Une Directive Européenne de 2001 fixe une part indicative de 21% d’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables dans la consommation totale d’électricité de la Communauté en 2010.
La Commission Européenne a présenté, en janvier 2008, une proposition de directive relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables. Cette proposition vise à fixer un objectif global contraignant de 20% pour la part des sources d’énergie renouvelables dans la consommation d’énergie ainsi que des objectifs nationaux contraignants pour 2020 conformes avec l’objectif global de 20% pour l’UE. Pour la France, l’objectif à l’horizon 2020 serait de 23% d’énergie produite à partir de sources renouvelables (cette part était de 10.3% en 2005).
Pour atteindre ces objectifs, la part de l’éolien dans le « bouquet énergétique » devra s’accroître.
C’est en vertu de ce constat que l’entreprise WPD-offshore France a entrepris la prospection de gisements d’énergie éolienne en mer, au large de la France. Outre l’existence d’un gisement de vent, le choix d’une zone potentielle a été dicté par les servitudes maritimes et les zones naturelles; c’est ainsi qu’une zone au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier a été identifiée pour accueillir ce projet particulièrement ambitieux.
WPD a présenté son projet jeudi soir à la Prée aux Ducs à un public d’invités composé des élus de l’île de Noirmoutier, et de représentants des pêcheurs et des associations (dont Vivre l’île 12 sur 12). La presse n’était pas convoquée.
Le projet éolien offshore des deux îles est présenté comme suite: « couvrant 70% des besoins en électricité de la Vendée, un parc très distant et peu visible, un parc voulu en accord avec la pêche. »
Il s’agirait de 120 éoliennes, implantées à environ 16km au nord de l’île d’Yeu, et 15 à 20 km à l’ouest de Noirmoutier. Les éoliennes, à 800 mètres de distance les unes des autres, fourniraient 600 megawatts, ce qui représente 180% de la consommation des foyers vendéens, ou 70% de la consommation totale d’électricité de la Vendée.
Au cours d’une présentation très professionnelle et rassurante, WPD insiste sur son souci de transparence et sa volonté de travailler en concertation avec tous les intéressés. La société affirme avoir obtenu le soutien sans réserve du comité local de pêche de l’île d’Yeu; il a cependant semblé, au cours de la présentation, que les pêcheurs noirmoutrins étaient moins convaincus par les assurances des présentateurs.
D’après WPD, la pêche aux arts dormants est pratiquée sans encombre dans les parcs éoliens existants, et l’effet « récif » induit par la présence des éoliennes serait même positif sur la ressource. WPD se propose d’organiser des visites au parc éolien au large de Liverpool afin de convaincre les pêcheurs. Les arts traînants ne peuvent pas être utilisés dans un parc éolien, mais ceux-ci étant de toutes façons prohibés dans la zone considérée, le problème ne se pose pas. Un membre de l’assistance, dubitatif, affirme que le chalutage se pratique actuellement dans la zone en question, ce que conteste WPD.
Aux nombreuses questions concernant l’impact environnemental de ce projet, il est répondu que l’étude d’impact permettra d’identifier les problèmes éventuels et de trouver des solutions adéquates. WPD admet volontiers que l’impact ne sera pas nul; mais tout sera fait pour le limiter. Encore faut-il avoir une solide confiance dans les études d’impact…
En réponse à une question du Président de la Communauté de Communes, WPD précise qu’elle n’a pas encore obtenu un engagement ferme de la part de l’État en ce qui concerne l’autorisation de l’implantation du parc; cependant, étant donné les engagements que la France devra respecter, il est peu probable qu’il s’y oppose.
Il est clair que l’implantation de ce parc éolien se traduirait par une rentrée d’argent importante pour les communes littorales. Pour le Président de la Communauté de Communes, cependant, il ne faut pas que les élus tiennent compte des financements promis aux collectivités: ils doivent être motivés par la volonté de participer à l’effort que fait la France pour diminuer les émissions de CO2.
Quant à Vivre l’île 12 sur 12, nous prendrons position après avoir pris en considération tous les éléments dont nous pourrons disposer. Si le projet se concrétise, nous demanderons à participer au comité de pilotage que WPD se propose de mettre en place.