Article du Bulletin N° 17
Les forêts de l’île sont en grande partie artificielles. Elles sont, en effet, composées le plus souvent de résineux plantés pour préserver les dunes de l’érosion.
Elles accueillent une faune originale et une flore spécifique, parfois rare à l’échelle du département de la Vendée, de la région ou même à l’échelle nationale.
Elles participent à l’intérêt paysager de nombreux sites de l’île: les masses boisées importantes jouent le rôle de repères visuels dans un paysage assez plat et uniforme.
Les boisements les plus intéressants sur le plan paysager sont:
1. le bois de la Chaise.
Au nord-est de l’agglomération de Noirmoutier-en-l’Île ce boisement est remarquable non pas tellement en tant que milieu naturel mais surtout en raison de sa vocation balnéaire qui a entraîné le développement d’une urbanisation particulière de villas au milieu d’une belle futaie dominée par les chênes verts. L’ensemble possède une qualité paysagère propre et contribue à la renommée de l’île. Avec le chêne vert c’est l’arbousier qui y est l’espèce végétale la plus répandue.
Même si le “milieu naturel” ne présente qu’un intérêt limité le renouvellement et l’entretien de cette végétation s’avèrent indispensable pour en conserver l’aspect.
Un espace sans construction subsiste dans cet ensemble. Des maisons très espacées sont peu perceptibles à partir du littoral. Ce petit secteur constitue une rupture dans le tissu urbain du nord-est de l’île et apporte surtout un élément de caractère naturel manquant à l’intérieur. Ce site a d’ailleurs obtenu un classement au titre de la loi de 1930 sur la protection des paysages naturels, la partie construite ayant elle obtenu une inscription.
2. le bois de la Blanche.
Au nord de l’île la dune est en partie boisée, elle est accompagnée d’une partie marécageuse située en arrière.
Ce site abrite un magnifique boisement de chênes verts et de chênes pubescents ( l’île de Noirmoutier constitue la limite nord de l’aire de croissance spontanée pour le chêne vert).
On y observe aussi diverses plantes méridionales se trouvant ici aussi en limite nord de leur zone de répartition: c’est le cas en particulier pour le garou dont il n’existe que trois localisations en Vendée et le ciste à feuille de sauge, dont on ne connait que cinq sites dans le département. Ces deux arbrisseaux rares figurent d’ailleurs dans la liste des espèces rares à protéger dans la région des Pays de la Loire.
Sur le plan paysager le bois de la Blanche est intéressant à plusieurs titres:
– il appartient au domaine de l’abbaye qui constitue un élément important du patrimoine de l’île. L’abbaye est classée et ses abords ( le bois et le marais attenant) sont également protégés,
– enserré entre des secteurs urbains qui se sont développés le long du littoral, l’ensemble constitue un repère intéressant à l’arrière plan de la grande plaine agricole du nord de Noirmoutier,
– en rompant la continuité du bâti sur le rivage nord de la commune de Noirmoutier il est à considérer comme une coupure d’urbanisation au titre de la loi littoral.
3. les dunes de Luzeronde.
De même qu’à Barbâtre ces dunes sont en partie boisées de pins maritimes plantés. Elles se situent en limite ouest des marais salants de Noirmoutier.
Une partie du rivage sud a fait l’objet d’un enrochement de défense contre la mer. Quelques constructions ont été érigées aux extrémités nord et sud de la dune.
Les boisements sont de moins bonne qualité que ceux de Barbâtre ou du bois de la Blanche. Cette dune constitue un site naturel classé.
4. le bois de la Clère.
Boisement littoral qui prolonge le bois de la Chaise au nord de Noirmoutier c’est un boisement mixte de pins maritimes et de chênes verts. Bien qu’entamé en lisière par des parcelles bâties et une aire de camping, il constitue également une rupture dans le tissus urbain.
5. le bois des Éloux.
Le bois des Éloux constitue un élément du patrimoine naturel tout aussi intéressant. Composé essentiellement de pins maritimes, il constitue une coupure végétale dans le tissu urbain de la Guérinière et de l’Épine.
Ces milieux particulièrement sensibles font l’objet de protections réglementaires :
– surface en espace boisé classé (L 130. 1 du code de l’urbanisme),
– site naturel classé ou inscrit,
– site remarquable au titre de la loi littoral ( L 146.6 du code de l’urbanisme),
– coupure d’urbanisation au titre de la loi littoral (L 146 .4 du code de l’urbanisme),
– domaine de l’Office national des forêts.