Bulletin N° 45
Ce petit animal, plutôt méconnu, de la famille du crapaud, est présent dans de rares milieux dunaires de l’île de Noirmoutier.
Le Pélobate cultripède ressemble au crapaud commun en raison de sa taille ( 7 à 10 cm de long) et de son allure trapue. Cependant la pupille de l’oeil est verticale et la peau est lisse, pratiquement dépourvue de verrues.
Outre son museau large et arrondi, le pélobate possède des pattes arrières nettement palmées mais il est surtout caractérisé par l’extrémité durcie de ses doigts et par un tubercule corné et tranchant au niveau des pattes arrières : le couteau. Cela lui sert à s’enfouir assez profondément dans le sable où il passe la journée.
Il ne sort, dans l’année, que lors des nuits humides ou pluvieuses et au moment de la reproduction en février-mars. C’est l’époque de l’année la plus favorable à son observation car il reste alors cantonné aux points d’eau. Il dépose ses œufs sur la végétation au fond des rares petites mares, souvent temporaires, camouflées au milieu des dunes. Ses têtards se caractérisent par leur grande taille, parfois supérieure à la taille des adultes.
En France, on rencontre le Pélobate cultripède dans la zone méditerranéenne et sur le littoral sud atlantique là où les terrains sont assez meubles (sables, marnes, argiles …). Le pélobate cultripède est en régression sur la façade atlantique. Il pâtit de l’urbanisation du littoral et de la disparition progressive des petites mares.
Les mares temporaires sont des milieux extrêmement vulnérables : leur petite taille, leur distribution dispersée et leur mise en eau temporaire en font des milieux peu attractifs, dont la richesse passe trop souvent inaperçue. L’indifférence vis-à-vis des ces habitats renforce des menaces déjà importantes : dégradation par des aménagements divers, disparition par manque d’entretien, par fréquentation trop importante…
Tous ces phénomènes aboutissent à la disparition de ces mares temporaires et des espèces animales et végétales qui y vivent. Depuis 1950, près de 30 % d’entres elles ont disparu et leur nombre est environ 10 fois moins élevé qu’au début du vingtième siècle.
On comprend que la protection du pélobate dépasse largement le cadre de ce petit animal. En luttant pour sa survie, ce sont des milieux particulièrement riches que nous protégerons.