Troisième volet de notre série sur les zones à risques : les portes.
Vous pourrez lire le premier volet en cliquant ici, et le deuxième volet en cliquant ici.
Extrait du 1er volet :
« La continuité de la ligne de crête des digues et des quais est un élément essentiel pour assurer la sécurité de l’Ile. Les principaux débordements se sont produits là où il y avait discontinuité.
Des travaux sont-ils prévus pour corriger cette problématique ? »
Nous posions cette question en juillet 2011, qu’en est-il aujourd’hui ?
ETAT DES LIEUX LE 15 SEPTEMBRE 2011
Zones concernées : la Tresson, les Sableaux, la Berche.
La Tresson
Porte vue depuis l’intérieur de la digue
Porte vue depuis l’extérieur
On ne peut que se réjouir de la mise en place d’une porte amovible en madriers superposés au milieu de la digue de la Tresson à une altitude d’environ 4,2m NGF.
Bien qu’elle ne soit pas 100% étanche, cette structure limiterait considérablement les entrées d’eau en cas de surcote.
On peut remarquer la semelle horizontale sur le sol
La continuité du muret du Bonhomme à la Berche est aujourd’hui réalisée, assurant la sécurité du casier de la Tresson.
Bravo !
C’est une réalisation efficace et de qualité.
Les Sableaux
Par contre des problèmes persistent, en particulier aux Sableaux, où une structure quasiment inutile a vu le jour peu après la tempête.
Passage principal
En cas de danger, des madriers en métal (fonte ?) seraient insérés dans les rainures visibles sur les poteaux de soutien verticaux. Une semelle horizontale partiellement ensablée existe.
On peut douter de la solidité de ces piliers verticaux, sous la poussée des vagues de tempêtes ou de leur pérennité dans le temps.
Passage secondaire
Il n’y a pas de semelle horizontale visible (existe-t-elle ?)
Les deux murets en madriers n’apparaissent pas comme capables de supporter une forte pression et pourraient contribuer à fragiliser les poteaux à rainure.
Insérés dans les rainures visibles sur le poteau et sur le muret (Ce muret marque la fin du muret du Sableaux qui est effectivement une structure adéquate, capable de stopper une invasion de la mer lors d’une tempête avec surcote), des madriers superposés sont supposés stopper les entrées d’eau ; mais cette action nécessite quelques aménagements.
- Anticipation de l’événement
- Bien évidemment, les madriers devront être mis en place avant une marée haute de fort coefficient lors d’une tempête avec surcote prévue.
- On peut douter de la solidité des poteaux verticaux sous les coups de boutoir de vagues de tempête. En effet, il suffirait d’un début de démantèlement ou de déchaussement pour que les madriers s’échappent de la rainure en créant des perturbations considérables à toute la structure.
- Le madrier à la base doit pouvoir reposer sur un sol ou un plan horizontal stable et résistant pour limiter au maximum les passages d’eau et assurer un minimum d’étanchéité. Sinon, une érosion régressive rapide pourrait perturber l’effet souhaité de cette structure qui est d’abord de stopper ou du moins limiter les passages d’eau.
- Sinon, on pourrait rapidement assister à la destruction rapide de la structure dans son ensemble et le lotissement en zone inondable en contrebas – atteint lors de « Xynthia » – situé à quelques dizaines de mètres connaîtrait de nouveau les affres d’une inondation.
Incroyable mais vrai, juste au nord de la porte principale il existe une barrière totalement ouverte créant un vide sous lequel les flots de tempête s’engouffreraient sans coup férir tout simplement par contournement puisque aucun obstacle ne s’y opposerait ! Cette porte est une structure inutile parce qu’inopérante, à l’efficacité presque nulle puisqu’il existe toujours un manque de continuité de la crête vers le nord.
La rainure et plan horizontal sur le sol sont bien visibles
La barrière est ouverte à tous vents et à toutes eaux!
Cette zone est-elle toujours à risque ? OUI !
Peut-on observer une réelle amélioration ?
Malheureusement la réponse est NON.
Existe-t-il d’autres solutions ?
- Un muret construit vers le nord sur une vingtaine de mètres à 4,2m NGF permettrait une continuité de la ligne de défense actuelle matérialisée par le muret des Sableaux, vers Fort Larron.
- Un mur en madriers amovibles fixé solidement sur des poteaux sécurisés dans le muret.
- Une mise en place rapide des madriers serait une obligation en cas de menaces graves.
- On peut aussi créer un bourrelet de sable au nord, en veillant au maintien d’une altitude suffisante (4,2m NGF).
- Dans le cas du prolongement du muret maçonné vers le nord, un double pan incliné en bois au niveau de la porte permettrait le franchissement du muret.
- Un bourrelet de sable côté plage amené au niveau du muret serait aussi une solution (avec ou sans pan incliné de franchissement).
Cette zone sensible des Sableaux est-elle, aujourd’hui une zone à risque ?
La réponse est OUI !
Comme nous l’avons clairement dénoncé, les solutions actuellement mises en œuvre ne sauraient résoudre totalement les problèmes persistants de sécurité.
En effet, telle qu’elle existe aujourd’hui, cette structure en bois aux Sableaux ne saurait répondre au souci permanent de la sécurité des biens et des personnes face aux risques présentés par des conditions météorologiques extrêmes qui seront, selon une majorité de scientifiques de plus en plus violentes et fréquentes.
La Berche
Passage entre le muret de la Tresson et la résidence secondaire
Zone de submersion lors de « Xynthia »
Zone submergée lors de la tempête, rien n’a changé sauf pour les réparations effectuées sur le mur de clôture partiellement détruit de la propriété.
Une porte en madriers de bois superposés sur une semelle horizontale semblable à celle de la Tresson pourrait sécuriser à peu de frais cette zone toujours à risque.
La cale de mise à l ‘eau (environ 3,7m NGF)
Importante zone de débordement. Lors de « Xynthia », l’eau s’est engouffrée à cet endroit précis inondant les marais de la Berche.
Cette cale submergée lors de « Xynthia » s’est avérée être la zone la plus à risque.
Utilisée surtout par des professionnels, cette cale doit rester opérationnelle mais rien ne s’oppose à la création d’une porte amovible comme celle de la Tresson, tout en respectant les contraintes que nous avons proposées pour la porte des Sableaux.
Une nouvelle fois, nous posons donc la question :
Cette partie de la digue est de l’Ile où nous avons observé des débordements provoquant une remise en eau des marais de la Berche est-elle aujourd’hui mieux protégée ?
Malheureusement, encore une fois la réponse est NON, dans le cas d’une tempête semblable à Xynthia, les dégâts seraient sensiblement les mêmes !
La Berche