Les ganivelles hydrauliques sont des rangées de solides poteaux d’environ 5 mètres, enfoncés à mi-hauteur dans le sable, tous les mètres et en quinconce sur deux rangées parallèles.
Ces ganivelles ont été implantées à titre expérimental sur la plage des Éloux afin de stopper le recul du trait de côte. Les enrochements qui devaient prévenir ce recul n’avaient pas tenu. Le protocole d’expérimentation prévoyait qu’en cas de baisse du niveau de la plage, afin de poursuivre l’expérimentation, il fallait recharger la plage. (Voir nos articles ici et ici. )
Au moment des travaux, nous avons publié des photos : voir ici et ici.
Ci-dessous, vous trouverez des photos prises le 4 décembre 2008. Cliquez sur les miniatures pour les agrandir.
Ci-dessus, nous sommes à l’extrémité Nord de la plage. Depuis un an on constate que le sable au pied des ganivelles s’en va. On ne compense pas le déficit de sable comme le prévoyait le protocole et on compromet ainsi une expérimentation fort coûteuse pour le contribuable.
On constate aussi que la dune à cette extrémité Nord de la plage est mal protégée par les ganivelles et que de grands pans de dune s’affaissent. Une étude a donc été demandée pour essayer d’expliquer les causes de ce dysfonctionnement des ganivelles hydrauliques.
Les spécialistes de l’érosion des plages d’un bureau d’études coûteux ont étudié soigneusement la configuration de la plage et le régime des houles et ont conclu que cette érosion intempestive était due à un épi (voir photo ci-dessus) situé en extrémité Nord qui, en accroissant l’agitation provoquée par la houle accentuait la mise en suspension du sable qui repartait ainsi vers le bas de plage. Le bureau d’études recommandait que cet épi soit supprimé. En même temps que cette suppression, il fallait retenir le sable des plages amont.
Cette étude qui nous a coûté cher est maintenant vieille de plus d’un an. Rien n’a été fait.
C’est de l’argent jeté par les fenêtres.
Plus on descend la plage vers le Sud, plus on constate que la plage s’est engraissée, on note même une nette élévation de la plage entre les ganivelles et la dune (photo ci-dessus).
Les pieux sont de plus en plus enterrés.
À certains endroits, le sable a monté de plus de deux mètres.
Ci-dessus, une dune qui se couvre d’oyats s’est formée derrière les ganivelles hydrauliques.
Ci-dessus, un méplat s’est formé entre la dune et les ganivelles.
Les tempêtes d’hiver vont arriver, rien n’a été fait pour protéger le Nord de la plage. Si les pieux sont déchaussés, l’occasion sera excellente pour conclure à l’inefficacité de la méthode et revenir aux enrochements.
On en connaît qui s’en frotteront les mains !
La démonstration est évidente.
Depuis longtemps votre association semble être la seule (et c’est bien triste) à suivre ce dossier d’assez près pour avoir la compétence et la rigueur nécessaire pour lancer une alerte sur ces choix techniques aberrants !
Merci à 12 sur 12 de dire la vérité sur l’inacceptable instrumentalisation de ce dossier crucial par certains élus locaux, que ce soient ceux qui n’ont pas été rééelus ou ceux nouvellement élus.
Il est permis de se poser, à titre tout à fait exceptionnel, bien sûr,une question extrèmement désagréable concernant le mépris de l’intérêt général et l’usage de l’argent public . Cette question ne pourrait froisser que tous ceux qui pourraient se sentir éventuellement visés, qu’ils soient citoyens électeurs, élus, ou anciens élus.
Peut-on être motivé par des intentions politiciennes revanchardes, par des considérations démagogiques, populistes, clientélistes, au point de nier l’efficacité d’ouvrages ayant montré leur efficacité, d’envisager leur destruction, et de mettre les biens et les personnes en danger ?
A moins que ces intentions véritables ne soient uniquement dictées par la volonté de procéder à de grands travaux pour faire marcher des entreprises de travaux publics. N’est-il pas plus facile de communiquer auprès d’une certaine clientèle électorale sur la construction d’un nouveau mur de l’atlantique? Connait-on beaucoup d’élus capables sur le terrain d’aller contrarier la tendance générale dans le BTP à arrondir les cubages au chiffre supérieur?
On connaît malheureusement le poids politique de tous ceux qui, obsédés par un souverainisme pathologique pensent que: » nous les insulaires on sait mieux que quiconque, notamment les bureaux d’étude, ce qu’il faut faire pour défendre NOTRE île. » ou « Ce ne sont pas des étrangers qui vont faire la loi chez nous »
Cette petite phrase est très pratique, soit dit en passant, chaque habitant de NOTRE île peut l’entendre en toute occasion. Elle a le gros avantage de détruire instantanément toute réflexion sur le fond, par exemple en matière de géographie littorale et de compréhension de phénomènes complexes.
Allez, je vous laisse, excusez-moi d’avoir été un peu long, mais des fois, on se demande, comme disait Lévi-Strauss, si la pensée primitive…
Bonjour,
J’ai lu avec d’autant plus d’attention l’article paru sur les ganivelles que la Plage des Eloux est celle où je fais trempette tous les étés depuis plus de 50 ans.
J’étais persuadé que les « ganivelles » étaient les piquets plantés en sommet de dune (deux rangées de piquets, reliées tous les x… mètres par une rangée transversale) permettant d’éviter que les bi- et quadru-pèdes dégringolent du haut de la dune comme skieurs à Val d’Isère !
Les « solides poteaux d’environ 5 m. etc … » avaient été présentés, à l’époque, comme des « pieux hydrauliques ». Cet adjectif, légèrement pléonastique, m’avait amusé ! C’est un peu comme si on parlait d’un « bateau hydraulique », sous prétexte qu’il est destiné à aller sur l’eau !
J’ai peut-être tort sur les définitions, mais, à tout hasard, je vous livre ma réflexion.
Par ailleurs, il m’est arrivé de discuter avec des personnes actives dans la gestion du Port du (pardon ! DE) Morin. Je leur disais que, en près de 50 ans (de 1955 à environ 2000), la plage des Eloux n’avait pratiquement pas bougé, et qu’elle avait commencé à reculer sévèrement dès la construction du port. J’ai des photos d’enfance qui le montrent.
Qu’avais-je dit là ! Sacrilège ! Le port responsable de l’érosion de la dune des Eloux ! Mais vous n’y êtes pas, mon vieux ! C’est totalement faux ! Le port n’y est pour rien ! C’est la faute à (au choix) :
* les marées (c’est vrai qu’elles n’existaient pas il y a 50 ans !)
* les courants (même remarque ! Bien que cette explication recèle certainement une part de vérité. La question est alors : qu’est-ce qui a bien pu se produire pour modifier les courants séculaires sur cette côte ? A cette question, mes interlocuteurs sèchent en regardant le bout de leurs bottes !!
* le réchauffement de la planète
* …
tout, sauf ces digues qui créent des rétro-courants, entamant les dunes des Eloux comme une cuillère creuse une glace vanille (ça marche aussi avec un autre parfum !).
C’est fou ce que le sectarisme aveugle l’esprit.
A ce propos, il serait instructif de ressortir les études d’impact environnemental réalisées lors de la présentation du projet « Port du Morin », en l’an de grâce 19_ _, et de voir ce qui avait été prévu concernant la modification des courants dans la zone. Y lirait-on que la plage des Eloux, et les dunes qui la bordent, trinqueraient ?
Combat d’arrière-garde ! Laissons tomber ! Mais, quand même, ça me titille !
Mes félicitations à toute l’équipe pour votre travail.
Yannik Chauvin
Un des objectifs des ganivelles éoliennes est de ralentir le vent quand celui ci passe entre les lattes de châtaignier qui la composent.
Si ce vent transporte du sable, la portance des grains de sable diminue et ils tombent derrière la ganivelle.
Par analogie, la ganivelle hydraulique diminue la vitesse du flot qui perd de son énergie en passant entre les pieux et qui laisse tomber les grains de sable qu’il transporte.
Derrière les ganivelles, éoliennes ou hydrauliques, on remarque que, dans certaines conditions, le niveau du sable monte.
bonsoir
je fais parti des personnes qui étaient contre les pieux hydrauliques car il me semblait peu probable que de simple piquets de bois planté sur une plage puissent retenir voire même permettre le réengraissement d’une plage. Je n’irais pas dire que cela fonctionne parfaitement puisqu’une partie de la plage continue à se ronger. Par contre si l’étude indiquait que l’épi qui était existant empêcherait le réensablement de la plage, ceux qui sont en charge de ce dossier seront amenés à prendre en compte cet élément puisque cette technique fonctionne sur le reste de la plage.
Pour ce qui est du Port de Morin il a toujours été dit qu’il bloquerait le transit du sable et c’est pour cela que le préfet avait donné ordre de transporter chaque année 10 000 m3 de sable ce qui n’avait pas été fait depuis un certains nombre années jusqu’à ce que 10 000 m3 de sable soient transportés cet automne .