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C’est avec stupéfaction que nous avons appris par le presse que les opérations de dévasage du port de plaisance de l’Herbaudière étaient en cours et que les vases issues de l’opération devaient être rejetées sur l’estran de la plage de La Linière.
Pourquoi cet étonnement ? Revenons un peu en arrière.
Le précédent dévasage des ports de pêche et de plaisance de l’Herbaudière remonte à l’année 2002. À cette époque, nous nous étions mobilisés afin que les vases du port de pêche et de plaisance ne soient pas rejetés sur l’estran du site de Luzan. Nous étions parvenus à une solution, encore imparfaite, mais moins dangereuse : le clapage en mer dans de bonnes conditions de dispersion de ces vases chargées en métaux lourds.
À cette occasion le Préfet de la Vendée avait, par arrêté, institué un comite de suivi dont nous faisions partie. Ce comité était ainsi défini :
« Ils (les gestionnaires du port) associent ce comité à l’élaboration des programmes des travaux de dragage, de travaux préventifs et de suivi des milieux aquatiques. Ils l’informent par des réunions et des communications régulières des résultats de l’application des prescriptions fixées notamment par les articles 4, 5 et 9 du présent arrêté. Cette concertation vise essentiellement la participation des partenaires dans la mise au point et l’exécution… ».
C’est ainsi que le 5 octobre 2007, le comité de pilotage était réuni pour examiner les conditions de dévasage du port de pêche. À cette occasion, nous félicitions la Chambre de commerce et d’industrie de la Vendée d’avoir repris, pour le rejet des vases du port de pêche, la méthode du clapage en mer. À aucun moment l’éventualité d’un dévasage du port de plaisance n’était évoquée.
Pourtant, trois mois plus tard, sans réunion d’un comité de suivi, le dévasage du port de plaisance débutait. Nous nous sommes renseigné, un arrêté préfectoral du 10 janvier 2008 autorisait l’opération. Mais le comité de pilotage ?
En même temps que l’opération était autorisée, l’arrêté préfectoral supprimait, sans autre forme de procès, le comité de suivi. Les membres du comité n’en étaient pas informés.
Le Grenelle de l’environnement est à peine terminé qu’on supprime en catimini un organe de concertation et de transparence qui permettait aux citoyens d’être informés sur les modalités du rejet sur l’estran d’une plage fréquentée, où les pêcheurs trouvent en abondance huîtres sauvages et palourdes, des vases qui se sont accumulées dans un port surchargé de bateaux.
Aucune pancarte n’avertit les nombreux pêcheurs à pied de la pollution momentanée de la zone de pêche.
Nous avons déposé le 1er février 2008 un recours gracieux auprès du préfet de la Vendée lui demandant de remettre en fonction le comité de suivi seule garantie de transparence, donc d’annuler son arrêté du 10 janvier 2008.
Noirmoutier, le 31 janvier 2008
Monsieur le Préfet de la Vendée
29 rue Delille
85922 La Roche-sur-Yon cedex 9
Objet : Recours gracieux concernant l’arrêté n° 08 DDE-005 du 10 janvier 2008 relatif au dragage du port de l’Herbaudière
Monsieur le Préfet,
L’arrêté N° 01-DRCLE/2-664 du 31 décembre 2001 autorisait le dragage du port de l’Herbaudière (pêche, plaisance et canal d’accès) et en définissait les modalités. Parmi celles-ci, un comité de suivi était instauré au § 5-1, sa fonction était ainsi définie :
« Les titulaires réunissent avant, pendant et après chaque campagne de dragage un comité de suivi rassemblant les partenaires concernés, notamment les membres du conseil portuaire, les associations locales agréées de protection de l’environnement ainsi que les administrations concernées de l’État.
Ils associent ce comité à l’élaboration des programmes des travaux de dragage, de travaux préventifs et de suivi des milieux aquatiques. Ils l’informent par des réunions et des communications régulières des résultats de l’application des prescriptions fixées notamment par les articles 4, 5 et 9 du présent arrêté. Cette concertation vise essentiellement la participation des partenaires dans la mise au point et l’exécution… ».
Ce comité de suivi, dont nous faisons partie, s’est réuni en décembre, à l’initiative de la CCI 85, pour nous informer du suivi de la précédente opération de dragage de 2002 et pour fixer les modalités du dragage du port de pêche de l’Herbaudière ainsi que du chenal d’accès suivant un arrêté interpréfectoral n° DDE – 293 du 17 octobre 2007 portant prescriptions particulières pour le dragage et l’immersion des déblais de dragage du port de pêche de l’Herbaudière et du chenal extérieur ; à son issue nous nous félicitions que la solution proposée par le gestionnaire, la Chambre de commerce et d’industrie de Vendée, soit la plus satisfaisante pour l’environnement.
Le 29 janvier, nous apprenons par la presse que le dévasage du port de plaisance par rejet sur l’estran était autorisé par arrêté du 10 janvier 2008 et que l’opération commençait immédiatement.
À la lecture de cet arrêté, à notre stupeur, nous apprenions que le comité de suivi évoqué ci-dessus était supprimé sans autre forme de procès.
Sans revenir sur les conditions techniques de ce dévasage qui nous semblent sous plusieurs aspects contestables, nous nous étonnons qu’une instance de concertation, de transparence et de démocratie soit supprimée par vos services à la faveur d’un changement de réglementation et que, pour deux procédures sur un même site, l’une se fasse dans la transparence la plus complète et l’autre en catimini.
Nous voulons croire que cette régression est le résultat d’une erreur d’appréciation et nous vous demandons en conséquence de bien vouloir réinstaller, par un nouvel arrêté, le comité de suivi des travaux de dragage du port de l’Herbaudière
Croyez, Monsieur le Préfet, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
La Présidente, Marie-Thérèse Beauchêne
Copie : Monsieur le Préfet de Loire Atlantique
Madame la Directrice régionale de l’environnement
Félicitations aux efforts faits par la CCI et les marins professionnels pour entretenir efficacement leur outil de travail dans le respect des contraintes environnementales et avec un impact minimal sur la qualité des eaux littorales. J’espère vivement qu’ils ne seront pas tentés par l’exécrable, irresponsable exemple de leur voisin, le port de plaisance.
Honte aux responsables du port de plaisance qui ont ourdis dans la plus totale opacité et dans le plus parfait mépris de l’environnement et de la sécurité sanitaire un dévasage par pompage sur le bas estran dans une zone natura 2000 qui plus est zone de pêche à pied, sans aucun affichage.
Il est incompréhensible, inadmissible sauf carence grave ou complicité des services spécialisés de l’Etat (DDE maritime qualité des eaux) qu’un arrêté autorisant ce type de pratique ait pu être signé par un préfet qui semblait pourtant sensibilisé à la défense de l’environnement. Pour l’instant aucun élément objectif sur la dangerosité de ces vases n’est connu, mais comme le comité de suivi a été supprimé qui va contrôler ?Il n’y a plus qu’à espérer pour ces peu transparents fonctionnaires que ces vases sont en dessous des seuils de toxicité.
Chaque propriétaire de bateau de plaisance du port devient ainsi potentiellement complice d’une pollution volontaire. Pendant ce temps, que fait l’association de défense de la Linière? Elle trouve que c’est très bien pour « leur » plage, ça réengraisse ! Bon appétit messieurs les pêcheurs à pied, bon bain de mer les baigneurs.
Comme on le voit, le Grenelle de l’Environnement est immédiatement suivi d’effets concrets sur notre île, Monsieur Dominique Arrighi gérant de la SA du port de plaisance (qui se présente sur une liste à l’Epine) vient d’inventer un nouveau concept de thalassothérapie gratuite à ciel ouvert par bain de vase portuaire. Electeurs de l’Epine n’hésitez plus!
La fréquentation d’un port de plaisance et le type d’unités qui y sont amarrées dépendent pour beaucoup de la volonté du gestionnaire du port.
L’Herbaudière a été pendant de très nombreuses années un port convivial abritant des bateaux de taille raisonnable.
Ces dernières années, des travaux ont été entrepris, afin de satisfaire les ambitions d’un nouveau gestionnaire désireux de s’attirer la clientèle de nouveaux plaisanciers plus qu’aisés.
Ceci se remarque de suite d’une part par la taille des bateaux, d’autre part par l’augmentation importante du nombre de bateaux à moteurs.
Ces derniers sont source d’une pollution importante, de par leur mode de propulsion, et la puissance requise.
Tout ceci contribue à dégrader l’environnement maritime portuaire, tant sur le plan écologique que visuel ou sonore.
Alors que de nombreux propriétaires de petits voiliers ne trouvent pas de places et sont sur liste d’attente, l’Herbaudière a choisi de privilégier une certaine catégorie de touristes-consommateurs-plaisanciers, dont les engins nautiques peuvent se comparer aux 4 X 4 terrestres.
La procédure de dévasage du port de plaisance est dans la droite ligne de pensée et d’attitude du gestionnaire, pour lequel la fin justifie à elle seule les moyens, au détriment de l’intérêt général.