Article du Bulletin N° 36
ASSOCIATION DE PROTECTION DU SITE DE LUZAN
Après 13 ans d’existence, l’Association de Protection du Site de Luzan s’efface et passe le relais.
Née en 1989 pour protéger le site de Luzan et son environnement, à la pointe de l’Herbaudière, au Nord-Ouest de l’agglomération de l’Herbaudière, elle regroupait les usagers du site : habitants permanents, résidents secondaires et campeurs familiers du camping de la Pointe
Les objectifs de l’association étaient clairs :
– mettre tout en œuvre pour préserver ce site naturel de tout projet coûteux entraînant des dégradations inutiles et/ou irréversibles pour l’environnement de la pointe de l’Herbaudière et donc de l’ensemble de l’île de Noirmoutier.
– rester vigilants afin que les élus de l’île respectent les droits des citoyens (application de la loi littoral, accès aux documents administratifs communicables au public, …)
Nous nous sommes ainsi opposés :
– au projet d’une route côtière surplombant la plage, au titre d’un désenclavement. Le maître d’ouvrage de ce projet était le Département. Le projet prévoyait 4 expropriations d’habitants de l’île et entraînait des travaux d’enrochement lourds nécessaires pour l’assise de la route. On prétendait alors que ces enrochements avaient pour fonction la protection du littoral !
– aux déversements périodiques sur l’estran de vases toxiques ou de matériaux de déblais (1972 creusement du port et 1985 dévasage). C’est à l’ occasion du creusement du port que la dune a été supprimée.
– aux déversement prévisibles des déblais provoqués par une nouvelle extension du port (extension annoncée en 1993 et au sujet de laquelle nous avions émis de sérieuses réserves).
Nous avons proposé un plan de réhabilitation paysagère du site qui le laissait accessible au public (restauration et protection du Dolmen de la Pointe, aménagement simple et sécurisé d’un sentier littoral).
Résultats (obtenus en coopération avec l’Association Vivre l’île 12 sur 12) :
– en 1992, le Président du District a été condamné par le Tribunal Administratif de Nantes à nous verser une indemnité à la suite d’un refus de nous communiquer différents documents concernant les travaux d’enrochement.
– l’arrêté préfectoral du 2 juin 1994 autorisant le “bouclage” de la RD 5 par une route surplombant la plage a été annulé par le Tribunal Administratif de Nantes (il est important de souligner que cette victoire a permis d’éviter l’expropriation de 4 riverains).
– en hiver 1993 – 1994, à nouveau 100 000 m3 de vases provenant du port de l’Herbaudière ont été déversées en mer par une conduite dans la baie de Luzan (lieu de baignades et de pêche).
Le Tribunal Administratif de Nantes et le Conseil d’État ont rendu un jugement en notre faveur mais trop tard pour empêcher le déroulement de l’opération.
– pour la dernière opération de dévasage du port (bassin pêche terminée en hiver 2003 – bassin plaisance devant se terminer en hiver 2004), nous avons été considérés comme des interlocuteurs incontournables par les deux maîtres d’ouvrage (CCI et SA du Port de Plaisance) et nous les remercions ; cette opération s’est faite au mieux de ce que l’on pouvait attendre en effet il n’y a pas eu de rejet sur l’estran ; pour arriver à ce résultat nos associations ont dû, pendant près de dix ans, exercer une pression soutenue sur les gestionnaires et ce dans une atmosphère souvent très conflictuelle.
(cliquez pour agrandir)
Pendant l’hiver 1993/94, c’est dans cette petite anse qu’ont été rejetées 100 000 m³ de vases toxiques.
Épilogue.
Depuis quelques années, notre travail rejoint continuellement celui de l’Association Vivre l’île 12 sur 12 dont nous sommes membres et avec qui nous entretenons des relations très étroites.
Aussi la question de la pérennité de notre petite association se posait (double emploi avec une association agréée par le Préfet de la Vendée de défense de l’environnement, éparpillement d’énergie pour faire vivre deux structures dont les objets se rejoignent) ;
Par ailleurs, tant la complexité des dossiers que la dimension des projets auxquels le site de Luzan est confronté (extension des ports, défense contre la mer, piste cyclable, opérations de dévasage du port, projet de route sur le littoral…) nous confirment que ce sont des dossiers qui relèvent de plus en plus des problèmes environnementaux et écologiques de l’ensemble de l’île de Noirmoutier.
Aussi, après décision en assemblée générale, c’est en toute conscience que je passe le relais à l’équipe de « VIVRE L ÎLE 12 SUR 12 », je continuerai à apporter à titre personnel tout mon engagement, puisque je reste membre du Conseil d’Administration. Je serai bien sûr disponible pour répondre à toutes vos questions.
Je vous rappelle amicalement que les adhérents lors de la dernière réunion du 29 août 2003 ont confirmé toutes ces orientations et souhaité vivement que chacun prolonge son attachement à la protection de l’environnement du Luzan (et donc de l’île) après la dissolution de l’Association de Protection du site de Luzan en devenant membres de l’Association vivre l’île 12 sur 12.
L’actif de l’Association de Protection du Site de Luzan sera transféré à l’Association “Vivre l’île 12 sur 12”.
Maryvonne DAVIET, Vice-Présidente et Liquidateur.
L’Association du Luzan a décidé de cesser ses activités. Depuis de longues années nous avons combattu côte à côte avec pour objectif unique et essentiel la défense de l’environnement de notre île.
Nous remercions vivement les membres du Luzan de nous avoir accompagnés, d’avoir suivi les difficiles dossiers de ce secteur et de les avoir menés jusqu’au bout dans un contexte souvent conflictuel. Les résultats sont encourageants, nous considérons que notre travail commun a porté ses fruits.
C’est avec fierté que nous vous accueillons au sein de “12 sur 12”. Les pressions sur notre île sont fortes, nous ne serons jamais assez nombreux pour éviter la détérioration des paysages et de la qualité de vie que nous recherchons.
Nous avons besoin de vous pour continuer le travail.
Marie-Thérèse Beauchêne, Présidente de “Vivre l’île 12 sur 12”