Communiqué de presse:
Les plages de Noirmoutier sont alimentées par les alluvions de la Loire, alluvions qui transitent par l’estuaire avant d’atteindre nos côtes.
Le 12 juillet 1999 un arrêté préfectoral autorisait un groupement d’exploitants de carrières de sable à prélever, pendant 20 ans, 2,3 millions de m³ de sable par an au Nord de l’îlot du Pilier à 8 km de la côte de Noirmoutier.
46 millions de m³ de sable ! Pour réaliser l’importance de ce volume imaginez un parallélépipède ayant comme base un carré de 1 km de côté et haut de 15 étages.
Lors de l’enquête publique préalable, l’association Vivre l’île 12 sur 12 s’était élevée contre une exploitation d’une telle dimension. Deux raisons avaient motivé notre position :
– rien dans l’étude d’impact ne démontrait que ce prélèvement n’allait pas diminuer l’apport des sédiments de la Loire sur nos plages,
– comme les professionnels de la pêche, nous pensions que la ressource halieutique serait atteinte.
Le Préfet de la Loire-Atlantique a pourtant autorisé cette exploitation. Néanmoins, pour surveiller les effets de ce prélèvement sur l’environnement, il a créé une Commission Locale de Surveillance (CLIS) dont nous faisons partie.
Cette CLIS s’est réunie pour la troisième fois le 25 septembre. Force a été de constater que cette réunion a une nouvelle fois été un dialogue de sourds entre les sabliers d’un côté, Vivre l’île 12 sur 12, le Président de la Communauté de Communes de l’île de Noirmoutier et les professionnels de la pêche de l’autre.
Les mesures bathymétriques effectuées démontrent en effet que les prélèvements effectués affectent profondément les fonds d’une manière que l’étude d’impact n’avait pas prévue et que les sabliers ne peuvent pas ou ne veulent pas expliquer.
Les professionnels de la pêche constatent un appauvrissement de la ressource, un changement total des fonds voisins de l’exploitation et une augmentation du risque de “capturer” dans leurs filets des roches et même des engins de guerre mortels.
À l’issue de cette réunion, Vivre l’île 12 sur 12 a écrit au Préfet pour lui demander de modifier son arrêté initial de telle sorte que les sabliers ne puissent échapper à leurs obligations et que les effets de leurs travaux soient sérieusement et complètement étudiés.
Avant même de quitter la CLIS les professionnels de la pêche (Comité local des pêches de l’Herbaudière, Comité local des pêches du Croisic et Comité local des pêches de Pornic) ont, de leur côté demandé au Préfet de suspendre l’autorisation d’exploiter .
Nous apprenons que la commune de La Baule va acheter du sable pour compenser l’amaigrissement de sa plage. Le groupement qui exploite la concession du Pilier fait partie des rares fournisseurs potentiels.
On peut imaginer qu’à Noirmoutier, faute d’un engraissement naturel de nos plages, nous soyons bientôt obligés d’acheter du sable qui aurait pu nous parvenir gratuitement par le biais des courants sédimentaires.
Autrement dit le groupement de sabliers prendrait notre sable pour nous le revendre ensuite.