanismes de l’érosion cotière

Article du Bulletin N° 21

Le milieu littoral trouve normalement un équilibre entre trois éléments fondamentaux qui sont l’hydrodynamisme, la vie et le sédiment. Cet équilibre devrait être contrôlé par l’homme qui, en réalité, intervient sur ces paramètres et provoque un inévitable déséquilibre. Deux exemples illustrent ces déséquilibres :
1. Extraction de granulats au Pilier : les sédiments qui alimentent le littoral de Noirmoutier sont fournis par la Loire. Le cours du fleuve a été stabilisé et régularisé par des endiguements permettant de limiter entre autres les sables mouvants. Mais de cette façon une partie des sédiments n’atteint pas la mer. Plus près de Noirmoutier, l’extraction de matériaux au lieu-dit la concession du Pilier a fait l’objet d’une enquête publique récente. Sa situation de relais ou non dans le transit sableux entre le fleuve et l’île n’est pas encore bien connue. Toutefois, tant que son rôle réel n’aura pas été précisé, il est possible que l’extraction de matériaux soit une des causes du défaut d’alimentation naturelle du littoral noirmoutrin et cette concession ne devrait  pas exister, elle devrait même arrêter son activité.
2. Les ports de l’Herbaudière et du Morin : l’agrandissement du port de l’Herbaudière pour en faire un port en eau profonde , en 1973 et 1976, et les travaux de désenvasage de 1994 ont contribué à augmenter et accélérer le processus d’érosion du littoral, en particulier à Luzay, à la Blanche et à la Clère.
De même, la création du port du Morin a provoqué un important démaigrissement sur la façade Ouest de l’île : à la Bosse, le niveau de l’estran s’est nettement abaissé ; les dunes de Saint-Jean à l’Épine et celles des Quatre Moulins à La Guérinière ont été soumises à l’érosion.
Chaque intervention sur le littoral se traduit à l’aval par une érosion qu’il est nécessaire de contrôler. On ne doit construire un port que si c’est une nécessité vitale  pour l’économie, la sécurité… ;  les désordres qu’il engendre ne doivent pas être plus grands que les bénéfices qu’il procure.
 
FORMATION DE LA DÉRIVE LITTORALE.
 
La dérive littorale, courant parallèle au rivage qui se manifeste dans la zone de déferlement des vagues, joue un rôle essentiel dans le déplacement des sédiments le long d’une côte et dans l’alimentation des plages en sable et en galets. Elle naît de l’obliquité des vagues par rapport au tracé du rivage. Lorsque la  quantité de matériaux qu’elle transporte est inférieure à sa capacité de transport elle exerce une fonction érosive sur les côtes meubles.
 
ESPACEMENT DES ÉPIS.
L’espacement des épis conditionne leur fonctionnement. Quand les épis sont trop rapprochés (A), ils induisent vers le large une dispersion des sédiments qui sont alors perdus pour la plage. Quand leur espacement est optimal (B), les épis remplissent correctement leur rôle de piège à sédiments. Quand les épis sont trop espacés (C), ils peuvent être déchaussés à leur racine. Quel que soit leur espacement, il se produit une érosion du rivage (D) à l’aval, dans le sens de la dérive littorale, du dernier épi.

Les perrés

Article du Bulletin N° 21

Les perrés sont des murs de protection dont le profil transversal peut être vertical, incliné, convexe, parfois en marches d’escalier. Souvent dans les villes balnéaires anciennes des murs verticaux portaient des promenades de front de mer. Aujourd’hui, pour diminuer la déflexion de la houle sur l’obstacle, on construit des murs inclinés avec une pente de trois de base pour un de hauteur, mais on a davantage recours aux cordons d’ enrochements plus faciles à édifier grâce aux engins de terrassement.
Les arguments ne manquent pas pour dresser un réquisitoire sévère contre les perrés et les cordons d’enrochement. Ils enlaidissent l’environnement en artificialisant la côte, ils gênent l’accés aux plages dont ils réduisent le surface par leur présence même, ils n’arrêtent pas le démaigrissement et le recul des estrans car ils n’apportent pas de remèdes à la cause de ces phénomènes.
Il y a plus grave encore. Les murs de protection et les perrés accélèrent l’érosion des plages sur lesquels ils ont été construits. D’abord en s’interposant entre l’estran et la dune qui lui est associée , ils empêchent les échanges entre ces deux éléments qui forment un couple interdépendant, échanges indispensables au bon équilibre d’un rivage sableux. Ensuite et surtout, ils modifient les processus hydrodynamiques littoraux en renforçant l’agitation de la mer qui brise sur eux  et la vitesse des  courants résultant du déferlement, d’où un enlèvement accru du sable et des galets. La surface inclinée et perméable d’une plage laissée à l’état naturel dissipe l’effet des vagues ; au contraire la présence d’un ouvrage maçonné ou rocheux engendre la réflexion de la houle incidente qui accroît la turbulence de l’eau sur le rivage. Le résultat est une dispersion des sédiments qui vont se déposer sur l’avant plage. D’un été à l’autre les dégâts de l’hiver sont incomplètement réparés. Les modifications irréversibles ont lieu à l’occasion des grandes tempêtes. Avec le temps la plage devient moins haute, plus pentue, ce qui accentue encore l’effet de la houle. bientôt le mur est affouillé à sa base et il doit être renforcé. À terme la plage est appelée à disparaître.
L’effet nocif d’un cordon d’enrochement ne s’arrête pas là. À partir du moment où il est constamment atteint par la mer il interfère avec la dérive littorale qui est freinée; des sédiments vont manquer en aval, situation qui déclenchera ou accroîtra l’érosion, d’où une extension du cordon dans cette direction. Le doigt est mis dans l’engrenage. Ainsi un tel ouvrage peut non seulement aggraver le démaigrissement ou le recul de la plage sur lequel il est construit, mais encore déstabiliser une plage adjacente qui appellera à son tour un ouvrage de défense.   

La digue du Devin

Article du Bulletin N° 20

Situation : la digue du Devin est un ouvrage de défense contre la mer, qui s’étend entre le port de Morin et la pointe du Devin. Près des deux tiers de l’île seraient inondés si la mer passait à cet endroit.
Sur le plan d’occupation des sols de 1984 actuellement en vigueur (le POS de 1996 a été annulé par le Tribunal administratif de Nantes pour déclassement de zones ND la digue du Devin est en zone ND. En 1996 une zone NDt avait été créée autour de l’école de voile.
C’est un espace naturel sauvage, la digue est longée par une dune reconstituée bordée d’une haie de tamaris qui surplombe la rue Louis Brien Continue reading

Courrier

Bulletin N° 20

Le propriétaire du camping “le Caravan’île”, craignant que nos lecteurs puissent croire que la dune qui  borde le camping  lui appartienne nous écrit que :
• la bande de terrain en bordure de mer n’est pas la propriété du camping mais celle du district : oui, depuis l’an dernier,
• tous les aménagements du camping ont été financés de ses deniers : oui, on l’espère bien,
• la situation du camping, au regard des limites de propriété (sic), est identique à celle des ( lotissements) des Sables d’Or, de la Tresson, etc. ?”
Pourquoi pas ? Ce que nous affirmons c’est que ce camping a été construit sur les dunes de La Tresson Continue reading