Article du Bulletin N° 48
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La zone d’extraction de 70 millions de m³ de sable se trouve dans l’estuaire de la Loire à 5km de la côte noirmoutrine.
Une drague remonte l’estuaire de la Loire, en route vers le site du Pilier. L’extraction se poursuit ainsi de façon ininterrompue, jour et nuit, tout au long de l’année.
(L’article suivant est paru sous forme de communiqué de presse dans Ouest France et Vendée Matin, et sous forme de « courrier des lecteurs » dans le Courrier Vendéen; il a été envoyé au quotidien Le Monde.)
Le 12 juillet 1999, le Préfet de la Région des Pays de la Loire autorisait l’ouverture des travaux d’extraction de colossales quantités de sable (70 millions de m³) à proximité de Noirmoutier, dans l’estuaire de la Loire. Cette autorisation avait été accordée après une enquête publique où les élus, les professionnels de la pêche et les associations de défense de l’environnement avaient manifesté leur vif désaccord : atteinte à la ressource halieutique, mise en péril de l’alimentation en sable des côtes noirmoutrines ;
Comme la loi l’impose, le Préfet accompagnait son autorisation de la création d’une CLIS (comité local d’information et de surveillance) qui était censée associer les citoyens au suivi environnemental des travaux. Cette instance solennelle s’est réunie plusieurs fois. Nous en faisons partie et nous avons pu constater que les cris d’alarme des élus, des pêcheurs professionnels et des citoyens ne pesaient rien par rapport au poids politique et économique des exploitants.
En ce début d’année 2007, tout à fait par hasard, nous avons appris que, sûrs de leur impunité, les exploitants avaient en décembre 2006 déposé une demande d’autorisation visant à leur permettre d’augmenter encore le volume extrait. Nous pensions naïvement que la CLIS allait avoir à instruire cette demande…., d’autant qu’une étude (financée par les exploitants…) reconnaissait que cette exploitation altérait les fonds marins voisins.
Nous nous attendions donc à être conviés à une réunion de la CLIS. Quelques semaines plus tard, ne voyant rien venir, nous avons écrit au Préfet de Région pour lui demander de nous communiquer, à titre de membre de la CLIS, le dossier présenté par les exploitants.
Un mois après, rien !
Le mépris envers le citoyen ne saurait être plus calme, plus indifférent, plus assumé, plus désinvolte. La loi et le citoyen ne sont pas près de troubler la quiétude de l’État.
Le 25 mars des milliers de Quiberonnais ont manifesté pour s’opposer à une exploitation de sable qui menace leurs plages. Ils ont mille fois raison. Qu’ils sachent que les conciliations, les “concertations“ qui leur seront proposées ne sont que des attrape nigauds qui n’ont pour but que de les anesthésier momentanément. La seule solution est le recours devant les tribunaux administratifs.
C’est d’ailleurs cette solution que vient de choisir la Communauté de communes de l’île de Noirmoutier.
Bonjour,
Je suis Alain Bonnec, Adjoint en charge de l’Environnement, au Maire d’Erdeven dans la Morbihan, et aussi porte parole du Peuple des Dunes, un collectif d’une centaine d’associations, opposées au projet d’extraction de granulats marins en l’île de Groix et la presqu’île de Quiberon, par les cimentiers Lafarge et Italcementi.
J’aurais voulu savoir si vous avez des problèmes de dégraissement sur les plages du Nord Est, face au Pilier où Lafarge extrait des granulats marins. Si c’était le cas, avez-vous des informations à me communiquer?
Bien cordialement
Alain Bonnec
Ce n’est pas Lafarge qui travaille sur le site d’extraction du Pilier.
Nos conditions sédimentologiques sont particulières à l’île de Noirmoutier : les plages s’engraissent grâce aux sédiments de la Loire qui transitent par l’estuaire, zone où se fait l’extraction.
Nous pouvons cependant vous donner quelques conseils :
– L’extraction du sable représente une manne d’argent considérable, certains élus régionaux ou départementaux ne vous aideront pas.
– L’étude d’impact qui fera partie du dossier d’enquête publique sera faite par un bureau d’études payé par Lafarge pour démontrer que l’impact est nul où négligeable. Il faut donc que vous fassiez lire cette étude d’impact à un universitaire spécialiste de la sédimentation. Vous devez en trouver à la faculté de géographie de Nantes il ne sera peut être pas spécialiste de votre côte mais il pourra vous orienter.
– l’impact peut porter sur les plages, il faut alors mettre dans le coup les professionnels du tourisme. L’impact peut porter sur la pêche, il faut mettre dans le coup les syndicats professionnels qui sont très efficaces. De toutes façons, en cette période électorale il faut mouiller tous les élus de la côte, pour eux les actions spectaculaires ont de l’impact.
– Il faut que l’enquête publique se déroule dans toutes les communes qui risquent d’être concernées par l’impact.
– Dans l’arrêté du préfet autorisant les travaux, il y aura certainement la constitution d’une Commission locale d’information et de surveillance (CLIS) pour vous faire croire que vous pourrez influer sur la conduite des extractions. Méfiez-vous, il faut que le suivi de l’impact des travaux soit fait par un bureau d’études indépendant qui ne soit pas sous contrat avec Lafarge : l’État doit assumer cette surveillance.
En général les membres des CLIS reçoivent des informations lénifiantes et n’ont pas les moyens de contrôler grand chose.