Article du Bulletin N° 39
Ce printemps une enquête publique s’est déroulée à Noirmoutier-en-l’Île. Cette enquête fait partie du dossier de demande d’autorisation de travaux destinés à augmenter la capacité d’accueil du port de l’Herbaudière.
Il est à souligner que Monsieur Arrighi, Président de la Société Anonyme du port de plaisance, avait tenu à associer Vivre l’île 12 sur 12 à la préparation de cette opération qui va se dérouler à la fin de l’année.
Situation actuelle : Le plan d’eau du port de plaisance de l’Herbaudière couvre 3,2 hectares. Il abrite 492 places à flot, dont 390 sont utilisées en port privé (places achetées jusqu’à la fin de la concession), 49 en port public (places louées) et 53 réservées aux visiteurs. Il est séparé du port de pêche (géré par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée) par un môle.
La partie Sud du bassin est bétonnée et la partie Est est composée d’enrochements.
La capitainerie est située sur le quai Sud. Entre la capitainerie et le quai, une grue mobile de 30 tonnes est à poste pour les opérations de grutages ; une fois au sol les bateaux sont déposés sur des bers, tirés par un tracteur. Le poste d’avitaillement est adjacent à la zone de grutages.
Dans l’angle Sud-est on trouve l’aire de carénage, puis des sanitaires.
Les mises à l’eau se font à partir de la cale située à côté de l’ancien abri de la SNSM.
Gagner des places : les transformations projetées ont pour but d’augmenter de 80 places la capacité d’accueil du port.
- Tous les enrochements situés sur la partie Est du bassin seront supprimés. Ils seront remplacés par un mur bétonné ou maçonné de pente 75°. L’espace gagné à la suite de cette modification en bordure permettra de gagner 41 places.
- Une modification du quai Sud par creusement permettra aussi de gagner 14 nouvelles places.
- La largeur de la cale de mise à l’eau sera réduite de 20m à 7m.
- Parallèlement, les pontons en place seront déplacés et aménagés de façon à optimiser l’utilisation de l’espace du bassin.
Les aménagements à terre : Diverses améliorations seront apportées qui moderniseront les services proposés, amélioreront l’aspect des constructions et installations à terre mais qui, surtout, mettront en conformité vis-à-vis des normes environnementales l’ensemble des installations.
L’angle Sud-Est du bassin sera remblayé pour créer un nouveau terre-plein, c’est là que sera positionnée la future aire de levage avec la grue mobile utilisée actuellement qui y sera installée à poste fixe. L’aire de carénage sera placée à proximité, ce qui limitera les déplacements de bateaux.
L’aire sera équipée d’un système qui récupérera et traitera les eaux de carénage chargées de débris de peinture. L’eau rejetée dans le port devrait ainsi être débarrassée de la majorité des polluants produits à l’occasion des carénages.
À côté de l’aire de carénage sera installé un système de pompage des eaux grises (eaux savonneuses), des eaux noires (provenant des toilettes), et des huiles usagées. Les bateaux viendront accoster à proximité, les effluents seront pompés à l’aide d’un flexible.
La capitainerie sera déplacée au premier étage des anciens locaux de la SNSM, à l’entrée du port. Dans ces mêmes locaux un restaurant est prévu.
En bordure Est, le long du bassin, 50 places de parking seront délimitées.
L’aire d’avitaillement sera placée en extrémité de ponton près de la cale de mise à l’eau, non loin de la capitainerie.
Sur le quai Est et autour de l’actuelle capitainerie, des aménagements paysagers seront effectués, notamment des plantations d’essences maritimes de petite taille.
Les travaux : la durée des travaux est estimée à 6 mois, ils se feront en période hivernale. Les travaux seront limités aux jours ouvrés entre 8 heures et 19 heures.
Les nuisances sonores seront importantes, elles seront provoquées par les marteaux piqueurs lors de la destruction des quais et surtout par la circulation des semi-remorques chargés de transporter les déblais dans une carrière située à 75 km sur le continent.
Il est prévu de transporter ainsi 43 000 m³ de déblais. Ce transport prendra 6 mois, un camion de 38 tonnes quittera le port toutes les 20 minutes et traversera le bourg.
Les nuisances seront donc surtout sensibles dans le bourg de l’Herbaudière.
Justification du projet : c’est une justification avant tout économique : le port de plaisance de l’Herbaudière est une entreprise dirigée de la façon la plus rentable possible par un Conseil d’administration.
Actuellement le port compte 492 places et la liste d’attente (année+saison) comprend en tout 186 navires. L’ensemble des 80 places supplémentaires sera donc pourvu immédiatement dès la réception des travaux. Le montant des travaux est estimé à € 3 000 000 H.T. Sur les 80 places créées, 64 seront réservées à la vente, 8 aux usagers de passage et 8 à la location de longue durée. Les places sont vendues entre € 7 600 et € 45 734.
Le complément, environ € 1,7 millions, fera l’objet d’un emprunt.
On peut cependant noter comme retombées positives de ce projet une amélioration du contrôle des flux polluants émis pendant le carénage des navires grâce à la création d’une aire de carénage réglementaire. Sur ce plan, il serait d’ailleurs bon que la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée, gestionnaire du port de pêche suive l’exemple de la plaisance.
Les améliorations de l’infrastructure urbaine (voies de circulation, allée piétons, plantations, sanitaires) sont aussi une retombée environnementale non négligeable.
Et enfin, il vaut beaucoup mieux réaménager l’espace existant que de se lancer, aux frais des contribuables, dans le creusement d’un nouveau bassin.
Cependant un gros point noir : les nuisances importantes que l’aménagement du port vont apporter aux habitants de l’Herbaudière pendant de longs mois.