Grands travaux

Janvier 2005: De grands travaux débutent sur notre île!

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Agrandissement du port de l’Herbaudière : les rocs qui couvraient le
flanc intérieur de la digue sont enlevés.

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La future cale du port de Morin prend forme.

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Les travaux sur la deuxième digue n’ont pas débuté.

La lutte contre l’érosion marine

Article du Bulletin N° 40

LA LUTTE CONTRE L’ÉROSION MARINE, une question de vie ou de mort pour notre île

L’île de Noirmoutier s’étend sur une vingtaine de kilomètres, face à l’océan Atlantique à environ 15 Km au Sud de l’embouchure de la Loire.
Depuis 10 000 ans, c’est-à-dire la fin de la dernière grande période glaciaire, son littoral s’est formé progressivement en fonction des apports sableux de la Loire et par le remaniement des sédiments déposés sur la plate-forme continentale sous l’action des courants de marée et des houles océaniques. La présence du socle rocheux du Nord de l’île a permis le piégeage des sables sur les récifs et leur accumulation.
La côte Ouest de l’île a été et est soumise depuis des siècles à des phénomènes importants d’érosion du trait de côte et du cordon dunaire. Les différentes actions de lutte contre l’érosion marine, hormis quelques opérations de réensablement récentes, se sont limitées, pour l’essentiel, à la protection par des enrochements qui ont, à certains endroits, amplifié l’érosion du littoral proche. Ces enrochements ont souvent été rendus nécessaires pour protéger des maisons, construites inconsidérément, voire illégalement sur la dune.
Le phénomène d’érosion est en quelques endroits réversible : à Noirmoutier, vers la Pointe de la Fosse, la plage s’élargit.

LES PRINCIPALES CAUSES DE L’ÉROSION

La dynamique des plages reste principalement sous l’influence de paramètres naturels tels que la houle, les courants, les vagues, la marée, le vent, l’érosion des sols, l’augmentation du niveau de la mer (estimée à 30 cm pour le siècle passé et difficile à estimer dans l’avenir).
De nos jours, les activités de l’homme ont fortement modifié la dynamique naturelle et tendent à supplanter les causes naturelles de la réduction des apports sédimentaires On peut citer, par exemple :
La limitation des apports de sédiments de la Loire due à la domestication du fleuve ; des extractions de sable (gisement du Pilier) commercialisé pour ses utilisations dans le bâtiment ou pour engraisser la plage de La Baule.
L’urbanisation du littoral sous forme de murs de protection, promenades en bord de mer, constructions : ces infrastructures provoquent la réflexion de la houle et constituent un obstacle brutal au déferlement des vagues. L’énergie des vagues n’est plus dissipée le long des plages et les phénomènes érosifs s’accentuent.
La construction d’ouvrages portuaires qui s’oppose au transport des sédiments le long de la côte et qui entraîne de graves déficits sédimentaires sur les plages situées en aval de l’ouvrage par rapport au sens de la dérive littorale. La construction du port de Morin est l’exemple parfait de ce type d’action dévastateur. La mauvaise conception des ouvrages de défense (du type enrochements) responsables des modifications dans le transport côtier. Ces interventions résolvent localement le problème mais le déplacent, amplifié, vers les plages adjacentes.
La surfréquentation qui détériore essentiellement les massifs dunaires.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉFENSE :

La plage, absorbant graduellement l’énergie de la houle par les déferlements successifs qu’elle provoque, constitue le meilleur ouvrage de défense contre l’érosion. C’est en effet la dynamique naturelle des plages qui est fondamentale pour la survie physique de la plage et pour la diversité de ses habitats biologiques.
Pour toute défense contre l’érosion, il est donc plus efficace de se tourner vers des ouvrages de défense souples qui travaillent en harmonie avec les dynamiques naturelles en jeu et ont ainsi un moindre impact sur le littoral plutôt que d’utiliser des ouvrages de défense rigides qui tendent à réprimer ou à freiner les processus côtiers. Par exemple, pour des rechargements ponctuels, des matériaux naturels tels que sables et graviers de granulométrie supérieure ou égale à l’existant devraient être utilisés préférentiellement.
Toutefois la diversité de phénomènes à l’origine de l’érosion du littoral conduit à une diversité de réponses techniques qui ne s’opposent pas forcément les unes aux autres, mais qui sont souvent complémentaires. En effet, pour améliorer l’efficacité des interventions de protection, on adopte souvent des défenses de natures mixtes (aménagement d’épis stabilisateurs et engraissement avec des matériaux naturels).
Chacune de ces solutions exige des conditions particulières pour être efficace et présente des avantages et des inconvénients.
On peut distinguer différentes techniques :

LES MÉTHODES SOUPLES, en harmonie avec la dynamique des côtes

L’engraissement artificiel ou rechargement : Le déversement sur le rivage de quantités importantes de sédiments provenant de carrières situées à terre ou en mer, permet de stabiliser ou d’agrandir une plage menacée d’érosion, sans impact sur les côtes avoisinantes. Pour obtenir un engraissement rapide et uniforme sur toute l’étendue de la plage, il est préférable d’envisager plusieurs points d’alimentation.
Toutefois, tout en étant une des solutions les plus respectueuses de la dynamique du littoral, l’engraissement présente certains inconvénients :
1. difficulté de trouver le matériau approprié en grandes quantités et à un coût acceptable (ce n’est pas un problème à Noirmoutier où l’on peut disposer des énormes quantités de sable transportées par la dérive littorale et bloquées par la digue du port de Morin),
2. Nécessité d’une alimentation périodique.
L’engraissement, appelé aussi rechargement, est déjà utilisé dans notre île : on transporte du sable provenant d’une plage en engraissement vers une autre plage en déficit afin que les houles de beau temps le redistribuent sur l’estran.
La reconstitution du massif dunaire : cette méthode consiste à rétablir, voire à créer, une nouvelle dune en haut de plage. Le massif dunaire est un élément naturel essentiel pour la protection et la stabilisation d’un littoral sableux.
Il s’agit de mettre en place des ganivelles, haies brise-vent en châtaignier, qui vont stabiliser la réserve de sable qui se trouve en haut de plage. Cette technique s’avère très efficace.
Il est alors nécessaire de réglementer la circulation des véhicules et de canaliser la fréquentation de ce milieu.
Les ganivelles sont largement employées chez nous, mais la pression touristique incontrôlée (4X4, quads, motos, piétons) sur la dune est un problème qui n’est pas résolu.

LA CONSTRUCTION D’OUVRAGES DE DÉFENSE RIGIDES :

Les ouvrages de haut de plage : Ils sont réalisés entre le haut de plage et les infrastructures situées immédiatement au-dessus.
Ce type d’ouvrage (digue, perré, enrochement), bien qu’il assure une protection immédiate des infrastructures côtières, porte atteinte à la plage par la présence d’une paroi qui augmente la réflexion de la houle. Les sédiments ainsi mis en suspension sont éloignés par les courants et le phénomène d’érosion est accentué, ce qui provoque, à terme, le creusement des fonds et l’usure de la base de l’ouvrage, avec risque d’effondrement et nécessité de travaux coûteux.
De plus, ce type de construction risque d’étendre, par diffraction, le phénomène d’érosion aux deux extrémités de l’ouvrage.

Les perrés bas : Les implantations de perrés bas existant à Noirmoutier prouvent que cette technique ne fonctionne pas sans précautions. Le seul endroit où ces perrés bas donnent satisfaction est au niveau de la pointe de la Loire en raison d’une situation particulière : la protection d’un platier rocheux et un important transit littoral. Il est donc déconseillé de poursuivre ce type d’aménagement en remontant vers le Nord.
Les perrés déjà en place doivent être impérativement réensablés chaque fois que la mer prélèvera du sable, mettant en danger le perré lui même et la zone dunaire à l’arrière.

Le parafouille : Le parafouille est un ouvrage longitudinal constitué d’enrochements de dimension plus réduite qu’une digue. Il apporte une protection aux zones situées en arrière, mais accentue les phénomènes d’érosion dans les zones adjacentes. Il doit avoir une faible pente et être protégé des affouillements au pied. Son implantation est envisageable au niveau du mur des Sénégalais.

Les enveloppes géotextiles : Il s’agit d’un aménagement longitudinal destiné à redonner à la dune un profil normal avec une pente de 1/2. Trois enveloppes s’échelonnent en gradins en direction du haut de la dune, elles sont tenues solidaires entre elles par des piquets et elles retiennent du sable à l’intérieur, l’ensemble est recouvert de sable. En cas de tempête, les vagues atteindront le pied et le flanc de la dune, seul le sable de couverture sera emporté. Les tubes en géotextiles sont une variante de ce procédé.

Les barrières brise-lames émergées et immergées : Il s’agit d’ouvrages dont l’axe principal est orienté soit parallèlement, soit légèrement en biais, par rapport à la côte. Ils ont pour but de provoquer une dissipation de l’énergie de la houle avant son déferlement sur la plage et de s’opposer à l’entraînement des matériaux vers le large.

Les barrières émergées offrent une plus grande protection de la plage, en créant des zones d’eau relativement calmes où le dépôt des substances fines en suspension est facilité. L’engraissement du trait de côte est facilité et peut aboutir à la formation d’un tombolo (flèche de sable reliant la barrière brise-lames à la côte).
Par contre, l’agitation des eaux étant réduite du côté de la plage et le renouvellement des eaux n’étant pas favorisé cela peut impliquer des répercussions négatives du point de vue sanitaire et de l’accumulation des algues.
Des brise-lames pourraient être installés devant la plage de l’Hommée (mur des Sénégalais) tout comme dans la zone des Éloux. Ces deux sites procurent des affleurements rocheux sur lesquels pourrait s’appuyer le brise-lames.

Les barrières immergées, en revanche, favorisent un meilleur renouvellement de l’eau, mais leur efficacité dépend de leur profondeur par rapport au niveau de la mer, de la pente de la plage, des marées, des intempéries et de la granulométrie des sédiments. Il s’agit de créer, au large de la plage, une barrière qui va provoquer le déferlement des vagues et ainsi dissiper leur énergie. Cette barrière peut être faite à partir de sacs en géotextile remplis de sable et disposés sur le fond de manière à créer un obstacle à la propagation de la vague. Les sacs font de 160 à 300 tonnes, d’une longueur de 20 m et d’un diamètre de 5 m.

Toutefois, dans les deux cas, (barrières émergées ou immergées), des phénomènes importants de réflexion sont constatés sur la base extérieure de l’ouvrage, ce qui peut provoquer son affouillement, voire son écroulement.

Les épis : les épis sont des ouvrages transversaux très répandus, surtout dans les zones caractérisées par un transport longitudinal intense, comme à Noirmoutier : ils retiennent une partie des sédiments transportés par les courants côtiers naturels.
Lorsqu’il s’agit de l’aménagement d’une plage d’une certaine étendue, la réalisation d’un système d’épis est en général adoptée et la protection est accrue quand leurs extrémités sont reliées par un brise-lames immergé.
La plage ainsi formée est caractérisée par sa forme en dents de scie, due à l’accumulation de sable en amont des épis et au déficit correspondant en aval des épis.
En ce qui concerne notre île, les épis courts ou longs, en enrochement ou en bois, peuvent être mis en place seulement dans le secteur des Éloux et de la Loire où les sables sont transportés par la dérive littorale, ce système fonctionne aussi très bien dans la baie de La Guérinière où le sable remonte de façon spectaculaire en face du bourg. Les épis s’engraissent sur leur face amont où les sables viennent s’accumuler et provoquent un déficit à l’aval où les quantités de sables sont moins importantes. À l’Hommée, ces ouvrages sont inutiles car le transfert de sable se fait perpendiculairement à la plage.

– Les ganivelles hydrauliques : les ganivelles hydrauliques sont composées à partir de rangées de pieux de pin vert enfoncés verticalement dans le sable en limite des hautes eaux. Le dispositif comprend des rangées parallèles et des rangées perpendiculaires au trait de côte.
Les rangées perpendiculaires agissent comme des épis en captant une partie du sable véhiculé par la dérive littorale sans trop dégarnir les zones en aval du transit.
Les rangées parallèles au trait de côte ont un effet brise-lames qui permet de casser l’énergie de la houle et donc d’atténuer l’érosion de la dune bordière. Le sable arraché par les vagues en bas de la plage, est stocké en partie dans la région haute comprise entre les ganivelles et le littoral.

Les autres procédés :

Parmi de nombreux procédés existants, on peut citer les algues artificielles, les murs d’eau oscillants, les récifs artificiels et les systèmes Écoplage et Stabiplage.
La plupart de ces méthodes sont encore au stade expérimental et il est aujourd’hui prématuré de tirer des conclusions formelles sur leurs conditions d’utilisation et leur efficacité.
Toutefois, on peut décrire deux procédés dont l’efficacité a été prouvée :
Les récifs artificiels : structures disposées sur le fond, orientées comme les épis et accrochées à la plage émergée. Elles sont constituées par des boudins en géotextile remplis de sable, d’éléments préfabriqués en béton armé, de caoutchouc ou de blocs de pierre.

– Le procédé Écoplage : ce procédé est basé sur un principe physique bien connu qui gouverne l’équilibre des littoraux sableux : si l’eau apportée par le déferlement des vagues peut pénétrer très rapidement dans le sable de la plage, elle abandonnera plus aisément les sables qu’elle transporte, et ces sables contribueront à l’engraissement de la plage.
L’eau de la vague pénétrera d’autant plus facilement que le sable de la plage ne sera pas saturé d’eau. Il faut donc drainer efficacement le sable de la plage. Ceci est assuré par un drain, enterré dans le sable parallèlement au trait de côte. Une pompe située en haut de plage assure l’écoulement de l’eau du drain. Les effets sont divers
1. Les sables de la plage, n’étant pas saturés en eau, sont plus durs et résistent mieux à l’érosion de la vague,
2. Le dépôt des sables de la vague est favorisé,
3. Le ruissellement des eaux de la terre vers la mer est diminué et ralenti par l’effet du drain,
4. L’énergie des vagues est partiellement absorbée, la force du ressac diminue et par suite l’érosion induite.
Ce procédé, déjà appliqué aux Sables-d’Olonne, ne peut être mis en application sans une étude préalable sérieuse des conditions locales.

Concevoir des ouvrages de défense contre la mer nécessite de prendre en compte des enjeux individuels, collectifs, écologiques et économiques, il faut donc définir les moyens les mieux adaptés pour préserver ce patrimoine naturel et mener préférentiellement une lutte contre l’érosion.
Depuis des années, de nombreux bureaux d’études ont été commandités par les élus de l’île pour étudier ces problèmes, Une dernière étude est en cours, sa première étape vient de se terminer, il va falloir prendre des décisions en pensant au long terme.
Malheureusement, jusqu’à ce jour, les conclusions de ces études ont souvent été adaptées aux nécessités électorales ou clientélistes des élus.
Et, cependant, la défense contre la mer est une question de vie ou de mort pour l’île de Noirmoutier !

L’ibis sacré devient indésirable

Article du Bulletin N° 40

ibis-indesirable.jpgNous avions consacré, il y a quelques temps, un article à cet oiseau échappé du zoo de Branféré en Bretagne, qui s’installe et se reproduit dans notre région depuis 1997. Il s’adapte très bien aux conditions de l’île et sa population ne cesse d’augmenter : 238 individus recensés sur le « dortoir » du Mullembourg le mardi 28 septembre par les responsables de la LPO de Noirmoutier, soit 100 de plus que l’an passé et 150 de plus qu’en 2002.

Sous des apparences un peu balourdes, ce gros oiseau blanc et noir, facile à observer car peu farouche, semble bien inoffensif et pourtant, comme beaucoup d’espèces introduites accidentellement ou volontairement par l’homme, il commence à perturber l’écosystème de l’île. Le 9 juillet dernier, sur la réserve naturelle du Mullembourg, 2 ibis sacrés ont anéanti en quelques minutes une trentaine de nids de sternes caujeks, espèce menacée et protégée, en mangeant les œufs. Déjà en Brière ils s’étaient attaqués aux nids d’une autre espèce protégée : la guiffette noire. Des faits similaires sont régulièrement rapportés sur d’autres sites. L’ibis, peu difficile au niveau de la nourriture, s’accommode de tout ce qu’il trouve dans les marais, sur les bossis et même dans les décharges. Sa réputation de pilleurs de nids, œufs et oisillons, est bien connue des ornithologues mais n’avait pas été encore constatée sur l’île.

Une fois de plus, l’introduction d’une nouvelle espèce est venue perturber l’équilibre naturel existant comme c’est déjà le cas avec le ragondin, la crépidule ou le baccharis pour ne citer que des exemples de l’île. On estime qu’à travers le monde, l’implantation accidentelle ou volontaire d’espèces animales ou végétales représente la deuxième cause du recul de la biodiversité après la destruction des habitats naturels par l’homme. Dans le cas présent, l’ibis risque de réduire à néant tous les efforts consentis depuis plusieurs années pour la protection d’espèces fragilisées ou en voie de disparition.

Les acteurs concernés par ce nouveau problème se concertent actuellement pour trouver des solutions. Une limitation de la reproduction est possible par la destruction des œufs mais le nombre d’individus est important et l’on voit mal comment ne pas passer par un abattage systématique.

Brèves

Article du Bulletin N° 39

Une nouvelle commission est née : le Conseil national du littoral ; on y retrouve, devinez qui ? Notre sénateur ! En principe, ce sera une structure légère, « non technocratique » (c’est écrit !), espace d’expression démocratique (c’est écrit !), un mode de fonctionnement tout à fait inédit !
Nous avons peu d’illusions mais nous ne demandons qu’à être agréablement surpris.

On s’intéresse enfin au sort de la station d’épuration de La Casie : non autorisée, dépassée, saturée, cette station rudimentaire devenait par trop gênante. La Communauté de Communes a décidé de s’attaquer au problème et d’agrandir et de mettre aux normes la station.
Actuellement deux techniques sont disponibles sur le marché du traitement de l’eau :
la filière dite par « lagunage aéré »,
la filière dite par « boues activées ».
Le « lagunage aéré » est moins coûteux, il répond aux normes exigées actuellement en matière de traitement microbien mais ne permet pas, comme les directives européennes vont bientôt l’exiger, de retenir l’azote et le phosphore des effluents rejetés. Ces effluents, quand ils ne sont pas utilisés pour l’irrigation, sont rejetés en Baie de Bourgneuf, s’ajoutant aux pollutions déjà apportées par le Grand Étier de Sallertaine.
La filière « boues activées », elle, répond aux normes d’épuration imposées par les directives européennes ; l’eau rejetée est épurée et peut être stockée dans des lagunes. Elle a l’inconvénient de produire des boues toujours difficiles à recycler par l’ agriculture soucieuse de son image.
Le Conseil communautaire a choisi la filière « boues activées ». La station devra avoir une capacité de 18 000 équivalents habitants. Elle coûtera au moins (sans les bassins de lagunage ) € 4 millions. La moitié de cette somme sera à la charge des Noirmoutrins. Nos impôts locaux vont s’en ressentir !
Une enquête publique devrait avoir lieu cet été. Vivre l’île 12 sur 12 ne manquera pas d’examiner attentivement les modalités de cet important investissement.

Le port d’échouage de Morin avance cahin-caha. Les groupes de pression locaux s’invectivent : les uns veulent une capitainerie flambant neuf plantée sur la dune, les autres ne supportent pas les portiques destinés à limiter l’accès des camping cars, certains veulent une station de ravitaillement en gasoil, etc.
L’équipe municipale, avec plus ou moins de réussite, essaie de défendre un projet plus simple qui préserverait le caractère du site.
Cependant le temps presse : si les travaux ne sont pas commencés avant le 14 novembre 2004, il faudra refaire une enquête publique.
Sur le plan financier, d’après les dernières estimations, ce port d’échouage destiné surtout aux plaisanciers reviendra au moins à € 5 500 000 à la collectivité. Il faudra ensuite l’entretenir, le dévaser, …. C’est cher !
Aux dernières nouvelles, la Région des Pays de La Loire refusait de subventionner cet équipement et l’Europe, qui doit subventionner à hauteur de 25%, n’ a pas encore reçu le dossier.

L’aire d’accueil des gens du voyage située derrière le bâtiment de la Communauté de Communes se termine. Cette réalisation qui fait honneur à notre collectivité, devrait être inaugurée au mois de juin.

L’action du Centre Social de Noirmoutier-en-l’île prend de l’ampleur. Un architecte étudie actuellement la rénovation de l’ancien hôpital en vue d’en faire un lieu d’accueil pour les activités associatives.
Nous avons été invités à exprimer nos besoins.

L’épandage des boues provenant des stations d’épuration noirmoutrines reste un problème : il faut essayer de neutraliser au mieux les odeurs produites par leur stockage, il faut aussi trouver des agriculteurs qui acceptent d’utiliser ces boues comme engrais et ensuite assurer leur transport.
Une solution partielle est à l‘étude : le séchage solaire des boues sur les lieux. Cette solution permettrait de diminuer les odeurs provoquées lors du stockage des boues, de réduire le volume du produit final donc le coût du transport et ses problèmes annexes (trafic, bruits, odeurs).

Le supermarché Super U qui « enjolive » l’arrivée dans Noirmoutier-en-l’Île doit être agrandi : sa surface va passer de 1 147 m² à 3 100 m². La station-service qui lui est annexée sera déplacée et étendue.
Parallèlement, les centres bourgs de nos communes se désertifient, les commerçants soumis à la rude concurrence des grandes surfaces abandonnent la lutte. Nos élus se sentent sans doute plus valorisés par la création de zones commerciales semblables à celles implantées à la périphérie des grandes cités.
Et chaque commune veut sa zone ! On ne peut que s’inquiéter de cette banalisation de notre île.

La Commune de Noirmoutier-en-l’île devrait enfin récupérer cet été la gestion du port de Noirmoutier. Il est temps car l’anarchie semble s’y installer : l’épave du Thalassa gît près de l’écluse du Moulin et un bateau de pêche stationné en face du Café Noir encombre le port en attendant un acquéreur très problématique.
À cette occasion, trois emplois permanents et deux emplois saisonniers devraient être créés.
Une action pilotée conjointement par le Conservatoire du Littoral, la Communauté de Communes et Noirmoutier-en-l’île doit permettre la réhabilitation et l’entretien de l’ancien sémaphore de l’îlot du Pilier.
Des animations seront mises en place sur le site : randonnées nautiques, animation de groupes avec hébergement temporaire, le tout, en partenariat avec les écoles de voile et les associations nautiques.

Toutes les communes littorales ont les mêmes soucis de logement pour les jeunes ou pour les travailleurs saisonniers. Aux Sables-d’Olonne on se pose la question : « Se serait-on trop longtemps endormi sur les lauriers du tout-tourisme ? ». La réponse est sans doute positive puisque la décision de construire 100 logements pour abriter les apprentis et les travailleurs saisonniers vient d’être prise par le Pays-des-Olonnes.

L’association du bâtiment de l’île de Noirmoutier s’alarme du déclin annoncé des entreprises artisanales de l’île. Elle déclare que « la problématique du logement pour les jeunes semble être une des causes principales de ce déclin ».
Les solutions semblent pourtant évidentes : il faut, à l’échelle du canton, un foyer d’hébergement pour les apprentis et les saisonniers et des logements locatifs pour les jeunes couples.
Nos élus toujours prompts à se lamenter sur les difficultés des jeunes noirmoutrins devraient faire des choix en conséquence.

Jean-Pierre Deneuve, Sous-Préfet des Sables d’Olonne, a quitté ses fonctions. Il n’avait jamais prêté une oreille bien attentive à nos soucis en matière d’environnement noirmoutrin.

En 1999, 254 000 tonnes de déchets ménagers avaient été collectés en Vendée ; en 2003, 364 000 tonnes !
L’année dernière la collecte et le traitement de ces déchets revenaient à € 55 la tonne ; cette année à € 62 !
Ce coût sera bien sûr répercuté sur la taxe des ordures.
Amis noirmoutrins triez vos ordures ! Compostez les déchets fermentescibles !

Dans une lettre aux maires du département, le Préfet de Vendée rappelle que le plan local d’urbanisme (PLU) doit comprendre en annexe, les avis des personnes publiques associées et plus largement de tout organisme ou association compétents en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme, d’environnement, d’architecture et d’habitat et de déplacements.

Le Courrier Vendéen du 20 mai rapporte un petit chantage auquel se livre Not’ Sénateur pour avoir des places gratuites lors des diverses représentations proposées par les Spectacles de Vendée : s’il n’a pas ses places gratuites, les Noirmoutrins seront privés de spectacle cet été. Na ! Or, le Maire de Noirmoutier qui, lui, paie sa place comme tout le monde, s’y oppose.
Il y a deux ans, nous avions déjà pâti d’un tel abus de pouvoir. Ce type de réaction est bien puéril de la part du sénateur de Vendée.

Nous avons eu le plaisir d’enregistrer les premières adhésions par l’intermédiaire du site www.12sur12.org.

Depuis 18 mois les membres de l’association « Vert de terre » faisaient fonctionner avec succès un fort sympathique comptoir de ventes d’aliment « bio », avenue J. Pineau à Noirmoutier.
Le projet était devenu trop lourd pour les bénévoles qui s’en occupaient et, le 18 février 2004, lors d’une assemblée générale extraordinaire, l’association a décidé de cesser ses activités et de partager entre différentes associations le reliquat de ses bénéfices.
C’est ainsi que Vivre l’île 12 sur 12 vient de recevoir un don de € 644,78. Merci ! Merci les verts de terre !

Le port de plaisance de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 39

Ce printemps une enquête publique s’est déroulée à Noirmoutier-en-l’Île. Cette enquête fait partie du dossier de demande d’autorisation de travaux destinés à augmenter la capacité d’accueil du port de l’Herbaudière.

Il est à souligner que Monsieur Arrighi, Président de la Société Anonyme du port de plaisance, avait tenu à associer Vivre l’île 12 sur 12 à la préparation de cette opération qui va se dérouler à la fin de l’année.

Situation actuelle : Le plan d’eau du port de plaisance de l’Herbaudière couvre 3,2 hectares. Il abrite 492 places à flot, dont 390 sont utilisées en port privé (places achetées jusqu’à la fin de la concession), 49 en port public (places louées) et 53 réservées aux visiteurs. Il est séparé du port de pêche (géré par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée) par un môle.

La partie Sud du bassin est bétonnée et la partie Est est composée d’enrochements.

La capitainerie est située sur le quai Sud. Entre la capitainerie et le quai, une grue mobile de 30 tonnes est à poste pour les opérations de grutages ; une fois au sol les bateaux sont déposés sur des bers, tirés par un tracteur. Le poste d’avitaillement est adjacent à la zone de grutages.

Dans l’angle Sud-est on trouve l’aire de carénage, puis des sanitaires.
Les mises à l’eau se font à partir de la cale située à côté de l’ancien abri de la SNSM.
Gagner des places : les transformations projetées ont pour but d’augmenter de 80 places la capacité d’accueil du port.

  1. Tous les enrochements situés sur la partie Est du bassin seront supprimés. Ils seront remplacés par un mur bétonné ou maçonné de pente 75°. L’espace gagné à la suite de cette modification en bordure permettra de gagner 41 places.
  2. Une modification du quai Sud par creusement permettra aussi de gagner 14 nouvelles places.
  3. La largeur de la cale de mise à l’eau sera réduite de 20m à 7m.
  4. Parallèlement, les pontons en place seront déplacés et aménagés de façon à optimiser l’utilisation de l’espace du bassin.

Les aménagements à terre : Diverses améliorations seront apportées qui moderniseront les services proposés, amélioreront l’aspect des constructions et installations à terre mais qui, surtout, mettront en conformité vis-à-vis des normes environnementales l’ensemble des installations.

L’angle Sud-Est du bassin sera remblayé pour créer un nouveau terre-plein, c’est là que sera positionnée la future aire de levage avec la grue mobile utilisée actuellement qui y sera installée à poste fixe. L’aire de carénage sera placée à proximité, ce qui limitera les déplacements de bateaux.

L’aire sera équipée d’un système qui récupérera et traitera les eaux de carénage chargées de débris de peinture. L’eau rejetée dans le port devrait ainsi être débarrassée de la majorité des polluants produits à l’occasion des carénages.

À côté de l’aire de carénage sera installé un système de pompage des eaux grises (eaux savonneuses), des eaux noires (provenant des toilettes), et des huiles usagées. Les bateaux viendront accoster à proximité, les effluents seront pompés à l’aide d’un flexible.

La capitainerie sera déplacée au premier étage des anciens locaux de la SNSM, à l’entrée du port. Dans ces mêmes locaux un restaurant est prévu.
En bordure Est, le long du bassin, 50 places de parking seront délimitées.
L’aire d’avitaillement sera placée en extrémité de ponton près de la cale de mise à l’eau, non loin de la capitainerie.
Sur le quai Est et autour de l’actuelle capitainerie, des aménagements paysagers seront effectués, notamment des plantations d’essences maritimes de petite taille.
Les travaux : la durée des travaux est estimée à 6 mois, ils se feront en période hivernale. Les travaux seront limités aux jours ouvrés entre 8 heures et 19 heures.
Les nuisances sonores seront importantes, elles seront provoquées par les marteaux piqueurs lors de la destruction des quais et surtout par la circulation des semi-remorques chargés de transporter les déblais dans une carrière située à 75 km sur le continent.
Il est prévu de transporter ainsi 43 000 m³ de déblais. Ce transport prendra 6 mois, un camion de 38 tonnes quittera le port toutes les 20 minutes et traversera le bourg.
Les nuisances seront donc surtout sensibles dans le bourg de l’Herbaudière.
Justification du projet : c’est une justification avant tout économique : le port de plaisance de l’Herbaudière est une entreprise dirigée de la façon la plus rentable possible par un Conseil d’administration.
Actuellement le port compte 492 places et la liste d’attente (année+saison) comprend en tout 186 navires. L’ensemble des 80 places supplémentaires sera donc pourvu immédiatement dès la réception des travaux. Le montant des travaux est estimé à € 3 000 000 H.T. Sur les 80 places créées, 64 seront réservées à la vente, 8 aux usagers de passage et 8 à la location de longue durée. Les places sont vendues entre € 7 600 et € 45 734.
Le complément, environ € 1,7 millions, fera l’objet d’un emprunt.
On peut cependant noter comme retombées positives de ce projet une amélioration du contrôle des flux polluants émis pendant le carénage des navires grâce à la création d’une aire de carénage réglementaire. Sur ce plan, il serait d’ailleurs bon que la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée, gestionnaire du port de pêche suive l’exemple de la plaisance.
Les améliorations de l’infrastructure urbaine (voies de circulation, allée piétons, plantations, sanitaires) sont aussi une retombée environnementale non négligeable.
Et enfin, il vaut beaucoup mieux réaménager l’espace existant que de se lancer, aux frais des contribuables, dans le creusement d’un nouveau bassin.
Cependant un gros point noir : les nuisances importantes que l’aménagement du port vont apporter aux habitants de l’Herbaudière pendant de longs mois.

Le Gois

Article du Bulletin N° 39

Le Gois : L‘Histoire

On ne sait plus depuis quand le lent exhaussement des fonds marins de la Baie de Bourgneuf a permis le passage à basse mer de l’île de Noirmoutier au continent.
En 843, les Chroniques de Saint Brieuc mentionnent que des captifs, détenus sur l’île alors occupée par les Normands, pour s’échapper, se sauvèrent de l’île d’Her, la mer s’étant retirée.
Mais c’est seulement vers 1700 que les cartes et mémoires militaires mentionnent une route « qu’empruntent les gens de pied qui traversent de l’isle de Noirmoustier à la terre ferme du Bas Poitou quand la mer est basse ».
En 1788 on lit : « ce chemin est indiqué par des poteaux très élevés, plantés à cet effet, de distance en distance. Ces poteaux sont garnis de bâtons et surmontés d’une espèce de barrique pour servir d’échelle et retirer des personnes qui, dans ce trajet, seraient surprises par l’arrivée de la marée ». Il y avait 18 balises refuges.
En 1830, le passage du Gois est devenu « Chemin de grande communication n° 5 ». Vers 1850, il était jalonné par des piquets de bois et 9 grandes balises refuges.
La chaussée fut recouverte de macadam en 1872.

L’époque moderne :

En 1932 le Gois devient route nationale, la RIB 148.
De 1932 à 1935, on élargit et on pave le Gois, dont la chaussée était très détériorée. Des pavés carrés de 40 cm de côté et de 12 cm d’épaisseur sont posés. Les pavés sont posés en diagonale sur un fond de sable convenablement préparé. Les dalles de rive sont triangulaires, elles sont bloquées sur les bords de la chaussée par des palplanches, pieux en bois battus (enfoncés en frappant sur leur tête) dans le sable de chaque côté de l’ouvrage. Les joints, d’une largeur de 12 à 15mm, sont remplis de brai.
Depuis, de nombreux essais de revêtement, peu concluants, ont été tentés (enrobé à froid, à chaud, enduit, bicouche). Par exemple en 1981 : cette année là, de grandes dalles de béton de 9 m² sont posées sur une longueur de 500 m. Cette réfection était mal étudiée : on n’avait pas jugé utile de reprendre les rives de la chaussée, on s’aperçut rapidement que c’était une erreur car des tassements irréguliers apparurent rapidement.
À la suite du délabrement accéléré de la chaussée, rafistolée avec des rustines de goudron qui se disloquaient par plaques et venaient joncher l’estran, une nouvelle expérimentation est faite sur une vingtaine de mètres en 1992.
Les travaux ont lieu en hiver, la période la plus défavorable, et à l’endroit où le courant est le plus fort (côté Barbâtre, à 600 m de l’île). Des palplanches métalliques sont battues de chaque côté et recouvertes d’une poutre en béton de 80 cm de large afin d’ éviter le descellement des pavés par les pêcheurs à pied et d’empêcher les animaux marins de miner le sous-sol. Des pavés de 40 cm de côté, 12 cm d’épaisseur sont posés en diagonale et sans joint. Leur face inférieure a une loupe concave qui produit un effet de ventouse (comme pour les corps-morts). Ces pavés, d’un poids raisonnable (43 kg), permettent des réparations sans interventions lourdes. L’effet ventouse, entre autres avantages, permet de supprimer les joints (173 km de joints ! ) et de réaliser une économie appréciable.
Par ailleurs, notons que c’est en 2002 que se sont imposées dans le site les hautes silhouettes controversées des éoliennes de Bouin.

L’avenir :

L’estimation des travaux exécutés dans les conditions de l’expérimentation de 1992 se montait à 43 MF, la réalisation s’étendrait sur deux à trois exercices budgétaires. On comprend aisément qu’un tel budget n’est pas du niveau départemental et qu’il n’est pas possible de l’envisager sans l’aide de l’Etat.
Le classement du site, premier pas vers la distinction de Grand Site National, serait la seule façon d’obtenir un financement d’État.

Le Gois : Le classement

Les périmètres à classer proposés reposent sur la notion de perception visuelle et de préservation du paysage.

  1. Le site classé lui-même : c’est le “noyau dur” de la protection, il comprend une bande d’estran de 800m de large de chaque côté de la chaussée et les abords terrestres du Gois (entrées du Gois, polder de Sébastopol et île de la Crosnière).
  2. Le site inscrit : de protection beaucoup plus légère, il permettra de contrôler les projets pouvant toucher les abords du noyau dur défini ci-dessus.

Dans la plus grande partie du site, compte tenu de la proximité du rivage, les possibilités d’aménagement et de construction sont d’ores et déjà particulièrement limitées, voire impossibles. (Articles L. 146-2, L. 146-4-II et R. 146-2 du Code de l’urbanisme).

Classement ? Inscription ?
La loi de 2 mai 1930 sur la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque a institué une protection graduée selon l’intérêt des monuments naturels et des sites.
Le premier niveau de protection est l’inscription des monuments et des sites dont la conservation ou la préservation présente un intérêt général.
Le second niveau, plus contraignant est le classement.

Intérêt du classement et de l’inscription : le classement et l’inscription auront pour but la conservation et la préservation de ce site d’intérêt pittoresque, historique, scientifique et légendaire. Ils auront aussi des effets induits pour les communes de Noirmoutier et du continent :

  • ils permettent une meilleure préservation du littoral,
  • ils permettent de prétendre à des financements spécifiques “opération grands sites nationaux” destinés à améliorer l’intégration des aménagements et pallier les effets de la fréquentation,
  • ils constituent un vecteur de notoriété et d’image pour les communes concernées,
  • ils autorisent des retombées économiques pour les communes à travers le développement d’un tourisme de découverte, l’objectif étant de capter les flux touristiques sans nécessairement les fixer sur le site protégé.

Contraintes de l’inscription : l’inscription est en elle même une protection “légère” qui conduit essentiellement à une obligation de déclarer les travaux et aménagements non liés à l’exploitation et à l’entretien normal des fonds ruraux. L’inscription n’a pas de pouvoir de réglementer les activités économiques.

Contraintes du classement: les activités économiques au sein du périmètre d’un site classé ne sont affectées par le classement que si leur exercice ou leur développement nécessitent la réalisation de travaux de nature à détruire ou à modifier l’état ou l’aspect des lieux. Dans ce cas il faut une autorisation de l’État.
Le classement du site n’a pas d’incidence sur la réglementation des activités économiques elles mêmes.

Un décret tout récent le Décret n° 2004-310 du 29 mars 2004, Article 2, a bien précisé les modalités d’implantations sur les sites classés :
L’article R. 146-2 du code de l’urbanisme est remplacé par les dispositions suivantes :

« Art. *R. 146-2. – En application du deuxième alinéa de l’article L. 146-6, peuvent être implantés dans les espaces et milieux mentionnés à cet article, après enquête publique dans les cas prévus par le décret n° 85-453 du 23 avril 1985, les aménagements légers suivants, à condition que leur localisation et leur aspect ne dénaturent pas le caractère des sites, ne compromettent pas leur qualité architecturale et paysagère et ne portent pas atteinte à la préservation des milieux :
a) Lorsqu’ils sont nécessaires à la gestion ou à l’ouverture au public de ces espaces ou milieux, les cheminements piétonniers et cyclables et les sentes équestres ni cimentés, ni bitumés, les objets mobiliers destinés à l’accueil ou à l’information du public, les postes d’observation de la faune ainsi que les équipements démontables liés à l’hygiène et à la sécurité tels que les sanitaires et les postes de secours lorsque leur localisation dans ces espaces est rendue indispensable par l’importance de la fréquentation du public ;
b) Les aires de stationnement indispensables à la maîtrise de la fréquentation automobile et à la prévention de la dégradation de ces espaces par la résorption du stationnement irrégulier, sans qu’il en résulte un accroissement des capacités effectives de stationnement, à condition que ces aires ne soient ni cimentées ni bitumées et qu’aucune autre implantation ne soit possible ;
c) La réfection des bâtiments existants et l’extension limitée des bâtiments et installations nécessaires à l’exercice d’activités économiques ;
d) A l’exclusion de toute forme d’hébergement et à condition qu’ils soient en harmonie avec le site et les constructions existantes :

  • les aménagements nécessaires à l’exercice des activités agricoles, pastorales et forestières ne créant pas plus de 50 mètres carrés de surface de plancher ;
  • dans les zones de pêche, de cultures marines ou lacustres, de conchyliculture, de saliculture et d’élevage d’ovins de prés salés, les constructions et aménagements exigeant la proximité immédiate de l’eau liés aux activités traditionnellement implantées dans ces zones, à la condition que leur localisation soit rendue indispensable par des nécessités techniques.

e) Les aménagements nécessaires à la gestion et à la remise en état d’éléments de patrimoine bâti reconnus par un classement au titre de la loi du 31 décembre 1913 ou localisés dans un site inscrit ou classé au titre des articles L. 341-1 et L. 341-2 du code de l’environnement.
Les aménagements mentionnés aux a, b et d du présent article doivent être conçus de manière à permettre un retour du site à l’état naturel. »

L’ignorance de ces textes induit des inquiétudes vis-à-vis de la procédure de classement. Il est sûr que certains projets pharaoniques comme la construction d’une tour de verre à l’entrée du Gois ou l’installation d’un faisceau laser qui devait relier l’île au continent seront maintenant bloqués. Mais, les paysans, les ostréiculteurs, les hôteliers, etc., pourront continuer à travailler, ils pourront réparer leurs installations et les agrandir dans certaines limites.

Les actions de Vivre l’île 12 sur 12

Dès 1998 nous alertions Dominique Voynet, ministre de l’Environnement, au sujet des menaces qui se précisaient contre les sites du Gois et de ses abords (les polders de l’île et du continent). Nous demandions que pour préserver cet ensemble unique une procédure de classement soit entamée.
Le 14 décembre 1998, nous étions longuement reçus à Matignon par le Conseiller du Premier Ministre en matière d’environnement. Nous avions ainsi l’occasion de lui présenter en détail un dossier de classement du Gois et de ses abords. Le dossier était préparé avec l’Association pour la sauvegarde et la valorisation du pays de Gois, qui réunit des habitants de Beauvoir soucieux de l’environnement. Nous insistions sur l’urgence de l’opération : le classement permettait de geler définitivement les menaces qui planaient alors sur le polder de Sébastopol.
Nous poursuivions sans relâche notre harcèlement administratif et enfin, le 10 décembre 1999, l’association Vivre l’île 12 sur 12 participait à une réunion de travail au cours de laquelle la Direction Régionale de l’Environnement des Pays de la Loire et la Préfecture de la Vendée, après avoir mis en évidence les caractères historique, scientifique, légendaire et pittoresque du site du Gois, lançaient la procédure de classement du site du Gois. Ce classement devait être une étape vers la distinction tout à fait justifiée de Grand Site National.
Un Comité de pilotage auquel nous participions était mis en place, il permettait d’informer les élus et les différents acteurs de cette opération et devait aboutir, en concertation, à un projet de classement.
À la suite de ces travaux, le Conseil général de la Vendée demandait au bureau d’études SCE un « rapport final sur l’étude préalable au classement du site du Gois et de ses abords ». L’association Vivre l’île 12 sur 12, par lettre du 19 juin 2002, faisait parvenir ses remarques à Monsieur le Préfet et à Monsieur le Président du Conseil Général.
Entre temps les représentants de l’État, Préfet et Sous-Préfet, changeaient ; les politiques reprenaient toutes leurs détestables habitudes clientélistes.

Le 29 novembre 2002, nous étions convoqués à une réunion pendant laquelle la SCE devait présenter et commenter son étude. Las, en moins d’une heure le projet, amalgamé à Natura 2000 et au schéma routier Nord-Vendée (non prévus à l’ordre du jour), vigoureusement attaqué par les élus et des agriculteurs noirmoutrins et Belverins fut démantelé.

Un projet de classement minimum, réduit à la chaussée et à l’estran, fut décidé autoritairement. La décision prise ne correspondait plus aux critères de la Loi de 1930, la Loi littoral était encore bafouée (création de parking dans les 100m). Nous nous retrouvions face à un projet caricatural qui ne servirait qu’à drainer quelques subventions pour réparer le macadam.

Nous ne soutiendrons pas un tel projet.

Les membres du comité de pilotage n’étaient pas tous là, il n’y avait pas de fiche de présence, il n’y avait pas de secrétariat de réunion. Il n’y eut même pas de compte rendu de cette lamentable réunion.
Pendant ce temps, après les tempêtes de l’hiver 2003/04 qui, comme d’habitude avaient endommagé la chaussée, des fonctionnaires locaux, forts de l’indifférence de leur hiérarchie, sans étude d’impact préalable, accomplissaient des travaux qui malmenaient une fois de plus le site.
Il fallait recommencer et, une fois de plus, relancer !

Devant l’escamotage de ce projet de protection et de valorisation d’un des plus beaux sites de France nous faisions part de notre vive déception au Préfet de la Vendée et, à notre demande, nous étions reçus au cabinet du ministre de l’Écologie et du développement durable. Une inspection ministérielle était promise, elle devait rencontrer les acteurs de cette tragique farce.

Nous avons rencontré l’Inspecteur général chargé de rapport à la Commission des Sites en mai 2004 ; nous avons écrit au Président du Conseil Général pour rappeler les devoirs de nos élus en ce qui concerne la protection du patrimoine ; le Président de la Région a lui aussi reçu notre appel ; nous attendons les réponses de ces hommes politiques en charge de notre territoire.

Pendant ce temps, comme lors de l’hiver 2002/03, des initiatives locales incontrôlées vont être prises sur le site :

  • dans l’île, un parking situé à la limite du domaine public maritime est en train d’être aménagé sans plus de procès dans les 100m du bord de mer, un restaurant en ruine vient d’être vendu pour être remis en service,
  • sur le continent, des établissements sont agrandis ; le POS de Beauvoir est modifié.

Bientôt, pour une raison quelconque, on va s’apercevoir qu’il faut, en urgence, effectuer des travaux.
Tout semble fait pour qu’un site prestigieux, éligible à la distinction de Grand Site National, se banalise rapidement afin de pouvoir être commercialisé sans limite.
Malgré les menaces, inlassablement nous continuerons, cet été nous diffuserons sur l’île de Noirmoutier un document rappelant à tous les résidents la chance que nous avons d’être les dépositaires d’un site unique dans le monde.

Le PLU de l’Épine

Article du Bulletin N° 38

À la suite d’un recours de Vivre l’île 12 sur 12 le Plan d’Occupation des Sols (POS) de la commune de l’Épine avait été annulé au motif d’une prise en compte insuffisante de la protection des espaces sensibles.

C’est une municipalité nouvelle qui prépare un Plan Local d’Urbanisme (PLU), document qui, depuis décembre 2000, remplace le POS et qui, d’après la loi SRU (loi solidarité et renouvellement urbain), doit présenter le projet d’avenir de la commune en matière d’aménagements, de traitement de l’espace public, de paysage et d’environnement.

Le 17 février, conformément aux exigences de la loi en matière de communication, la municipalité présentait publiquement son projet de PLU.

Au cours de la même réunion, la réflexion menée avec M. Lemoine architecte sur la constitution d’une ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager) était présentée ; nous aurons l’occasion d’en reparler.

En ce qui concerne le PLU, la réflexion de la commune s’inscrit dans les logiques du développement durable : à partir de l’existant, elle utilise tous les atouts de ce petit bourg où l’insertion des activités économiques doit prendre en compte des espaces naturels d’une qualité extraordinaire ; ainsi sont pris en compte :

– la préservation de l’urbanisation traditionnelle, de l’environnement, de certains paysages (haies, clôtures, mares, etc ),

– la restauration de ruines qui ont un intérêt architectural ou patrimonial,

– l’application du PPR (plan de prévision des risques ) dans les zones inondables,

Toutes les activités aquacoles et ostréicoles sont maintenues et leur développement est prévu, des conditions particulières devront permettre la préservation des paysages.

Le développement de l’activité des marais salants a été étudié afin de soutenir la profession en respectant l’environnement, il est prévu de reconstruire les calorges à proximité des marais en activité, le marais doit être ouvert aux promeneurs.

Le périmètre de la zone commerciale s’étend. C’est un sujet pour lequel Vivre l’île 12 sur 12 est plus réservé, l’extension de parkings en bordure de voie et à l’entrée de la ville, au détriment de plans d’eau, va compromettre la qualité du paysage. Nous serons vigilants lors de l’enquête publique.

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Le port de Morin est un port d’échouage, certaines activités portuaires vont nécessiter un zonage particulier, toutes les activités commerciales sont exclues (type boutiques-cadeaux) afin que le port garde une simplicité de caractère qui permet de l’inscrire dans l’environnement sans trop de dommage.

Le camping poursuit ses activités, son cadre sera amélioré.

À la hauteur du bourg, à l’Ouest de la route du Devin, les zones d’urbanisation sont maintenues, elles feront l’objet d’un aménagement concerté pour des besoins spécifiques (extension des ateliers municipaux, lotissements sociaux), le plan d’eau et la salorge de la Cosse seront réhabilités.

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Les campings cars ne sont pas souhaités sur la digue de Devin où ils détruisent le site. Il est difficile de leur trouver un site d’accueil sur la commune, la municipalité entrevoit une solution en bordure du marais.

Quelques opposants virulents et bruyants s’étaient déplacés, leur obstruction systématique, la mise en avant d’intérêts très particuliers, l’inanité de leurs arguments, leur arrogance et leur ignorance navrante (on a entendu dire par exemple que la zone inconstructible se limitait à la plage et non sur les dunes) ont compromis la qualité de l’échange qui aurait dû avoir lieu entre citoyens soucieux de l’avenir de leur commune.

Le travail doit se poursuivre, l’enquête publique devrait se tenir avant la fin de l’année.

Les crépidules

Article du Bulletin N° 38

La conchyliculture en Baie de Bourgneuf doit faire face à deux menaces : les concessions ostréicoles abandonnées qui s’envasent et abritent des millions d’huître sauvages mais aussi les crépidules dont la masse est évaluée à 90 000 tonnes. Mais qui sont ces fameuses crépidules ?
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Un coquillage gênant pour les conchyliculteurs.

Vous avez sans doute rencontré ce coquillage échoué en haut de la plage, seul, avec sa coquille barrée d’une lame sur sa face inférieure, ou en groupe entassant les individus les uns au-dessus des autres, cet empilement des individus lui a d’ailleurs valu le nom scientifique de «crepidula fornicata». Très commun, d’aucune valeur gustative particulière, il est apparu il y a seulement quelques dizaines d’années. Depuis, il prolifère et envahit le littoral, devenant très gênant pour les conchyliculteurs.

En effet, comme l’huître ou la moule, c’est un animal filtreur. Il se nourrit de plancton (animaux et plantes microscopiques flottant dans l’eau de mer) qu’il retire des nombreux litres d’eau filtrés par jour. Il concurrence donc directement les coquillages d’élevage, les privant de la nourriture essentielle à leur développement.

L’histoire de son arrivée sur nos côtes n’est pas banale. L’animal vivait aux Amériques fixé sur un sup-port quelconque : rocher, autre coquillage… Ne pouvant se déplacer par lui-même, il empruntait donc clandestinement les bateaux en s’attachant à leurs coques. Sa première apparition en Europe daterait de 1872, date à laquelle la crépidule débarqua en Angleterre, accrochée aux navires commerciaux provenant des États- Unis. Il faudra ensuite attendre les bateaux du débarquement du mois de juin 1944 pour la voir arriver sur les côtes normandes. Depuis elle a parcouru beaucoup de kilomètres pour envahir peu à peu toute la côte atlantique, portée par les courants sous sa forme adulte de coquillage mais surtout sous sa forme larvaire planctonique. Les larves microscopiques flottant à la surface de l’eau peuvent ainsi dériver sur plusieurs kilomètres avant de se fixer sur de nouveaux supports.

La crépidule prolifère grâce à une reproduction très efficace : les individus mâles et femelles sont empilés régulièrement formant des chaînes d’une dizaine d’individus ce qui facilite la rencontre des cellules reproductrices, spermatozoïdes et ovules. Ces cellules sont rejetées dans l’eau, fusionnent et forment ainsi des millions d’oeufs qui deviendront autant (ou presque) de larves planctoniques. C’est ainsi qu’elle prend peu à peu la place d’autres coquillages sauvages ou d’élevage.

Les solutions recherchées pour l’éliminer sont sans grande efficacité pour l’instant. L’animal n’a pas de prédateurs spécifiques et n’offre pas un attrait gustatif particulier pour les amateurs de coquillages. Il ne reste guère que le ramassage systématique, solution coûteuse, difficile à mettre en place, qu’il faudra recommencer régulièrement mais qui va vite devenir indispensable au maintien d’une conchyliculture rentable.

Ces animaux parasites représentent dans notre Baie de Bourgneuf un tonnage équivalent à celui des huîtres d’élevage ; avec les huîtres sauvages ils sont la cause d’une baisse de vitesse de la croissance des produits conchylicoles dont le prix de revient augmente fortement réduisant drastiquement le revenu des producteurs.

La civelle

Article du Bulletin N° 38

Noël, la fin de l’année, les cadeaux, … c’est aussi le moment où le pêcheur de civelles noirmoutrin prépare ses pibalours. Le bar a disparu, la margade (seiche) est loin d’être annoncée, jusqu’à mi-mars la civelle va remonter le plus loin possible dans les étiers et notre pêcheur l’attend aux endroits stratégiques.

Elle vient de loin notre civelle… Ces alevins d’anguilles, également appelés piballes, nous arrivent chaque hiver de la Mer des Sargasses (au Nord-Est des Antilles) après un trajet long de 6 000 km. Les larves sont portées par le Gulf Stream vers les eaux de l’Atlantique Nord où leur zone de répartition est estimée à 90 000 km2. Les civelles qui ressemblent à des spaghettis argentés, vont se sédentariser dans les estuaires ou remonter et coloniser un grand nombre de cours d’eau, lacs et zones humides. Elles vont s’y transformer en « anguilles jaunes ». Pendant 7 à 12 ans pour les mâles, 12 à 18 ans pour les femelles, elles vont croître et se transformer en « anguilles argentées ». L’instinct de reproduction déterminera alors une nouvelle migration vers la Mer des Sargasses, seul lieu de reproduction de l’espèce. Des oeufs seront à nouveau fécondés et le cycle reprendra.
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Du Pays Basque à la Bretagne des milliers de pêcheurs attendent les civelles. Vendus quelquefois jusqu’à €300 le kilo, les alevins d’anguilles constituent une ressource appréciable pour les navires de petite pêche côtière : en 1999, 133 tonnes de civelles ont été pêchées (officiellement) pour un chiffre d’affaires de 15,6 millions d’euros. Si les civelles font le régal de Espagnols et des Basques, l’essentiel de cette production est exportée à destination des pisciculteurs chinois, qui élèvent l’anguille pour les marchés japonais (aucune technique ne permet à l’heure actuelle d’assurer la reproduction artificielle des anguilles).
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L’île de Noirmoutier avec ses côtes et son réseau hydraulique, est un lieu d’accueil des civelles et de croissance des anguilles. Mais cette année la civelle tarde. Les pêcheurs embusqués sur ses lieux de passage traditionnels désespèrent. Cette pêche qui se pratique de préférence la nuit commence dès que la marée monte ; dans la Baie de Bourgneuf, dans le port de Noirmoutier, les bateaux traînent, accrochées à chaque bord, deux longues chaussettes réglementaires (1,20 m de diamètre), aux mailles très fines : les pibalours. « Les civelles passent souvent la journée enfoncées dans la vase », me dit Richard, « elles attendent la marée montante pour décoller et remonter le courant vers les écluses et les étiers, le plus loin possible. Elles préfèrent les eaux troubles, quand les eaux sont trop claires, elles restent au fond ». Nous sommes dans le port de Noirmoutier-en-l’Île, entre l’écluse du Moulin et le début du chenal, le bateau fait des allers-retours, de temps en temps les pibalours sont relevés puis secoués au-dessus d’un tamis, les crevettes frétillantes sont arrêtées, quelques dizaines de fils argentés ondulants passent dans la caisse en dessous.
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Dès que la récolte est significative, il faut la porter à Fromentine où un mareyeur attend la précieuse cargaison ; rapidement transportée vers le pays Basque dans des bacs d’eau suroxygénée elle sera expédiée quelques heures plus tard vers la Chine.

La civelle attise la convoitise des braconniers qui pêchent sans licence, le long des étiers : ouvrant clandestinement ou quelquefois fracturant les portes d’écluse ils piègent les civelles à ces étranglements du flot montant.

Tous les hivers sont loin d’être fructueux et d’aucun pensent que la ressource s’épuise, un spécialiste de l’IFREMER attribue ce phénomène au manque d’entretien des espaces humides et à la mauvaise qualité des eaux polluées par les rejets agricoles.

Communes, PLU et SCOT

Article du Bulletin N° 38

Depuis 1919, l’île compte quatre communes : Noirmoutier-en-l’Île, l’Épine, La Guérinière et Barbâtre. En 1997, pour des raisons politiques, le Sénateur Oudin avait milité en faveur de la création d’une cinquième commune : l’Herbaudière. Le bon sens avait triomphé et le Préfet de l’époque avait refusé d’entériner cette machination.

Depuis, en France, la tendance naturelle au regroupement des moyens s’est affirmée et notamment, la Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (Loi SRU) a concrétisé la volonté de l’État de promouvoir un aménagement plus cohérents des territoires. Les documents d’urbanismes ont été réformés en conséquence : le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le Schéma de cohérence Territorial (SCOT) ont été instaurés ; l’objectif est d’élaborer des documents plus simples dans la procédure mais plus exigeants dans les contenus, en particulier au regard des exigences environnementales et de prendre en compte, de façon globale et cohérente, des enjeux traités jusqu’alors de façon trop sectorielle.

LE PLAN LOCAL D’URBANISME (PLU).

Alors que le Plan d’Occupation des Sols (POS) se bornait à préciser le droit des sols, le PLU demande aussi aux conseils municipaux, après avoir élaboré un diagnostic d’ensemble et une politique globale pour l’aménagement et le renouvellement de la ville ou du village, qu’ils expriment clairement un projet pour la commune.

Quel est le rôle du PLU

1. Il précise le droit des sols :

  • en délimitant des zones urbaines, des zones à urbaniser, des zones agricoles et des zones naturelles,
  • en définissant exactement ce que chaque propriétaire pourra ou ne pourra pas construire ; il comporte un règlement et des documents graphiques peu différents de ceux des POS.

2. Il indique pour tout le territoire de la commune le diagnostic d’ensemble établi par le conseil municipal.

3. Il comprend un projet d’aménagement et de développement durable qui précise le projet d’évolution et de développement d’ensemble de la commune. Ce document, destiné à tous les citoyens, expose le plus clairement possible les intentions de la municipalité pour les années à venir.

Sur l’île, trois communes sur quatre : Noirmoutier-en-l’Île, l’Épine et Barbâtre ont entrepris la démarche de réalisation d’un PLU. Des réunions publiques préparatoires précédant l’élaboration du PLU se sont déroulées ou vont se dérouler, il est essentiel que les habitants y participent : leurs propriétés sont concernées et de plus, on leur offre (et ce n’est pas si fréquent) le droit de donner leur avis sur le futur de leur commune.

LE SCHÉMA DE COHÉRENCE TERRITORIAL (SCOT) :

l’objectif d’un SCOT est de favoriser une coopération entre l’ensemble des communes faisant partie d’un même bassin de vie. C’est un document où les collectivités locales mettent en cohérence et coordonnent les politiques menées en matière d’urbanisme, d’habitat, de développement économique, de déplacement et d’implantation commerciales. Elles peuvent ainsi mieux maîtriser leur développement, prévenir et réduire les nuisances de toute nature : risques naturels ou technologiques, nuisances sonores, pollutions, …

On comprend bien qu’il est important de coordonner les projets de communes voisines : le choix de développer largement et rapidement de nouvelles zones d’habitat, ou encore d’installer une grande surface commerciale ou industrielle a des incidences sur les autres communes. Il est donc normal que ces choix, dans leurs grandes lignes, fassent l’objet d’une vision d’ensemble et de décisions collectives.

La loi incite fortement les communes, entre autres celles situées à moins de 15 km du littoral, à se grouper dans le cadre des SCOT. C’est le cas de beaucoup de communes vendéennes et pourtant il y a encore peu de projets dans notre département : En mai 2002, une délibération de la communauté de communes d’Atlancia (Givrand, Coëx, La Chaise-Giraud, Landevielle, l’Aiguillon-sur-Vie, St. Révérend, St. Maixent-sur-Vie, Notre-Dame-de-Riez, Commequiers) signale qu’elle accepte de rejoindre Challans, Palluau, Beauvoir-sur-Mer et Saint Jean-de-Monts dans un syndicat mixte (Marais-Bocage-Océan) pour constituer un SCOT. Après une étude de définition d’un périmètre de SCOT sur ces cinq cantons, la situation est actuellement en attente.

Un seul périmètre de SCOT sur le département est pour l’instant approuvé : Yon et Vie. Il regroupe la communauté de communes Vie et Boulogne et la communauté de communes du Pays Yonnais (23 communes au total).

La situation géographique des quatre communes de Noirmoutier met particulièrement en évidence les retombées positives que pourrait avoir la création d’un SCOT aux dimensions de l’île. C’est dans ce but que notre communauté de communes s’est dotée de la compétence SCOT.

Deux écoles cependant s’opposent : ceux qui souhaitent un SCOT à la dimension de l’île et ceux qui veulent se raccrocher à un SCOT continental qui comprendrait Challans. Comme d’habitude hélas, ce sont des considérations politiciennes et non politiques qui ont provoqué cette divergence.

Il y aurait pourtant urgence à travailler ensemble dans notre île car si la communauté de communes a fonctionné en ce qui concerne la lutte contre la mer, la valorisation des marais, la promotion des produits locaux, etc, en matière de développement économique l’intégration communautaire est faible.

Par exemple en matière d’habitat : d’une part les jeunes ménages, les actifs arrivant sur l’île, les jeunes souhaitant quitter le domicile des parents ont des difficultés à se loger et commencent à faire construire sur le continent, d’autre part la population est vieillissante et a des besoins spécifiques en hébergement (services de maintien à domicile, foyers logements). Les centres des communes se dépeuplent en dehors de la saison estivale (risque de village musée). Si la construction neuve présente un rythme soutenu, elle est surtout destinée aux résidences secondaires.

Le continent ne sera pas d’un grand secours en la matière car la problématique du logement (renforcer le parc locatif et le parc social, retenir les jeunes couples) est la même pour les communes du littoral (Bouin, Beauvoir, La Barre-de-Monts), la faiblesse de l’offre foncière est également sensible dans le marais et si les coûts du foncier et du bâti sont importants à Noirmoutier ils le sont aussi en Pays de Monts.

La situation de l’île ne pouvant être traitée comme celle du littoral car elle ne possède pas d’arrière pays, un SCOT insulaire aurait l’ambition de permettre à l’île de répondre à ses problèmes de logement, d’inverser les tendances actuelles et de rééquilibrer la situation en termes de résidence principale/résidence secondaire, retraités/jeunes actifs, accession à la propriété/locatif.

Un SCOT insulaire permettrait aussi de promouvoir une cohérence des réglementations communales par exemple en ce qui concerne la qualité des constructions neuves des quatre communes et ainsi de préserver la spécificité du bâti de l’île.

En matière de transports : l’île dépend peu des projets continentaux qui actuellement ne s’étendent pas jusqu’à Noirmoutier. Les liaisons en car sont faibles et le nombre d’arrêts reste insuffisant sur l’île. L’île pourrait prendre en main son plan de déplacement urbain (PDU) comme l’île d’Yeu où le Conseil Général s’est dessaisi de sa compétence en matière de transports.

En matière économique : l’île n’est pas concernée par les grands projets du Conseil Général dont la politique est d’implanter des « Vendéopoles » à proximité des échangeurs routiers. L’élaboration d’un SCOT insulaire permettrait au moins de réfléchir à l’organisation et à l’implantation des zones d’activités , ce qui pourrait ensuite être un préalable à l’instauration d’une collaboration intercommunale dans le domaine économique. On engagerait des réflexions spécifiques à l’île en matière de filières économique, de moyens de garder des actifs sur l’île et de création d’emplois plus qualifiés et plus diversifiés.

Selon les communes les relations des communes de l’île avec le continent sont légèrement différentes et Barbâtre peut quelquefois se sentir proche de la Barre-de-Monts alors que le poids naturel de Noirmoutier-en-l’Île attire les deux autres communes. Cependant la spécificité insulaire demeure pour les quatre communes et les différences par rapport aux cantons du continent restent majeures. Une bonne partie des problèmes de l’île devraient pouvoir trouver une solution sur place dans le cadre d’un SCOT insulaire : les relations intercommunales ne le permettront que quand les divisions actuelles ne seront plus entretenues dans le but de consolider le règne d’un élu.

Dévasage

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Les travaux de dévasage ont débuté, la pelle extractrice et le chaland sont positionnés dans le port. Quand le chaland est rempli, et que l’état de la mer le permet, il va déverser les vases au large de l’îlot du Pilier.

Château

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Une large partie de la muraille de notre château s’est effondrée. Manque de crédits ? manque d’entretien ? ou les deux ?
De toute façon maintenant il va falloir faire vite avant que la catastrophe
ne s’aggrave!

Les marais salants: un paysage

Article du Bulletin N° 37

De l’aménagement à la conservation

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Des visions différentes du paysage
Le paysage des marais salants est considéré par la plupart des observateurs de notre Île comme une richesse exceptionnelle. Une grande partie de ce territoire, encore en friche, nécessite d’être conservée en eau salée dans l’attente du redéveloppement progressif de l’activité saunière.
Ce paysage a subi les conséquences des grandes évolutions du foncier de l’île depuis cinquante ans, du remembrement agricole aux grandes emprises foncières privées et publiques en passant par les grands travaux d’aménagement des zones aquacoles et ostréicoles. Parallèlement, l’évolution sociologique a favorisé une perte de mémoire et l’apparition de nouveaux usages, souvent incompatibles ou sources de conflits, hydrauliques, de voisinage, ou d’intérêts, sur la destination prioritaire des zones ou des parcelles . De cette diversité d’approches naît facilement une controverse s’exprimant logiquement sur le plan politique.

Un paysage naturel ?
Les “Marais” de Noirmoutier sont une désignation générique bien commode pour tous ceux qui ignorent ou oublient la fonction “salante” originelle de la plus grande part de ces espaces.
La forte évolution sociologique insulaire a favorisé la multiplication de résidents connaissant mal l’histoire de l’île, parfois militants pour une qualité environnementale au sens large, venus de villes où l’on rêve de terres vierges.
Constituant les 3/4 des zones humides de l’île, les marais salants sont encore souvent considérés du seul point de vue écologique. La gestion peut alors être prioritairement consacrée à la sauvegarde de certaines espèces pouvant coloniser les écosystèmes que constituent les marais en friche.
L’oiseau peut quelquefois apparaître comme le personnage principal. L’effet des subventions peut influer sur les objectifs de conservation. Certains acteurs peuvent vouloir créer ou favoriser des milieux artificiels pour la nidification ou le repos d’ espèces considérées comme critères de biodiversité.
Cette vision naturaliste aboutit à considérer l’activité saunière comme un arrière-plan décoratif où la silhouette du saunier sert de faire valoir à l’animal mis en vedette.
Cette attitude témoigne de l’émergence d’une nouvelle vision non agricole du monde rural, parfois du fait de professionnels de l’ environnement. L’existence de l’activité saunière est alors “tolérée” dans son propre territoire.

Un paysage cultural au fort potentiel socio-économique
Pour tous les connaisseurs de l’histoire de l’ île, les marais sont sous-entendus salants. Ils sont une oeuvre historique entièrement humaine. Le paysage de référence est un vaste jardin où chaque parcelle de terre était pâturée ou cultivée. Chaque parcelle d’eau, était l’élément actif d’une “manufacture à ciel ouvert” destinée, depuis le haut moyen-âge à produire du sel par dizaines de milliers de tonnes.
Pour tous ceux qui se souviennent de ce temps où tous les marais étaient cultivés, la première valeur de ces espaces est historique et patrimoniale, mais aussi socio-économique .
Le poids socio-économique de la profession saunière à Noirmoutier va croissant à mesure de l’impact visuel considérable des restaurations de marais salants sur l’image de l’île. D’été en été, des dizaines de milliers de personnes constatent qu’il se passe quelque chose dans le paysage des marais. Chaque étendue d’eau prend soudain un sens. A travers cette prise de conscience se renforce l’image d’un site de qualité et l’identité collective de l’île. Beaucoup d’insulaires y retrouvent leur mémoire. Après une longue période de déclin et d’abandon vécue par tous avec tristesse , le marais salant retrouve une place centrale dans l’économie insulaire.
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Complémentarité des visions
Les différentes visions ne sont pas forcément antagonistes. Il est bien attesté que l’habitat que constitue le marais salant en activité est un facteur de biodiversité. Comme le souligne Alain Gentric, administrateur de la Ligue pour la Protection des Oiseaux en Loire Atlantique dans un entretien pour la Revue Terre Sauvage (N°179) “on s’est rendu compte que dans une zone de marais salants entretenue, le nombre d’espèces remarquables est incroyablement plus important, alors que quand un marais est abandonné, les oiseaux disparaissent.”
En tant que faciès caractéristique du paysage de l’île, le marais salant constitue donc un milieu exceptionnel à plusieurs niveaux, comme paysage historique, source de richesse économique et humaine, et comme biotope remarquable.
1981-2003. De l’ ”Aménagement” à la Conservation
A la création du “Syndicat Mixte d’Aménagement des Marais” (SMAM) en 1981, s’affirmait la volonté d’un développement économique “moderne” et d’une politique de grands travaux équivalant au remembrement de la plaine agricole vingt ans plus tôt. La première vocation de cette structure était de trouver d’énormes financements, ce qu’elle a fait très efficacement.
A cette époque l’aquaculture et l’ostréiculture étaient présentées comme “la solution miracle”, le seul véritable avenir des “marais” qui ont perdu dès lors leur adjectif “salant”. Depuis plusieurs dizaines d’années déjà, tous les élus s’étaient peu à peu convaincus de l’inéluctable et irréversible disparition de cette activité que seuls quelques héroïques anciens perpétuaient, conscients d’être les derniers des derniers. Personne ne croyait vraiment au renouveau d’une profession que quelques jeunes saunières ou sauniers prétendaient alors faire revivre.
Aujourd’hui le contexte socio-économique de l’île a changé.
L’impact économique induit du marais salant et le nombre d’emplois agroenvironnementaux créé, la valeur paysagère et patrimoniale de l’activité, imposent des cahiers des charges d’entretien et de gestion spécifiques aux circuits hydrauliques indispensables à la production de sel.

Questions sur le SMAM
La politique de “remise en eau salée” des zones de “marais” que le SMAM a réalisé depuis sa création en 1981, n’a pas été motivée d’abord par l’activité salicole mais par une volonté de transformations radicales des circuits hydrauliques pour développer de nouvelles activités nécessitant des volumes d’eau fraîche importants.
La plupart des meilleurs marais salants de l’île ont à cette époque été surcreusés, transformés de façon irréversible sans que le développement annoncé tienne toujours ses promesses.
A l’actif du SMAM, les travaux de remise en eau salée ont permis d’éviter l’assèchement de nombreux marais salants aujourd’hui en activité.
Beaucoup de ces travaux ont plus ou moins directement aidé les installations de nouveaux sauniers ou ont pu profiter au redéveloppement de l’activité. Mais après plusieurs années d’exploitation, beaucoup de sauniers se sont rendu compte de certains effets négatifs à long terme des travaux du SMAM. De très nombreuses destructions, du point de vue strictement salicole, ont été commises pendant plus de 20 ans en l’absence de cahiers des charges respectant les contraintes spécifiques de l’entretien et de la gestion hydraulique des zones de marais salants. Pour exemple la destruction quasi systématique des basses berges servant d’appui aux chaussées des étiers, les surcreusements de marais salants ou de zones hydrauliques aujourd’hui impossibles à vider de façon gravitaire ( provoquant un type d’envasement biodéfavorable, un rendement moindre, et un surcoût important aux exploitations) et la destruction de centaines de petits ouvrages hydrauliques en pierres ou en bois dont beaucoup étaient en bon état.

Urgences de conservation, l’assèchement.
Par défaut d’entretien hydraulique volontaire ou par négligence de leurs propriétaires quelques marais salants s’assèchent actuellement et se transforment en marais doux, puis en prés bas, c’est le cas par exemple des marais Mauviollière, de la Rivière, Doridon et de la Grande Loire
Cela est le fait de bouchages récents liés à des pratiques de chasse (mise en eau douce), à la volonté délibérée de certains occupants des prairies, ou parce qu’aucun travail d’entretien et de remise en eau n’y a été réalisé.
Parfois les mises à sec concernent des marais ayant bénéficié de nombreuses aides publiques. Dans certains cas, des marais sont transformés en bassins d’irrigation par surcreusement mécanique. (comme en Champierreux)
Le cas du Marais Roselieu est représentatif des pratiques d’une certaine époque. Utilisé comme décharge sauvage pendant de nombreuses années et comblé par plusieurs centaines de mètres cubes de déchets, il devrait “théoriquement” pouvoir être nettoyé aux frais du propriétaire sous l’autorité du Maire.

Le rôle des propriétaires
La forte division du foncier des marais salants, le nombre important de parcelles hydrauliques indivises, sont des facteurs de protection par les liens très forts qui existent entre une population et “son” territoire. Ils peuvent devenir limitants pour le développement durable si tous les propriétaires ne s’impliquent pas également dans l’entretien et la remise en exploitation des marais salants.
L’existence d’arrières-pensées spéculatives de la part de certains propriétaires dans des zones pourtant théoriquement protégées montre que des progrès sont encore à faire dans l’information et la communication sur ces zones. Une action d’information spécifique pourrait être menée en direction des propriétaires concernés pour les inciter à exercer leurs devoirs d’entretien et de mise en valeur dans un but d’intérêt général de développement socio-économique de l’île.
La définition culturale du marais salant va sans doute se réaffirmer au fur et à mesure du développement et de la structuration de la profession saunière. Le Syndicat des sauniers de Noirmoutier s’étonne que les statuts actuels du SMAM soient demeurés inchangés depuis leur origine et ne mentionnent pas clairement l’existence de la saliculture. Le Syndicat Mixte, qui souhaite apparaître comme le seul compétent pour l’aménagement du marais, peut-il continuer à fonctionner sans intégrer une instance consultative saunière proportionnelle à l’importance territoriale de cette activité ? La notion d’aménagement est-elle aujourd’hui adaptée pour désigner les fonctions de conservation, de restauration et d’entretiens spécifiques que mérite ce paysage cultural?

Nicolas Garnier, saunier, adhérent de “Vivre l’île 12 sur 12”

La concession du Pilier

Article du Bulletin N° 37

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Le 9 avril 1998 un décret accordait à un groupement de six sociétés régionales dit “groupement du Pilier” une autorisation d’extraction en mer de sables et de graviers, sur un secteur quadrangulaire de 8,2 km2 de fonds marins, au Nord de l’îlot du Pilier, à égale distance de la pointe de l’Herbaudière et de la pointe de Saint-Gildas. Il était prévu d’extraire 2 000 000 m3 par an pendant 20 ans à l’aide d’une flotte de cinq navires équipés d’un système de dragage hydraulique capable de récupérer les granulats par 20 mètres de fond.

Une enquête publique avait lieu à la fin de l’année 1998. Nous y participions et nous étions inquiets des effets de cette exploitation :

* sur la pêche professionnelle : la zone du Pilier est une zone de transition entre les nourriceries de la Baie de Bourgneuf et les zones de pêche,
* sur les côtes sableuses de notre île : la création d’une fosse de 40 000 000 de m3 entre l’estuaire de La Loire (d’où vient notre sable) et notre île nous semblait de nature à diminuer l’apport de sable sur nos plages et par conséquent aggraver la menace d’érosion des dunes qui nous protègent de l’océan.

Nos craintes étaient suffisamment entendues pour que le Préfet assortisse son autorisation d’exploiter d’une CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) qui devait se réunir tous les ans. Il annonçait un bilan au bout de cinq années, ce bilan devant être déterminant pour décider ou non de la poursuite de l’exploitation.

COMMENT FONCTIONNE UNE CLIS ?

Dans un souci de “transparence” donc, le Préfet de la Loire-Atlantique créait une CLIS à laquelle l’association “Vivre l’île 12 sur 12” était invitée à participer. On trouvait dans cette commission des représentants de l’État, des élus, des professionnels de la pêche, des associations et les exploitants. L’objet de la CLIS était de participer à un programme de suivi environnemental qui devait garantir l’innocuité de l’exploitation sur l’environnement.

La première réunion se tenait le 15 décembre 2000. La réunion avortait rapidement car le bureau d’études chargé du suivi environnemental n’avait même pas jugé bon de se déplacer. La Secrétaire Générale de la Préfecture notait dans le compte rendu qu’une nouvelle réunion aurait lieu “lorsque les informations nécessaires à la réouverture de la concertation seront disponibles”.

Confiants, nous attendions une nouvelle convocation dans les semaines à venir.

Cependant, quand même inquiets, le 24 juin 2001, nous demandions des nouvelles : pas de réponse.

Furieux, le 10 mai 2002, nous faisions un compte rendu de ces débuts laborieux à Mme. la ministre de l’Écologie et nous lui demandions d’intervenir. Miracle ou efficacité ministérielle nous étions convoqués pour le 2 juillet 2002 !

Le compte rendu des travaux faits par les exploitants permettait de se rendre compte que la souille créée par l’extraction n’évoluait pas du tout comme cela avait été prévu dans l’étude d’impact : le volume de la souille ne correspondait pas du tout au volume de sédiments extraits par les dragues. Il se passait un phénomène que tous les non experts avaient prévus : quand on creuse sur la plage dans le sable détrempé, le “trou” se comble rapidement et modifie la topographie des environs du trou. Nous avons demandé aux experts une explication, ils ont déclaré être surpris par le phénomène mais promettaient de nous fournir une explication…la prochaine fois !

Un mois, deux mois, un an après cette réunion décevante, nous n’avions pas reçu de compte rendu de réunion… Des fonctionnaires avaient été déplacés et la réunion étaient bien loin. Quelqu’un devait quand même se réveiller puisque 14 mois après la réunion, en même temps qu’une convocation pour une nouvelle CLIS, le compte rendu nous parvenait enfin : incomplet, éludant les questions gênantes.

La troisième CLIS (en quatre ans) se réunissait donc le 25 septembre. Une étude biosédimentaire très scientifique était distribuée, cette distribution tardive rendait son exploitation par les participants impossible. Dès le début nous faisions remarquer à M. le Secrétaire Général de la Préfecture que la désinvolture avec laquelle la CLIS fonctionnait était humiliante pour les citoyens que nous représentions et pouvait être prise comme une marque de mépris envers la société civile.

Le même type de “dialogue” reprenait :

* incapacité d’expliquer l’évolution de la bathymétrie (mesures des profondeurs marines) sur et aux approches de la concession,
* refus d’envisager une étude sérieuse des effets de cette extraction sur les plages noirmoutrines sous prétexte qu’elle serait trop onéreuse,
* refus d’envisager, comme le demande IFREMER, une étude élargie des effets de la concession sur les fonds marins,
* rejet, comme non fondées, des observations des professionnels de la pêche qui constatent une modification spectaculaire des fonds marins et un appauvrissement catastrophique des ressources halieutiques.

Après quelques moments de ce dialogue de sourds, les professionnels de la pêche exaspérés, demandaient officiellement au Préfet de suspendre l’autorisation d’exploiter.
L’année prochaine la CLIS correspondra à la cinquième année d’exploitation de la concession. Nous avons écrit au Préfet pour lui demander de modifier les prescriptions de son arrêté afin que le bilan des conséquences environnementales prévu soit suffisamment précis pour que la procédure retrouve un peu de crédibilité.

Le tribunal ordonne la démolition de la maison sur la dune

Article du Bulletin N° 37

Un peu d’histoire : la Loi littoral était promulguée le 3 janvier 1986. En 1994, à l’occasion de la révision la révision de son Plan d’Occupation des Sols (POS) la commune de l’Épine se devait de la mettre en application
Cependant devant les énormités mises en évidence par l’enquête publique, Vivre l’île 12 sur 12 engageait une procédure pour « erreurs manifestes d’appréciation sur de nombreux sites de la commune ». Le Tribunal Administratif sanctionnait la commune en annulant le POS. Le Maire, négligeant l’intérêt de ses concitoyens qui attendaient impatiemment un POS, devait d’ailleurs se pourvoir en appel. Il faudra attendre l’été 2000 pour que devant les blocages inéluctables le Maire daigne enfin s’intéresser à un nouveau POS.
Mais … revenons à 1995.

Le 26 octobre 1995, en dépit de la procédure qui était alors en cours contre le POS, le maire sûr de ses pouvoirs, inconscient des conséquences possibles pour la commune, signait un permis de construire à la SCI Fortiche pour édifier une maison au lieu-dit Les Thibaudières, sur la dune bordière, à un endroit où cette dune constitue le rempart de l’île contre la mer (depuis pour protéger cette construction il a fallu construire un enrochement ! ). Rappelons que la loi littoral interdit toute construction, en zone non urbanisée, dans la bande des 100 m du bord de mer.

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Alertés par le début du chantier, nous avons déposé une plainte enregistrée le 26 décembre 1995 devant le Tribunal Administratif de Nantes qui, le 15 février, ordonnait un sursis à exécution. Pendant ce temps, le constructeur, fort de l’appui actif du maire et de son impunité, continuait les travaux à marche forcée.
Le 19 février nous faisions constater par un huissier que les travaux se poursuivaient.
La construction s’achevait dans la précipitation et avec la bénédiction du maire, quand le 21 mars le Tribunal annulait le permis de construire, il était apparemment trop tard. La maison avait été achevée en deux mois ! On imagine la satisfaction du maire et des propriétaires d’avoir réussi à « rouler dans la farine » une association de défense de l’environnement.

C’était quand même un peu ennuyeux être propriétaire une maison dont le permis de construire est illégal, et puis, le maire ne pouvait plus distribuer des permis de construire sur cette partie de la côte ! Aussi la Société civile immobilière (SCI) propriétaire de la maison et la commune poursuivaient la procédure en appel.

La Cour Administrative d’Appel leur donnait tort le 27 mai 1998.
Qu’à cela ne tienne, ils se pourvoyaient en cassation devant le Conseil d’État le 13 août 1998.
Le 17 septembre 2000, le Conseil d’État , donnait acte aux deux pétitionnaires du désistement de leur requête.
Nous souhaitions que cette affaire devienne exemplaire et que la jurisprudence soit claire dans le cas de constructions qui s’affranchissent de la loi littoral : nous transmettions donc la décision du Conseil d’État au Sous-Préfet, celui-ci nous signifiait son impuissance. Nous prenions alors la décision d’assigner les propriétaires devant le tribunal des Sables d’Olonne pour obtenir la démolition de la construction.
La SCI Fortiche présentait sa défense et demandait au juge de rejeter notre demande en prétendant :

qu’une association ne pouvait ester en justice à partir des intérêts collectifs qu’elle représente si elle ne pouvait justifier d’un préjudice direct et personnel,
qu’elle avait agi en toute légalité.
Dans un jugement très important et qui va prendre toute sa place dans la jurisprudence de la loi littoral , le juge déclare :
« l’association Vivre l’île 12 sur 12 est fondée à agir contre toute décision administrative ayant un rapport direct avec son objet et produisant des effets dommageables pour l’environnement […],
la faute résulte pour le constructeur dans la violation d’une règle d’urbanisme impérative. »
Le Tribunal déclare recevable l’action introduite par l’association Vivre l’île 12 sur 12,

il ordonne la démolition de l’immeuble appartenant à la SCI Fortiche, dans un délai de quatre mois sous astreinte de EUR150 par jour de retard,
il condamne la SCI Fortiche à payer EUR4 000 à l’association Vivre l’île 12 sur 12.
La SCI Fortiche fait bien sûr appel de ce jugement.
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Domaine publique maritime: définitions

Article du Bulletin N° 37

À l’occasion de la forte attirance du public pour le littoral, la mer et les loisirs nautiques, le DPM (domaine public maritime) a trouvé un regain d’actualité ( les fameuses paillottes en étaient un exemple). La gestion du DPM doit concilier l’intérêt général et l’intérêt des particuliers, les pêcheurs professionnels et les plaisanciers, la protection du littoral et le développement local des activités liées à la mer : intérêts souvent difficilement conciliables .

LES TEXTES : C’est l’État qui gère le domaine public maritime à l’aide de quelques textes comme le Code du Domaine de l’État, la loi du 28 novembre 1963 relative au Domaine Public Maritime et surtout la loi du 3 janvier 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral dite Loi littoral.

LES PRINCIPES : les principes de gestion peuvent être résumés ainsi :
– le domaine public maritime doit être laissé en l’état naturel, autant que faire se peut,
– toute implantation doit, soit satisfaire à un service public, soit présenter un caractère d’intérêt général bien affirmé, soit avoir un caractère privé destiné à l’intérêt public,
– l’implantation doit nécessiter impérativement la proximité de la mer ou rechercher le bord de mer du fait de son attraction touristique,
– elle doit respecter les conditions de salubrité, de sécurité, de conservation, et de protection des droits des usagers et du public, en particulier l’accès au bord de l’eau,
et faire l’objet d’un titre juridique approprié.
LA TERMINOLOGIE : le DPM comprend :
1. le domaine public maritime naturel, constitué :
– des lais (dépôts alluvionnaires) et relais de mer (terrains dont la mer s’est retirée) formés postérieurement à la loi du 28 novembre 1963, ou antérieurs à la loi et incorporés par un acte administratif,
– du rivage, appelé également estran ou zone interdidale ( compris entre la limite haute des plus hautes mers en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles et la limite des plus basses eaux),
du sol et sous -sol de la mer (compris entre la limite des plus basses eaux et 12 milles marins).
2. le domaine public maritime artificiel, constitué :
– des ports et de leurs dépendances à l’intérieur des périmètres portuaires,
– des ouvrages liés à la sécurité de la navigation maritime (phares, etc).

Le DPM est inaliénable (on ne peut le vendre) et imprescriptible (il est interdit de l’acquérir grâce à une occupation prolongée).

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Démolition d’une construction illégale

Le 12 novembre 2003, à la requête de l’association de défense de l’environnement Vivre l’île 12 sur 12, le Tribunal de Grande Instance des Sables d’Olonne ordonnait la démolition d’une construction située au 15 de la rue des Thibaudières sur la commune de l’Épine.

Ce jugement est le dernier épisode d’une longue lutte qui a débuté en octobre 1995 lorsque le maire de l’Épine accordait, en dépit des prescriptions de la loi littoral, Continue reading

La chenille processionaire du pin

Article du Bulletin N° 36

La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa)

La chenille processionnaire est un insecte appartenant à l’ordre des lépidoptères. Cette chenille est la forme larvaire d’un papillon nocturne. Elle étend ses ravages sur les forêts de pins et de cèdres de tous les pays méditerranéens.

Le Sud de la France et les zones atlantiques sont les plus touchés. Son cycle biologique est annuel. De plus, les populations de processionnaires subissent des fluctuations importantes et assez régulières s’étalant sur plusieurs années. La “processionnaire du pin” se caractérise par son comportement grégaire et par la formation de nids soyeux dans la partie haute et éclairée des arbres. L’activité des chenilles, l’alimentation et la confection du nid sont nocturnes.

Les adultes, papillons nocturnes, émergent au cours de l’été, de fin juin à mi-août. Pour pondre les femelles parcourent quelques kilomètres à la recherche d’un hôte qui leur convienne.

Le développement larvaire complet, qui dure entre 4 et 8 mois, s’effectue en cinq stades. A la fin du cinquième stade, les chenilles quittent l’arbre en procession et cherchent un endroit au sol suffisamment chaud et meuble pour s’enfouir et se symphoser. Les chrysalides peuvent subir un repos prolongé d’un an, qui permettra aux adultes de sortir aux dates optimales sous forme de papillon.

Les chenilles consomment les aiguilles de Pins. Une défoliation, même totale de l’arbre, ne provoque pas la mortalité des arbres atteints, mais en ralentit la croissance.

Les histamines contenus dans les poils urticants des chenilles processionnaires sont une source de gêne  importante : outre des démangeaisons épidermiques, l’inhalation de ces poils peut avoir des conséquences fâcheuses sur le plan respiratoire, aussi bien chez l’homme que chez les animaux domestiques

La lutte ne permet pas d’éviter une nouvelle pullulation, mais elle protège les peuplements de pins les plus sensibles. Elle se fait à l’aide de produits insecticides répandus en automne par hélicoptère par les municipalités ou les agents de l’ONF. Des produits similaires sont à la disposition des particuliers

Les particuliers privilégieront une intervention mécanique sur les gros cocons soyeux communautaires installés à l’extrémité des rameaux : à l’aide d’un sécateur ou d’un échenilloir on coupe puis on brûle les branches infestées.

Si les nids d’hiver restent inaccessibles, on peut empêcher les chenilles de regagner le sol au printemps en badigeonnant un anneau de glu autour des troncs concernés.

Brèves

Article du Bulletin N° 36

La population du département de la Vendée consomme 135 000 m3 d’eau par jour pendant la saison estivale et 50 000 m3 en moyenne pendant les autres mois de l’année.

Selon l’association La facture d’eau est imbuvable  « l’infrastructure importante que le communes et les syndicats d’eau ont dû mettre en place pour faire face à cette pointe de consommation de l’été, et au traitement des eaux usées qui en résulte, demeure largement à la charge des petits usagers de l’eau ». L’association réclame en vain depuis plusieurs années une participation effective de l’industrie touristique au budget de l’eau.

Elle demande aussi que les mobile homes et les bungalows fixés à demeure soient assujettis, comme les autres habitations au paiement de l’abonnement. Selon l’association, en Vendée, le montant de l’abonnement s’élève à trois fois le prix de l’abonnement moyen en France.

La municipalité de Noirmoutier a décidé de poser sa candidature pour la concession du port de l’Herbaudière. Les concessionnaires actuels, et ce jusqu’en 2023, sont la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée pour le port de pêche et la SA du port de plaisance (sous concessionnaire de la partie plaisance).

Les gestionnaires actuels du port de plaisance se trouvent un peu à l’étroit. La demande d’emplacements est importante et ne peut être satisfaite. Un projet pour augmenter sa capacité d’accueil est dans les cartons de Dominique Arrighi, président de la SA du Port de plaisance. Inutile de vous dire que nous allons suivre ce projet de très près !

Nous attirons tout spécialement l’attention des habitants de La Linière sur ce projet

Un épi a été implanté sur la plage des Sableaux. En bois d’azobé, long de 64 m, il est destiné à retenir les sables transportés tout le long de la plage par la dérive littorale. Les épis de la Clère et du Vieil seront restaurés.

Philippe de Villiers, Président du Conseil Général de la Vendée reproche à son Vice-président Jacques Oudin, le temps qu’il passe à faire de la « politique politicienne » au lieu de défendre les grands dossiers vendéens (Ouest-France).

Toujours sur Ouest-France le 20 septembre, Philippe de Villiers demande cette fois ci à J. Oudin de se retirer de la présidence du Comité d’expansion de la Vendée, ce dernier n’a pas envie d’être poussé sur la touche.

Décidemment le torchon brûle!

Vivre l’île 12 sur 12   a été invitée à la première Assemblée générale de l’association de défense de La Linière. Nous avons été à même de leur apporter quelques éclaircissements sur les causes de l’érosion de leur plage.

Nous avons souligné que, quand une plage ou une dune était victime d’une érosion extraordinaire, la source du phénomène pouvait être lointaine. Ainsi la concession des sables du Pilier pourrait être à l’origine de cette érosion.

De gré ou de force, tous les Noirmoutrins sont solidaires dans ce domaine, leur vigilance ne doit pas se limiter au proche environnement.

De plus en plus d’îliens se plaignent de l’indigence des moyens de transport en commun mis à leur disposition. Un exemple a été cité récemment : une habitante du Vieil qui ne sait pas conduire et qui veut rendre visite à son mari en convalescence à Bon Secours à La Guérinière a dû quitter son domicile le matin pour n’y revenir qu’en fin d’après midi en usant des moyens de transports en commun.

Il est certainement très utile de subventionner des manifestations prestigieuses, d’investir dans des ports de plaisance, …, mais, quand la saison est terminée, il reste du monde dans l’île. Ne pourrait-on pas par exemple, utiliser les cars scolaires, leur mission de ramassage terminée, pour instaurer au profit des quatre communes, une navette qui ferait le tour de l’île ?

Les jeunes ménages noirmoutrins se plaignent amèrement des difficultés qu’ils rencontrent pour se loger dans l’île : le parc locatif est réduit et les loyers sont très élevés. Ainsi y a t’il de plus en plus de jeunes couples qui se logent sur le continent.

La solution à cette difficulté serait la construction de logements HLM. Malheureusement l’effort reste faible. Entre 1990 et 1999 il ne s’est construit que 40 logements sur l’île, pendant la même période il s’en construisait 151 à Saint-Jean-de-Monts.

Le Comité de pilotage dit du Parc Littoral du Gois auquel nous participons a donné son accord pour que la Communauté de Communes engage, avec la Direction Régionale de l’Environnement, les démarches en vue de faire classer en Réserve Naturelle le polder de Sébastopol.

L’été dernier nous avions lancé une campagne en faveur de la destruction du Baccharis Hamilifolia plante parasite, à la multiplication difficilement contrôlable qui menace le marais. Le bilan est maigre :

·         le Maire de l’Épine a essayé en vain d’entraîner ses concitoyens,

·         quelques sauniers se sont associés à notre action,

·         la LPO a nettoyé le polder de Mullembourg,

·         des élèves du collège des Sorbets ont été mobilisés,

·         des pieds ont été arrachés dans le polder de Sébastopol.

C’est bien insuffisant, le Baccharis va croître et multiplier aux dépens du marais

Association de protection du site de Luzan

Article du Bulletin N° 36

ASSOCIATION DE PROTECTION DU SITE DE LUZAN

Après 13 ans d’existence, l’Association de Protection du Site de Luzan s’efface et passe le relais.

Née en 1989 pour protéger le site de Luzan et son environnement, à la pointe de l’Herbaudière, au Nord-Ouest de l’agglomération de l’Herbaudière, elle regroupait les usagers du site : habitants permanents, résidents secondaires et campeurs familiers du camping de la Pointe

Les objectifs de l’association étaient clairs :

– mettre tout en œuvre pour préserver ce site naturel de tout projet coûteux entraînant des dégradations inutiles et/ou irréversibles pour l’environnement de la pointe de l’Herbaudière et donc de l’ensemble de l’île de Noirmoutier.

– rester vigilants afin que les élus de l’île respectent les droits des citoyens (application de la loi littoral, accès aux documents administratifs communicables au public, …)

Nous nous sommes ainsi opposés :

– au projet d’une route côtière surplombant la plage, au titre d’un désenclavement. Le maître d’ouvrage de ce projet était le Département. Le projet prévoyait 4 expropriations d’habitants de l’île et entraînait des travaux d’enrochement lourds nécessaires pour l’assise de la route. On prétendait alors que ces enrochements avaient pour fonction la protection du littoral !

– aux déversements périodiques sur l’estran de vases toxiques ou de matériaux de déblais (1972 creusement du port et 1985 dévasage). C’est à l’ occasion du creusement du port que la dune a été supprimée.

– aux déversement prévisibles des déblais provoqués par une nouvelle extension du port (extension annoncée en 1993 et au sujet de laquelle nous avions émis de sérieuses réserves).

Nous avons proposé un plan de réhabilitation paysagère du site qui le laissait accessible au public (restauration et protection du Dolmen de la Pointe, aménagement simple et sécurisé d’un sentier littoral).

Résultats (obtenus en coopération avec l’Association Vivre l’île 12 sur 12) :

– en 1992, le Président du District a été condamné par le Tribunal Administratif de Nantes à nous verser une indemnité à la suite d’un refus de nous communiquer différents documents concernant les travaux d’enrochement.

– l’arrêté préfectoral du 2 juin 1994 autorisant le “bouclage” de la RD 5 par une route surplombant la plage a été annulé par le Tribunal Administratif de Nantes (il est important de souligner que cette victoire a permis d’éviter l’expropriation de 4 riverains).

– en hiver 1993 – 1994, à nouveau 100 000 m3 de vases provenant du port de l’Herbaudière ont été déversées en mer par une conduite dans la baie de Luzan (lieu de baignades et de pêche).

Le Tribunal Administratif de Nantes et le Conseil d’État ont rendu un jugement en notre faveur mais trop tard pour empêcher le déroulement de l’opération.

– pour la dernière opération de dévasage du port (bassin pêche terminée en hiver 2003 – bassin plaisance devant se terminer en hiver 2004), nous avons été considérés comme des interlocuteurs incontournables par les deux maîtres d’ouvrage (CCI et SA du Port de Plaisance) et nous les remercions ; cette opération s’est faite au mieux de ce que l’on pouvait attendre en effet il n’y a pas eu de rejet sur l’estran ; pour arriver à ce résultat nos associations ont dû, pendant près de dix ans, exercer une pression soutenue sur les gestionnaires et ce dans une atmosphère souvent très conflictuelle.

luzan.jpg
(cliquez pour agrandir)

Pendant l’hiver 1993/94, c’est dans cette petite anse qu’ont été rejetées 100 000 m³ de vases toxiques.

Épilogue.
Depuis quelques années, notre travail rejoint continuellement celui de l’Association Vivre l’île 12 sur 12 dont nous sommes membres et avec qui nous entretenons des relations très étroites.

Aussi la question de la pérennité de notre petite association se posait (double emploi avec une association agréée par le Préfet de la Vendée de défense de l’environnement, éparpillement d’énergie pour faire vivre deux structures dont les objets se rejoignent) ;

Par ailleurs, tant la complexité des dossiers que la dimension des projets auxquels le site de Luzan est confronté (extension des ports, défense contre la mer, piste cyclable, opérations de dévasage du port, projet de route sur le littoral…) nous confirment que ce sont des dossiers qui relèvent de plus en plus des problèmes environnementaux et écologiques de l’ensemble de l’île de Noirmoutier.

Aussi, après décision en assemblée générale, c’est en toute conscience que je passe le relais à l’équipe de « VIVRE L ÎLE 12 SUR 12 », je continuerai à apporter à titre personnel tout mon engagement, puisque je reste membre du Conseil d’Administration. Je serai bien sûr disponible pour répondre à toutes vos questions.

Je vous rappelle amicalement que les adhérents lors de la dernière réunion du 29 août 2003 ont confirmé toutes ces orientations et souhaité vivement que chacun prolonge son attachement à la protection de l’environnement du Luzan (et donc de l’île) après la dissolution de l’Association de Protection du site de Luzan en devenant membres de l’Association vivre l’île 12 sur 12.

L’actif de l’Association de Protection du Site de Luzan sera transféré à l’Association “Vivre l’île 12 sur 12”.

Maryvonne DAVIET, Vice-Présidente et Liquidateur.

L’Association du Luzan a décidé de cesser ses activités. Depuis de longues années nous avons combattu côte à côte avec pour objectif unique et essentiel la défense de l’environnement de notre île.

Nous remercions vivement les membres du Luzan de nous avoir accompagnés, d’avoir suivi les difficiles dossiers de ce secteur et de les avoir menés jusqu’au bout dans un contexte souvent conflictuel. Les résultats sont encourageants, nous considérons que notre travail commun a porté ses fruits.

C’est avec fierté que nous vous accueillons au sein de “12 sur 12”. Les pressions sur notre île sont fortes, nous ne serons jamais assez nombreux pour éviter la détérioration des paysages et de la qualité de vie que nous recherchons.

Nous avons besoin de vous pour continuer le travail.

Marie-Thérèse Beauchêne, Présidente de “Vivre l’île 12 sur 12”

Razzia sur le sable!

Communiqué de presse:

Les plages de Noirmoutier sont alimentées par les alluvions de la Loire, alluvions qui transitent par l’estuaire avant d’atteindre nos côtes.

Le 12 juillet 1999 un arrêté préfectoral autorisait un groupement d’exploitants de carrières de sable à prélever, pendant 20 ans, 2,3 millions de m³ de sable par an au Nord de l’îlot du Pilier à 8 km de la côte de Noirmoutier.

46 millions de m³ de sable ! Pour réaliser l’importance de ce volume imaginez Continue reading

Expo dune

communiqué de presse: 

UN PLAN DE SAUVETAGE POUR LA DUNE NOIRMOUTRINE

Cet été Vivre l’île 12 sur 12  a mené plusieurs actions de sensibilisation en faveur de la dune et en particulier une exposition sous le titre La dune : fragile rempart de l’île.

Environ 1 700 personnes ont visité cette exposition ; elles ont fait connaître leur satisfaction oralement ou par écrit. Beaucoup ont regretté que cette exposition ne soit pas plus longuement et plus largement diffusée.

Beaucoup aussi ont manifesté leur émotion devant la pression touristique sans cesse croissante qui s’exerce sur nos dunes et sur notre environnement en général. Cette pression, si elle n’est pas régulée, laisse prévoir dans un avenir proche Continue reading

Ébauche d’une critique d’une carte d’aléas

Article du Bulletin N° 35

Généralités :
Dans le cas d’une tempête extrême, plusieurs paramètres restent totalement aléatoires, peu prévisibles, d’un ordre de grandeur impossible à chiffrer avec précision :
· La hauteur d’eau en cas de surcote. En novembre 1999, surcote de 0,9 m, hauteur d’eau dans le port de Noirmoutier : 3,67 m IGN. Le même jour à la Rochelle, surcote de 2 m !
· Hauteur d’eau maximum possible au même endroit retenue par les services techniques : 3,86 m Hauteur des ouvrages de défense contre la mer retenue par la DDE : 4 m IGN.
· Dans le cas d’une rupture de digue ou d’une brèche dans une dune, le volume d’eau admis dépend :
– De la taille de la brèche en longueur et profondeur (hauteur)
– De la hauteur d’eau à ce moment là
– De la direction et de la force du vent
– De l’évolution de l’érosion latérale de la brèche (augmentation possible de la longueur et de la profondeur).
– De l’heure de la marée par rapport à la haute mer pour pouvoir quantifier le temps pendant lequel le volume d’eau pourra s’engouffrer dans la brèche avant la marée descendante.
– De la hauteur de vase à l’extérieur de la digue. Inégale le long des digues. Une hauteur de vase importante par exemple aux Grands Chapelains, à Bremaud, protège ces digues d’une rupture importante et limite le temps possible d’une invasion marine.(Ce qui peut causer un problème d’alimentation en eau salée, en particulier à l’écluse de Cailla).
– De la capacité des secours à intervenir rapidement. Le chemin à la base des digues permet certes une intervention rapide mais que faire dans le cas de brèches multiples sur une même section de digue ?

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Plan de prévention des risques naturels prévisibles

Article du Bulletin N° 34

Plan de prévention de risques naturels prévisibles – épouvantail ou réalité?

Qu’est-ce qu’un Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles ?

Un réel moyen de prévention ou encore un texte de loi non appliqué ?

Souvent perçus comme des événements dûs au hasard, longtemps acceptés avec un certain fatalisme, comme si l’être humain était impuissant face à ces phénomènes aléatoires, les risques naturels, grâce à l’avancement des connaissances scientifiques sont maintenant mieux compris et il est désormais possible d’en prévoir, avec une certitude suffisante, l’évolution et le développement.

Les risques naturels sont des aléas dont les effets mettent en jeu des pertes possibles en vies humaines, en biens et en activités.  Nuls en l’absence de l’homme, ces risques peuvent se transformer en catastrophes lorsque la société n’a pas su, n’a pas voulu, ou a trop tardé à prendre les mesures de prévention ou de protection nécessaires.

L’histoire de Noirmoutier  évoquée dans notre bulletin d’information n° 33 (Principales catastrophes et cataclysmes dans l’île de Noirmoutier depuis le III ème siècle), nous  a rappelé sans ambiguïté la vulnérabilité croissante de notre  île face à la fréquence accélérée des événements naturels de grande ampleur.

Les PPR et la loi :

La loi du 13 juillet 1982 avait instauré les PER (devenus depuis PPR) : “ l’État élabore et met en œuvre des plans d’exposition aux risques naturels (PER) qui déterminent les zones exposées et les techniques de prévention à y mettre en œuvre tant par les propriétaires que par les collectivités locales. Ces plans valent servitude d’utilité publique et sont annexés aux plans d’occupation des sols. “

Le décret de 1984 et la loi du 22 juillet 1987 l’avaient complétée.

Le 30 avril 2002 une circulaire interministérielle précisait à l’Administration et aux élus “la politique de l’État en matière de risques naturels prévisibles et de gestion des espaces situés derrière les digues de protection contre les inondations et les subversions marines”.

Cette circulaire donnait aux agents de l’État les directives d’application des lois précédentes.

Elle rappelait notamment :

1. la politique de l’État en matière d’information sur les risques naturels prévisibles : “ de par la Loi, les citoyens ont un droit à l’information sur les risques naturels prévisibles. Il est donc de votre responsabilité de porter à la connaissance de tous, les risques naturels prévisibles dont vous avez vous-même connaissance”.

Il est de la responsabilité de l’Administration, des élus d’informer les citoyens sur les risques naturels prévisibles. Il est impensable que cette information ne soit pas donnée particulièrement lors de la délivrance des certificats d’urbanisme, il est  aussi anormal que cette information ne soit pas à la disposition du public lors de l’enquête publique qui précède l’établissement d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU).

2. la politique de l’État en matière de réduction du risque : “la doctrine de l’État, repose sur deux principaux objectifs : interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses, réduire la vulnérabilité.

Ces objectifs imposent de mettre en œuvre les principes suivants :

– veiller à interdire toute construction et saisir les opportunités pour réduire le nombre des constructions exposées dans les zones d’aléa les plus forts,

– éviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.

3. les motivations de l’État : la première priorité de l’État est de préserver les vies humaines. La deuxième priorité est de réduire le coût des dommages liés à une submersion marine ou à une inondation, ce coût étant finalement reporté sur la collectivité.

4. les outils de mise en œuvre des objectifs et principes de l’État : la prescription de Plans de Prévention des Risques (PPR)  littoraux ou inondations doit être poursuivie…

L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou submersion centennale si celle-ci est supérieure.

Nous publions dans notre dossier la carte d’aléa de l’île de Noirmoutier.

5. La position de l’État dans les zones endiguées : les zones endiguées sont des zones soumises à un risque de submersion marine ou d’inondation où le risque de rupture brutale ou de submersion des digues, avec des conséquences catastrophiques demeure, quel que soit le degré de protection théorique des digues…

Par ailleurs, la zone peut également être exposée aux inondations par contournement, par remontée des nappes phréatiques, etc. Pour ces raisons, il convient d’afficher clairement l’aléa et le risque lié soit au dépassement de la submersion marine, soit au dysfonctionnement de l’ouvrage et d’en informer la population.

Dans l’île de Noirmoutier, 70 % des terres sont situées dans des zones inondables ou submersibles. Un pourcentage important de ces zones à risques est déjà urbanisé ou figure dans des zones urbanisables.

Deux causes majeures de sinistre sont à envisager :

–  la submersion lors d’un “vimer”

– des inondations provoquées par les eaux de ruissellement difficiles à évacuer lors de pluies persistantes (hivers 2000-2001et 2002-2003 )

La conjonction de ces deux facteurs représente le plus grand risque possible.

Les risques naturels donnent-ils tous lieu à des sinistres ?

Pour qu’un sinistre survienne il faut que les personnes ou les biens  soient soumis à l’effet de la menace. C’est alors qu’on s’interroge sur la ou les causes du sinistre, par exemple :

Une catastrophe provoquée par montée des eaux  est-elle amplifiée par l’implantation de bâtiments et autres infrastructures construits en zone inondable ?

La réponse est oui.

Prendre à la légère des données scientifiques accablantes pour les administrateurs peu enclins à limiter les développements divers, c’est à terme, prendre des risques avec cette économie qu’on prétend maintenir.

Bien sûr des enrochements, des digues rehaussées (mais alourdies), entretenus régulièrement,  restent indispensables pour protéger les zones ostréicoles, agricoles, artisanales ou pavillonnaires inondables. Mais on ne doit pas oublier que tout ouvrage de défense présente des limites qui, un jour ou l’autre, seront dépassées. Même abrité derrière des murailles on ne doit pas perdre de vue la notion de risque permanent.

Pourquoi imposer avec vigueur à chaque municipalité de l’île l’établissement d’un Plan de Prévention des Risques ? Par souci d’honnêteté et de transparence puisque les mairies autorisent des développements variés dans des zones inondables bien répertoriées.

Quelles sont les raisons véritables de cette urbanisation à outrance, décidée par certains au profit de quelques autres ? Pourquoi la possibilité tout à fait réelle d’inondation n’est-elle pas prise en compte lors de l’établissement des POS ou PLU ?

L’acharnement des intérêts fonciers qui pousse à vendre des terrains inondables, l’obstination des municipalités à délivrer des permis de construire sur ces mêmes terrains perdurent sans souci d’informer les nouveaux propriétaires sur les risques potentiels et la modulation possible voire probable des polices d’assurance.

Le risque d’inondation n’est pas un phénomène nouveau à Noirmoutier, cependant, le développement accéléré provoque une double problématique : un nombre grandissant de constructions diverses situées en zone inondable et la destruction de milieux humides fossés, mares, marais, par remblaiement contribuent à une montée supérieure et plus rapide des eaux.  Le rôle des plaines inondables et de débordement est de servir de réservoir ou de vase d’expansion où les eaux peuvent séjourner temporairement en cas de besoin. Si on remblaie ces zones, les eaux sont chassées vers des secteurs adjacents vulnérables, y provoquant des inondations rapides inconnues jusqu’alors.

En guise de conclusion :

Si nous savons quelquefois prévenir, limiter ou réduire un phénomène naturel, nous ne savons pas empêcher l’accumulation inattendue et soudaine de paramètres capables de conduire à la catastrophe;

Comme les anciens îliens, soyons prudents, d’autant que les scientifiques du monde entier prédisent sans ambiguïté une fréquence et une intensité accrues des tempêtes extrêmes à venir dans un avenir proche.

Dévasage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 34

En 2000, les gestionnaires du port de l’Herbaudière, la CCI de la Vendée et la SA du Port de Plaisance avaient demandé l’autorisation de dévaser le port de l’Herbaudière : ils souhaitaient obtenir le droit, pendant 10 ans, de rejeter 97 000 m3 de vases écotoxiques et fortement chargées en métaux lourds, sur l’estran, près de la plage de Luzan.

Après deux enquêtes publiques successives au cours desquelles les associations “Vivre l’île 12 sur 12 “ et “Protection du site de Luzan” étaient vigoureusement intervenues, le Préfet de la Vendée, par arrêté du 31 décembre 2001, avait autorisé les gestionnaires à rejeter les vases chargées en métaux lourds près de l’îlot du Pilier, à l’entrée de la Baie de Bourgneuf, et les vases écotoxiques sous le niveau de la mer, à marée descendante et ce pendant seulement trois ans.

C’était déjà un progrès considérable par rapport au dragage de 1994 où TOUT AVAIT ÉTÉ REJETÉ EN CONTINU SUR L’ESTRAN.

Cette autorisation courait à partir de 1 octobre 2002, les travaux devant s’arrêter, selon leur nature, le 28 février ou le 30 mars.

Jugeant les progrès insuffisants “Vivre l’île 12 sur 12” avait attaqué ce décret préfectoral devant le Tribunal Administratif aux motifs de :

– irrégularités au cours de l’enquête publique,

– insuffisances de l’étude d’impact,

– absence d’études techniques et financières de solutions alternatives plus performantes.

Comme les travaux allaient commencer et que le jugement n’était toujours pas prononcé, fin 2002, nous déposions un nouveau recours destiné à suspendre l’application de cet arrêté , c’est à dire à suspendre les travaux.

Le Commissaire du Gouvernement ne retenait pas nos arguments au motif qu’une opération de dragage n’était qu’une banale opération d’entretien et ne méritait pas d’étude d’impact (sic). Le juge suivait cet avis et rejetait notre demande.

Nous en étions là : des progrès importants avaient été faits mais nous tenions quand même à soutenir les ostréiculteurs de la Baie de Bourgneuf qui eux refusent tout rejet en mer.

Entre temps un différent opposaient les deux gestionnaires (SA du port de plaisance et Chambre de Commerce et d’Industrie de la Vendée) sur les conditions de l’appel d’offres. La SA du port de plaisance très fâchée décidait de reprendre son autonomie : elle ferait Son dévasage avec Son entreprise et selon Ses modalités tout en respectant les contraintes de l’arrêté préfectoral.

Reprenant finalement une méthode qui avait été rejetée lors des enquêtes publiques parce que soit disant irréaliste et trop coûteuse, ils décident de draguer mécaniquement par pelleteuse le port de plaisance et de tout rejeter (sédiments très pollués et sédiments moins pollués) au large de l’île du Pilier à l’entrée de la Baie de Bourgneuf. “Vivre l’île 12 sur 12” est associée à un comité de suivi et invitée aux réunions de chantier.

Une société de Marennes( EURL M.U.T.P.) se charge de draguer 42 000 m3 de vases (30 000 cete année, le reste début 2004). Une pelleteuse avec un godet de 200 l, installée sur un ponton, racle le fond et charge un chaland porteur de 300 m3 utiles. Une fois plein, le chaland, quitte le port pour arriver sur le lieu d’immersion à marée descendante, là le fond du chaland s’ouvre et le chargement est “clapé”.

La valeur du marché est de 259 163 € HT soit 6,17 € par m3 clapé;

Les travaux ont débuté le 15 janvier 2003. Le 14 février, le chantier a pris du retard, la vase est plus liquide que prévu et seuls 2900 m3 sont extraits.

Pendant ce temps la CCI prenait du retard. Les pêcheurs de l’Herbaudière commençaient à se demander si “leur” port n’allait pas être oublié. Finalement, après mise au point du marché entre décembre 2002 et janvier 2003, la CCI se ralliait finalement à la technique utilisée par le port de plaisance (dragage mécanique par pelleteuse et rejet près de l’îlot du Pilier). Le marché était notifié le 9 janvier 2003 aux entreprises “ÉCOSYSTÈMES de dragage” et EMC. Les travaux ont commencé le 13 février, et devraient être terminés cette année.

Le volume à évacuer est de 60 000 m3. Deux chalands sont utilisés simultanément :

– le chaland 1 est équipé d’une grue à flèche munie d’une benne preneuse, compte tenu de son instabilité il ne sortira vraisemblablement pas du port,

– le chaland 2 fait des rotations pour effectuer les clapages en mer.

Les vases contenues dans la benne sont chargées soit directement dans le chaland 2 soit dans le chaland 1 avant d’être transvasée dans le chaland 2 quand celui-ci revient d’une rotation.

La valeur du marché est de 722 760€ HT soit environ 12,05 € par m3 clapé.
PLUS DE REJET À LA CÔTE.

Les vases contaminées du port de l’Herbaudière ne seront pas rejetées sur l’estran à la pointe de l’Herbaudière.

Pour arriver à ce résultat il aura fallu que pendant 10 années (1993-2003) deux associations de défense de l’environnement : “Vivre l’île 12 sur 12” et “Protection du site de Luzan” exercent une pression soutenue dans une atmosphère très conflictuelle.

Depuis 1993 de nombreux recours devant le Tribunal Administratif de Nantes et devant le Conseil d’État ont été déposés (dans le domaine juridique nous n’avons enregistré qu’un seul échec). Nous avons vigoureusement participé à deux enquêtes publiques, nous avons fait d’innombrables interventions auprès des représentants de l’État et des collectivités, nous avons sollicité des associations nationales et internationales, les autorités européennes, des médias locaux et nationaux ont relayé nos appels. Nous sommes arrivés partiellement à nos fins : l’estran de l’île ne sera plus souillé par les toxiques, le rejet des vases près de l’îlot du Pilier représente un compromis raisonnable dans la mesure où des techniques plus performantes n’ont pas été prises en considération.

Maintenant il faut profiter de cette expérience, pensons dès à présent aux prochains dévasages : il faut supprimer l’usage d’antifouling à la toxicité incontrôlable, il faut contrôler les rejets dans les ports, il faut traiter les effluents lors des carénages et des travaux d’entretien, il faut trouver d’autres solutions aux rejets systématiques en mer… Les dernières catastrophes écologiques provoquées par les naufrages de pétroliers soulignent le fait que la mer ne peut impunément continuer à être une poubelle.

Avant de médiatiser à outrance des gestes politiques jusqu’à ce jour peu efficaces, commençons donc par balayer devant notre porte, il y a de quoi faire.

Conditions géographiques de référence

Article du Bulletin N° 34

La détermination de l’aléa submersion marine implique la définition d’un niveau marin extrême de référence.

L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou la submersion centennale si celle-ci est supérieure ( Circulaire interministérielle  du 30 avril 2002 ).

Cette cote de submersion doit prendre en compte l’ensemble des paramètres qui peuvent influencer le niveau de l’eau et notamment les phénomènes d’élévation de l’eau à proximité de la côte. Dans un journal précédent nous avions rappelé quelques définitions, nous les  reprenons ci-dessous :
PHÉNOMÈNES INFLUANT SUR LE NIVEAU DE L’OCÉAN.

Les niveaux d’eau extrêmes dépendent à la fois de la marée astronomique (celle que l’on retrouve sur “l’horaire des marées”) et des phénomènes de surcote-décote d’origine météorologique.

La Surcote ou la décote : ce phénomène est la mesure de la différence entre le niveau d’eau observé et celui qui  est prédit par le SHOM en se référant à la marée astronomique.

Le phénomène est amplifié en fond de baie ou d’estuaire, minimisé au niveau des caps et des avancées.

L’effet barométrique inverse : par forte pression (généralement beau temps) il y a décote, l’eau monte moins.

En régime de basse pression (généralement mauvais temps) il y a surcote, l’eau monte plus. Pour une dépression très accentuée (960 hectopascals) la surcote due à cet effet est d’environ 50 cm.

Le vent : un vent provenant de la terre pousse l’eau vers le large, il provoque une décote. Un vent qui vient de la mer accumule l’eau près du rivage, il provoque une surcote.

Par faibles fonds les dénivellations peuvent être importantes : pour un vent du large de 100 km/h, la surcote peut atteindre 0,15 m.

Le Set up : c’est la surélévation du niveau moyen due au déferlement des vagues.

Le Surf beat : le déferlement des trains de vagues provoque un phénomène de résonance. Ce phénomène multiplie par deux ou trois la surélévation due au set up.

L’onde de tempête : la surcote maximale provoquée par les phénomènes qui accompagnent une tempête se déplace à la même vitesse que la dépression à l’origine de la tempête. Suivant la vitesse de déplacement et sa direction par rapport au rivage, il peut y avoir accumulation au rivage.

Le 26 décembre 1999, la Baie de Bourgneuf a été exposée à une onde de tempête, ce qui peut expliquer la surcote observée (plus de 1,4 m) plus importante que la surcote centennale calculée par le SHOM.

Les seiches : dans une zone confinée (port ou baie) il peut se produire des oscillations qui renvoient une onde d’une rive à l’autre et ainsi s’ajoutent aux autres phénomènes de surcote.

Aléa submersion marine sur l’Île de Noirmoutier

Article du Bulletin N° 34

(ce texte comprend de larges extraits d’un document réalisé par Sogreah Consultants pour la Direction Départementale de l’Équipement de la Vendée);

Si la qualité de reproduction des cartes d’aléa  que nous vous proposons est insuffisante, les mairies ont l’obligation de mettre à votre disposition les cartes originales que vous pouvez photocopier

Une grande partie du littoral français est soumise à des phénomènes naturels, tels que : le recul du trait de côte, les submersions marines, les mouvements dunaires, phénomènes déterminés par les actions conjuguées du vent, des courants, des agitations (houle, clapot, …), des événements exceptionnels comme les tempêtes qui, associées à des pleines mers de vives eaux ou à des surcotes météorologiques, attaquent les hauts de plage, et peuvent emporter le cordon littoral.

La plupart des activités humaines implantées sur le littoral mais aussi localisées en amont exacerbent les processus naturels :

– les besoins croissants en sables et en graviers  pour la construction, les grands travaux et, sur notre île, pour l’agriculture, ont favorisé le recours aux réserves facilement accessibles du domaine côtier, en particulier aux concessions peu éloignées des côtes (concession d’extraction du Pilier), aux dunes (construction de la “quatre voie” avec des matériaux des dunes de La Tresson), aux plages et avant-plages.

– les ouvrages portuaires (port de Morin), le calibrage et l’entretien par dragage des chenaux d’accès perturbent parfois gravement les rechargements en sable de la côte.

– les aménagements urbains, villas, immeubles, promenades de front de mer et zones de stationnement, réalisés au plus près du rivage, parfois même sur la dune bordière ou le haut de plage favorisent la rupture de l’équilibre sédimentaire de la plage et de la dune.

– les ouvrages de défense longitudinaux (enrochements ou perrés) favorisent le dégraissage des plages à la suite du renforcement de l’agitation à leur pied.

Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière sous l’effet des conditions météorologiques (forte dépression et vent de mer) et de forts coefficients. Ces inondations envahissent les terrains situés en dessous du niveau des plus hautes mers. Les inondations sont dues :

– à la rupture ou à la destruction du cordon dunaire à la suite d’une érosion intensive,

– à la rupture de digues ou d’ouvrages de protection ou exceptionnellement à leur franchissement par des paquets de mer.

L’atlas de l’aléa submersion marine de Noirmoutier constitue une première base de connaissance sur les phénomènes en présence.

C’est une étape vers la mise en place d’un Plan de Prévention des Risques.

Circulaire interministérielle du 30 avril 2002

Article du Bulletin N° 33

Le 30 avril 2002 une circulaire interministérielle précisait à l’Administration et aux élus “la politique de l’État en matière de risques naturels prévisibles et de gestion des espaces situés derrière les digues de protection contre les inondations et les subversions marines”.
 
Cette circulaire rappelait notamment :
 
1. la politique de l’État en matière d’information sur les risques naturels prévisibles : “ de par la Loi, les citoyens ont un droit à l’information sur les risques naturels prévisibles. Il est donc de votre responsabilité de porter à la connaissance de tous, les risques naturels prévisibles dont vous avez vous-même connaissance”.
Il est de la responsabilité de l’Administration et  des élus d’informer les citoyens sur les risques naturels prévisibles. Il est impensable que cette information ne soit pas donnée, particulièrement lors de la délivrance des certificats d’urbanisme, il est  aussi anormal que cette information ne soit pas à la disposition du public lors de l’enquête publique qui précède l’établissement d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU).
 
2. la politique de l’État en matière de réduction du risque : “la doctrine de l’État, repose sur deux principaux objectifs : interdire les implantations humaines dans les zones les plus dangereuses, réduire la vulnérabilité.
Ces objectifs imposent de mettre en œuvre les principes suivants :
– veiller à interdire toute construction et saisir les opportunités pour réduire le nombre des constructions exposées dans les zones d’aléa les plus forts,
– éviter tout endiguement ou remblaiement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.
 
3. les motivations de l’État : la première priorité de l’État est de préserver les vies humaines. La deuxième priorité est de réduire le coût des dommages liés à une submersion marine ou à une inondation, ce coût étant finalement reporté sur la collectivité.
 
4. les outils de mise en œuvre des objectifs et principes de l’État : la prescription de Plans de Prévention des Risques (PPR)  littoraux ou inondations doit être poursuivie…
L’élaboration d’un Plan de Prévention des risques (PPR) passe par la détermination préalable d’un aléa de référence, qui doit être la plus forte crue ou submersion connue ou submersion centennale si celle-ci est supérieure.
 
5. La position de l’État dans les zones endiguées : les zones endiguées sont des zones soumises à un risque de submersion marine ou d’inondation où le risque de rupture brutale ou de submersion des digues, avec des conséquences catastrophiques demeure, quel que soit le degré de protection théorique des digues…
Par ailleurs, la zone peut également être exposée aux inondations par contournement, par remontée des nappes phréatiques, etc. Pour ces raisons, il convient d’afficher clairement l’aléa et le risque lié soit au dépassement de la submersion marine, soit au dysfonctionnement de l’ouvrage et d’en informer la population.
 
Dans l’île de Noirmoutier, 70 % des terres sont situées dans des zones inondables ou submersibles. Un pourcentage important de ces zones à risques est déjà urbanisé ou figure dans des zones urbanisables.
Deux causes majeures de sinistre sont à envisager :
–  la submersion lors d’un “vimer”
– des inondations provoquées par les eaux de ruissellement difficiles à évacuer lors de pluies persistantes (hivers 2000-2001 et 2002-2003 )
La conjonction de ces deux facteurs représente le plus grand risque possible.

Un peu de sel pour l’hiver

Article du Bulletin N° 32

Après plusieurs saisons de récoltes médiocres, l’ été 2002 marque les retrouvailles avec une production proche de la moyenne.

L’ un des facteurs positif a été la bonne gestion des écluses, permettant aux sauniers de faire les meilleures prises d’ eau de mer, indispensables à une récolte fructueuse. Celle-ci s’est étalée de mi-juin à début septembre, avec quelques interruptions pluvieuses début Juillet, début et fin Août. Les pluies de septembre ont conclu définitivement le salange (saison du sel) 2002.

Ces trois dernières années qui ont été particulièrement  difficiles pour les nouveaux sauniers ont fait prendre conscience à chacun  de la fragilité environnementale et économique du métier. Une reconstruction sur de nouvelles bases, tenant compte des  données actuelles est en train de se réaliser à l’ intérieur de la profession, à suivre…

Les sauniers, de plus en plus nombreux, déplorent que le SMAM continue son programme de travaux de curage dans les marais salants sans aucun cahier des charges. Celui-ci serait pourtant indispensable pour un bon respect des besoins et des critères  professionnels. Ce que des générations de  noirmoutrins ont construit et entretenu en plus de dix siècles, la pelleteuse peut le détruire en quelques heures. De nombreux marais salants sont ainsi mutilés de façon irréversible. La conséquence principale à long terme pour le saunier est une baisse très importante de la productivité salicole (donc du revenu ) avec des frais d’entretiens annuels supplémentaires .

Le renouveau de la profession saunière s’ accompagne d’ une “reconnaissance” des différents produits du marais salant qui permet à des sauniers de plus en plus nombreux de pouvoir vivre de leur travail. L’ essor de la vente directe avec une offre diversifiée et de qualité semble accroître la demande chez les visiteurs de notre île.

Par contre, restons vigilant sur l’ origine des produits, certains producteurs, négociants et commerçants n’ appliquent pas la traçabilité : les appellations Fleur de Sel, Fleur de Sel Naturelle, Fleur de Sel de l’ Atlantique ce peuvent cacher des origines diverses Ré Guérande mais aussi le Portugal ou la Réunion. Pour tous ceux qui veulent encourager la profession saunière de l’ île, il est nécessaire de vérifier sur chaque emballage le nom du producteur, celui du conditionneur et l’ origine du produit. C’est l’ une des exigences qui permettra aux sauniers de pouvoir continuer à préserver les 1200 hectares de Marais Salant noirmoutrin.

Les sables du Pilier

Article du Bulletin N° 32 

Un groupement de cinq sociétés, dit groupement du Pilier, a obtenu la concession du Pilier, par décret du 9 avril 1998. La concession porte sur l’extraction de sables et de graviers, elle couvre un quadrilatère de fonds marins d’environ 8,2 km2, au Nord de l’île du Pilier, à égale distance (5 km) de la pointe de St.-Gildas et de la pointe de l’Herbaudière. Sa durée est de 20 ans.

Il est prévu d’extraire 70 millions de m3 (un cube de presque 500 m de côté) à l’aide d’une flotte de cinq navires équipés d’un système de dragage hydraulique.

Comme l’annonçait pudiquement l’étude, l’impact du projet sur les ressources de la pêche ne sera pas nul : 10 espèces de poissons dominent dans cette zone dont le merlan, le merlu, la sole, le rouget barbet, la raie, l’encornet, la plie ; en période migratoire, on y trouve des seiches et des bars. La zone du Pilier est une zone de transition entre les nourriceries de la Baie de Bourgneuf et les zones de pêche.

Le dépôt des sédiments fins rejetés lors de l’extraction détruit l’équilibre des fonds en entraînant l’enfouissement d’organismes ou en créant un milieu interdisant le développement de toute vie.

Par ailleurs, la création d’une fosse à proximité du littoral détruit l’équilibre sédimentaire et hydrodynamique et peut entraîner des déplacements de sédiments superficiels au détriment de la zone littorale (risque d’érosion, de dégraissement de nos plages déjà bien maigres).

L’équilibre de notre littoral est déjà très vulnérable car la quantité de sédiments disponibles a notablement diminuée et il est fragilisé notablement par les actions humaines: construction de digues portuaires, érection de digues frontales trop pentues, mise en place d’épis à l’amont du transit des sables, affaiblissement de la dune, etc. Une telle extraction risque d’accélérer cette dégradation.

 » Madame le Ministre, 

Par arrêté préfectoral dont une copie est jointe à cette lettre, Monsieur le Préfet de la Région Pays de La Loire, Préfet de la Loire Atlantique, avait constitué une Commission chargée d’examiner, une fois par an l’état de l’exploitation et d’analyser les effets et conséquences des extractions de sable sur la concession du Pilier.

L’association “Vivre l’île 12 sur 12” a été retenue comme membre de cette commission car tout laisse à croire que le prélèvement de 70 millions de tonnes de sable à proximité de l’île de Noirmoutier va favoriser le dégraissement des plages noirmoutrines  .

 La commission s’est retrouvée pour une première réunion le 15 décembre 2000. En conclusion du compte rendu de cette réunion il a été observé que “cette première concertation ne correspond pas à ce qu’”ils” (représentants des élus et des pêcheurs) attendent d’un comité de suivi et “ils”  demandent avec insistance une nouvelle réunion dans des délais brefs avec des documents d’information suffisamment complets pour engager des débats.”

 Madame la Secrétaire Générale de la Préfecture confirmait que “lorsque les informations nécessaires à la réouverture de la concertation seront disponibles, il y aura une nouvelle réunion du comité d’information et de surveillance.”

Nous avions conscience que le mandataire du groupe du Pilier n’éprouvait pas,  bien sûr, le besoin de présenter spontanément à la commission les informations qui lui étaient demandées par le dit arrêté. C’est pourquoi, par lettre du 24 juin 2001, nous avions sollicité Monsieur le Préfet afin qu’il demande aux représentants du groupe dit “du Pilier” de remplir leurs obligations. Nous n’avons pas, à ce jour, obtenu de réponse de la Préfecture.

Voici donc maintenant trois ans que l’exploitation de cette concession minière se poursuit sans que la Commission locale d’information et de surveillance de la concession du Pilier ait pu jouer son rôle et en ce qui nous concerne ait pu contrôler l’effet de l’extraction sur le trait de côte de notre île.

Faute d’obtenir une réponse de l’administration départementale, j’ai l’honneur d’attirer votre attention sur ce défaut de contrôle et je vous serais obligé de bien vouloir donner des instructions pour faire activer à nouveau le comité prévu par l’arrêté préfectoral.

Veuillez agréer… « 

Exploitation des granulats

Article du Bulletin N° 32

Granulats : matériaux de diverses grosseurs, essentiellement du sable, utilisés pour la construction.

Après enquête publique, une concession  a été accordée par décret préfectoral en date du 12 juillet 1999 à plusieurs sociétés.  La concession porte sur l’extraction de sables et de graviers, elle couvre un quadrilatère de fonds marins d’environ 8,2 km2, au Nord de l’île du Pilier, à égale distance (5 km) de la pointe de St.-Gildas et Continue reading

Un visiteur indésirable

Article du Bulletin N° 31

Peut-être avez-vous remarqué un drôle d’oiseau qui a fait son apparition dans l’île depuis quelques années. Grand, presque entièrement blanc avec le bout des ailes, la tête et le cou noirs, son grand bec est courbé vers le bas, il a tout pour séduire les amateurs d’ornithologie. Il s’agit en fait de l’ibis sacré, oiseau origine de l’Est de l’Afrique, vénéré par l’Egypte Ancienne, présent sur beaucoup de hiéroglyphes.

Observés pour la première fois sur l’île en  1994, leur nombre n’a cessé d’augmenter. On peut en dénombrer parfois plus de 70 qui se regroupent, le soir, pour dormir dans les arbres de la réserve naturelle de Mullembourg. Présente toute l’année sur l’île c’est une espèce opportuniste qui se nourrit de tout ce qu’elle trouve autour des marais et dans les prés suivant les saisons et les endroits : insectes, mollusques, petits mammifères, …

Comment est-il arrivé sur l’île ?Il y a 25 ans, quelques individus se sont échappés du du zoo de Branféré, commune de Muzillac dans le Morbihan. Les oiseaux revenant régulièrement au parc, personne, au début, ne s’est inquiété. Puis un jour certains ont commencé à nicher au-dehors. S’adaptant très bien à ces nouvelles conditions de vie, ils ont peu à peu colonisé des régions proches. Plus adaptés aux zones humides douces, ils nichent autour du lac de Grandlieu. On y dénombre quelques 250 couples et leur nombre continus à s’accroître.

Simple anecdote passagère ou début de problèmes plus importants ? Nul ne peut encore le prédire. L’évolution de la population fait en tout cas l’objet d’un suivi attentif. En effet l’introduction accidentelle d’espèces exotiques par l’homme a été quelquefois à l’origine de sérieux problèmes. Citons le ragondin d’origine américaine autrefois élevé pour sa fourrure puis relâché quand n’a plus été rentable, ou la crépidule, coquillage débarqué en juin 44 sur les côtes normandes avec les bateaux anglais et américains, redoutée par les ostréiculteurs car ce sont des concurrents directs des huîtres et des moules au niveau de l’alimentation. Bien connu également des agriculteurs noirmoutrins le doryphore a profité des échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Europe pour coloniser nos champs de pommes de terre.

En ce qui concerne l’ibis, rien d’alarmant pour le moment même s’il a la fâcheuse habitude de s’attaquer aux oeufs des autres oiseaux pour se nourrir? Ce comportement n’a pas encore été observé sur les populations actuelles. Mais à l’avenir ?

Souvent l’homme, volontairement ou non joue à l’apprenti sorcier. L’équilibre naturel entre les êtres vivants est fragile, il est difficile de prévoir les conséquences de l’arrivée d’une nouvelle espèce. La prudence est donc de rigueur mais en attendant ne boudons pas notre plaisir : profitons de l’élégance et de l’exotisme de cet oiseau.

Questions à la commune de Noirmoutier en l’île

Article du Bulletin N° 31

Voici ci dessous, les réponses à quelques questions que nous avons posées à monsieur le Maire de Noirmoutier.

Question :

L’urbanisation des Près Patouillards est toujours prévue. Certes la décision de créer des parcelles de 1500 m2 est un progrès certain par rapport aux précédents projets (300 maisons). Cependant la fonction de bassin d’orage de ce site qui récupère l’eau pluviale d’une importante superficie de la commune ne va plus être assumée.

L’évacuation des eaux pluviales du lotissement, mais aussi des environs, devra donc être prévue à l’aide moyens artificiels qui, inévitablement,seront à la charge du contribuable. De plus, la prochaine instauration de la loi SRU qui ne reconnaît plus la notion de surface minimale constructible, ne permettra plus de contrôler la densification de cette zone .

Nous souhaitons que deux lots soient gelés afin d’accueillir un bassin d’orage qui atténuerait les conséquences de cette urbanisation ;

Réponse : dans cette zone l’hydraulique demeure pour nous un sujet de préoccupation. Cependant nous ne pouvons demander à l’aménageur des équipements qui seraient sans rapport avec l’aménagement projeté.

Déjà les services de l’État nous font part de leur préoccupation de voir réaliser par un aménageur privé des équipements qui relèveraient plutôt de la collectivité.

Pour notre part, nous prendrons toute les précautions nécessaires notamment en demandant une contre expertise de l’étude hydraulique qui nous sera fournie.

Sachez cependant que l’urbanisation de cette zone a été prévue lors du premier plan d’occupation des sols en 1976. Il nous est maintenant difficile de remettre en cause la constructibilité de ce secteur.

– Question :

Nous réaffirmons notre opposition à la création d’une piste cyclable sur la dune et sur la plage à la pointe de l’Herbaudière. Des aménagements de la circulation dans le centre de l’Herbaudière peuvent permettre aux cyclistes de s’intégrer aux autres types de circulation sans compromettre un des plus beaux sites de l’île.

Réponse : Ce sujet nous préoccupe toujours et l’étude se continue.

Le dossier est particulièrement complexe et difficile, il devra nécessairement faire l’objet d’une concertation avant réalisation.

Quoiqu’il en soit, je suis en mesure de vous affirmer qu’en aucun cas le projet de piste cyclable ne contournera le camping de la Pointe.

– Question :

Nous regrettons que la municipalité de Noirmoutier ne s’engage pas dans une réflexion sur le thème de la capacité d’accueil de la commune. Cette notion de capacité d’accueil fait partie intégrante de la loi littorale et c’ est la seule capable de modérer la densification de l’urbanisation rendue possible par la loi SRU.

Réponse : je regrette que cette réflexion n’ait pas été menée sur le fond lors de la révision du Plans d’Occupation des Sols de Noirmoutier en 1994.

Actuellement le district de l’île réfléchit sur l’opportunité de créer un SCOT(Schéma de cohérence territoriale). Je pense que la problématique de la capacité d’accueil sera étudiée à cette occasion.

De plus, les commune de l’Épine et de Noirmoutier vont prescrire l’élaboration d’un PLU (Plan local d’urbanisme). Il sera donc nécessaire de prendre en compte ce thème.

– Question :

Des thèmes importants comme, l’aménagement de Fort Larron, la réhabilitation des bâtiments de l’île du Pilier, l’avenir du port de Noirmoutier n’ont pas été retenus parmi les thèmes de la réunion pendant laquelle les projets de l’équipe municipale ont été présentés , nous nous y intéressons et nous souhaiterions connaître les intentions de la mairie.

Réponse : J’ai pris note de votre intérêt pour ces dossiers. Le cabinet MACOUIN Consultants a été missionné pour produire une étude complémentaire et élaborer un plan de financement pour la réhabilitation de ces sites.

Dévasage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 31

L’ARRÊTÉ PRÉFECTORAL

Le 31 décembre 2001, le Préfet de la Vendée signait un arrêté autorisant le « dragage du port de l’Herbaudière et de son chenal d’accès et le rejet des sédiments à la côte par conduite et eu large par immersion ».

Le texte de ce décret nous apportait peu des surprise, il reprenait presque intégralement celui qui avait été présenté au Conseil départemental d’hygiène du 13 novembre 2001 et qui lui même confirmait les conclusions du rapport final de la commission d’enquête publique du 25 octobre 2001.

LE DRAGAGE : les opérations de dragage doivent se faire dans l’ordre : 1- le chenal, 2- les sédiments à immerger près de l’îlot du Pilier contenant de fortes proportions de TBT et de Cu, 3- les sédiments écotoxiques à rejeter par conduite à la pointe de l’Herbaudière (en premier lieu le bassin de pêche puis le bassin de plaisance).

Les dragages peuvent être réalisés de jour comme de nuit.

LE REJET À LA CÔTE : la zone de rejet à la côte se situe en bas d’estran. La conduite de rejet se termine en dessous du zéro des cotes marines. Le jet sortant de la conduite se fera dans l’eau, jamais dans l’air, même si la conduite se termine par une remontée ». Nous notons une amélioration qui demandera à être précisée car la rédaction en est ambiguë : si la conduite se termine en dessous du zéro des cotes marines, elle est en-dehors de l’estran et non pas en bas de l’estran. Sur une carte en annexe de l’arrêté on note que la longueur de la conduite qui antérieurement était fixée à 440 m est maintenant évaluée à plus de 450 m sans plus de précision.

C’est une amélioration qui a été apportée par le Préfet.

Le rejet à la côte des sédiments de dragage est limité à 3 mois et demi, il peut commencer à partir du 15 novembre et est arrêté avant le 1 er mars de l’année suivante.

Les sédiments sableux du chenal pourront être dragués et rejetés du 15 octobre au 30 avril.

Les horaires du rejet du dragage sont limités par rapport à l’heure de la marée haute : le rejet n’est pratiqué que de PM (heure de la pleine mer) – 1 heure à PM + 5 heures. Cependant le rejet sableux provenant du chenal peut être permanent.

L’IMMERSION : sauf si elle ne concerne que du sable du chenal, l’immersion sera limitée à la période de la marée descendante.

L’opération d’immersion au large est limitée à 3 mois dans la période allant du 1 er janvier au 31 mars.

Les sédiments sableux du chenal pourront être dragués et immergés du 1 er janvier au 30 avril.

AUTO SURVEILLANCE : Sous la responsabilité des titulaires (CCI et port de plaisance) , l’entreprise de dragage assure l’auto surveillance…..

COMITÉ DE SUIVI : Les titulaires réunissent avant, pendant et après chaque campagne de dragage un comité de suivi rassemblant les partenaires concernés, notamment les membres du conseil portuaire, les associations locales agréées de protection de l’environnement ainsi que les administrations concernées de l’État….

À la suite de la publication de cet arrêté nous avons écrit à Monsieur le Préfet pour lui demander des compléments d’information et un rendez-vous de travail destiné à éviter les interprétations erronées d’un texte forcément succinct. Nous avons reçu des bribes d’information. Notre demande de rendez-vous n’a toujours pas eu de suite.

Le vocabulaire du sel

Article du Bulletin N° 30

Etiers : canaux principaux qui distribuent l’eau de mer dans les réserves des marais.
Errail : contrôle “ancien” des prises d’eau constitué de planches sur champ mises les unes sur les autres.
Branches, réserves, loires : elles servent à amener, stocker et pré-concentrer l’eau de mer pour au moins quinze jours de récolte.
Marais-gât : circuit de chauffe précédant la saline.
Bardeau : passage busé, avec ou sans contrôle hydraulique.
Écours : évacuation du marais, il sert à vider l’eau douce qui s’est accumulée pendant l’hiver.
Tesselier : emplacement préparé pour recevoir le mulon de sel.
Mulon : tas de sel façonné par le saunier qui vient y déposer sa récolte quotidienne avec sa brouette.
Etelle : racloir à long manche pour la récolte.

Profession: saunier

Article du Bulletin N° 30

“Combien faut-il d’œillets pour vivre ? Peut-on vivre uniquement du sel ?”
Récemment, le Conseil de district était appelé à délibérer sur le problème de “l’aide à l’œillet”. Pendant l’échange d’idées qui précédait la décision, un conseiller posa la question :
 “Est-il utile d’aider un saunier qui travaille moins de vingt oeillets ? Une exploitation de cette taille étant insuffisante pour vivre, l’encourager financièrement ne serait-il pas une erreur.”
Nous avons été intrigués par cette question et, lors du marché du vendredi, nous avons Continue reading

Le port de Morin

Article du Bulletin N° 30 

La création du port de Morin a été l’occasion de longues et âpres luttes de l’association “Vivre l’île 12 sur 12 “. Nous en avons contesté l’utilité et démontré l’influence néfaste sur l’érosion de la côte Ouest de l’île de Noirmoutier ;  mais en vain.

La mégalomanie d’un maire soutenue par la stratégie politique d’un Conseiller Général ont permis de dénicher les subventions nécessaires pour construire les deux premières tranches  (une digue de 500 m puis son prolongement de 150 m) d’un port d’échouage. Nous avons payé pour cette fantaisie coûteuse .

Dévasage

Article du Bulletin N° 29

De nouveau le cauchemar !
Le 25 juin 2001, une rencontre avec le Sous-Préfet nous informait de la nouvelle méthode de dévasage du port de l’Herbaudière qui serait proposée en enquête publique. Lors de l’Assemblée générale du 12 juillet, nous vous faisions part de notre inquiétude. Nos pressentiments étaient justifiés.

HISTORIQUE RAPIDE :
Tous les six, sept ans, l’accumulation des sédiments dans le port de l’Herbaudière provoque une remontée des fonds donc une diminution de la hauteur d’eau dans le chenal et dans les bassins ; les bateaux de pêche commencent à avoir des difficultés à regagner les postes à quai s’ils se présentent à des heures très éloignées de la marée haute. Il faut donc draguer le port.
L’avant dernier dragage a eu lieu en 1985, le dernier en 93-94. La méthode était simple : les vases toxiques étaient aspirées dans le port et refoulées, par une conduite, sur l’estran, de l’autre côté de la pointe de l’Herbaudière. Tous deux ont provoqué des Continue reading

Dragage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 28

Il y a six mois nous vous alertions : une nouvelle opération de dragage du port de l’Herbaudière était en préparation et, après un simulacre de concertation dans un Comité de pilotage, la méthode (rejet sur l’estran de boues toxiques) uitilisée en 1993 allait être proposée en enquête publique.
Fidèles à notre méthode nous commencions par vous informer dans un dossier qui, entre autres, présentait les sites étudiés :
“Lors des réunions du fameux comité de pilotage trois sites ont d’abord été retenus pour étude :
– un site d’immersion au N-N-O de l’île du Pilier, dans le document d’impact il est nommé site A
– un site de rejet au N-O du Martroger, abandonné très rapidement, (site B)
– un site de rejet au S-O de la pointe de l’Herbaudière, sur l’estran, quasiment le site utilisé pour les deux précédents dragages, (site D)
– et surprise, lors de la dernière réunion, un quatrième site apparaît, le site C. Ce site a, d’entrée de jeu, l’approbation de la CCI, de la Société du port de plaisance et du Comité local des pêches. Il s’agit d’un site de rejet sur l’estran, au Nord de la pointe de l’Herbaudière. La manoeuvre n’a même pas été dissimulée, il y a eu concertation préalable sans les associations et le choix a uniquement été déterminé par Continue reading

Conclusions du commissaire enquêteur

Article du Bulletin N° 28

L’enquête ci-dessus référencée s”est caractérisée par une réaction vive et massive de la population, des résidents secondaires et des associations locales et départementales contre la solution du rejet des déblais du port de l’Herbaudière retenue par la CCI de Vendée et la SA du port de plaisance.

Que ces sédiments soient réellement polluants ou non, les analyses et l’aspect de ces vases laissent un doute qui se transforme en certitude pour Continue reading

Les sables de la concession du Pilier

Article du Bulletin N° 27

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(cliquez pour agrandir)

Un groupement de cinq sociétés, dit groupement du Pilier, a obtenu la concession du Pilier, par décret du 9 avril 1998. La concession porte sur l’extraction de sables et de graviers, elle couvre un quadrilatère de fonds marins d’environ 8,2 km2, au Nord de l’île du Pilier, à égale distance (5 km) de la pointe de St.-Gildas et de la pointe de l’Herbaudière. Sa durée est de 20 ans.
Il est prévu d’extraire à terme 70 millions de m3 (un cube de plus de 400 m d’arête) à l’aide d’une flotte de cinq navires équipés d’un système de dragage hydraulique.
Comme l’annonce pudiquement l’étude, l’impact du projet sur les ressources de la pêche ne sera pas nul : 10 espèces de poissons dont le merlan, le merlu, la sole, le rouget barbet, la raie, l’encornet, la plie dominent dans cette zone ; en période migratoire, on y trouve des seiches et des bars. La zone du Pilier est une zone de transition entre les nourriceries de la Baie de Bourgneuf et les zones de pêche.
Le dépôt des sédiments fins rejetés lors de l’extraction détruit l’équilibre des fonds en entraînant l’enfouissement d’organismes ou en créant un milieu interdisant le développement de toute vie.
Par ailleurs, la création d’une fosse de cette importance, à proximité du littoral noirmoutrin détruit l’équilibre sédimentaire et hydrodynamique et peut entraîner des déplacements de sédiments superficiels au détriment de la zone littorale (risque d’érosion, de dégraissement de nos plages déjà bien maigres).

Les dunes de la Tresson

Article du Bulletin N° 27

L’île de Noirmoutier possède d’importantes étendues dunaires ; à cause surtout de l’extension des agglomérations et de la plantation des pins maritimes, les dunes ont subi diverses transformations au fil du temps. Une vaste zone non modifiée persistait à la fin des années 60 entre Barbâtre et la Guérinière, mais l’urbanisation l’a sérieusement amputée des deux côtés. La partie qui reste actuellement entre les lotissements du Midi et du village de La Tresson s’étend sur moins d’un kilomètre et demi en front de mer, un kilomètre en bordure de la quatre voies, avec une profondeur variant entre 500 et 700 m.

Certains secteurs de ces dunes avaient été autrefois cultivés et l’on note par place des restes de vigne. Mais la végétation naturelle a peu à peu Continue reading

Les vases de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 26

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(cliquez dessus pour agrandir)

ENQUÊTE PUBLIQUE POUR UNE NOUVELLE MARÉE NOIRE LÉGALE.
(100 000 m 3 de vases contenant des produits toxiques)

APRÈS LE MAZOUT DE L’ERIKA, APRÈS LE STYRÈNE DU IEVOLY SUN, LES VASES DE L’HERBAUDIÈRE.
Tous les six, sept ans, l’accumulation des sédiments dans le port de l’Herbaudière provoque une remontée des fonds donc une diminution de la hauteur d’eau dans le chenal et dans les bassins ; les bateaux de pêche commencent à avoir des difficultés à regagner les postes à quai s’ils se présentent à des heures très éloignées de la marée haute. Il faut donc draguer le port.
L’avant dernier dragage a eu lieu en 1985, le dernier en 93-94. Tous les deux ont provoqué des conflits entre les usagers du port soutenus, pour des raisons de clientélisme, par les politiques, et les habitants qui demandent que Continue reading

Dévasage du port de l’Herbaudière

Article du Bulletin N° 26

C’est parti…
Dans la bousculade des derniers jours de l’année, par arrêté, le Préfet de la Vendée a prescrit l’ouverture de l’enquête publique “préalable à l’autorisation de rejet des déblais de dragage du port de l’Herbaudière”.
Les pièces du dossier seront déposées à la mairie de Noirmoutier-en-l’Île, du 4 janvier au 23 janvier 2001. Autrement dit les résidents secondaires ne disposeront que de deux journées (le jeudi 4 et le vendredi 5) pour consulter un dossier complexe et copieux et éventuellement déposer. De toute évidence l’information et la participation du public ne sont pas des soucis majeurs.
Le commissaire enquêteur recevra en personne les observations du public, à la Continue reading

La justice est dite

Bulletin N° 25

POS de Barbâtre : Notre recours a été rejeté en appel. Les juridictions administratives appliquent maintenant pour les POS les mêmes délais de recours que pour les permis de construire, c’est à dire le départ du  délai de recours au premier jour de l’affichage et non au dernier jour comme précédemment. Le Conseil d’État a statué par un arrêt de Continue reading

Éoliennes – pour ou contre?

Bulletin N° 25

Le projet de construction d’un parc d’éoliennes au large de la digue du Devin, sur le plateau des Boeufs, a provoqué diverses réactions chez les adhérents de “Vivre l’île 12 sur 12”. Nous les publierons pour enrichir le débat :

Un adhérent de Nantes explique qu’il ne souhaite pas engager une controverse sur l’énergie nucléaire qui diviserait davantage les lecteurs. Mais il observe que l’énergie des éoliennes ne peut pas être regardée comme une véritable alternative à l’énergie nucléaire. Tous les experts, même les plus optimistes, s’accordent pour considérer que Continue reading

Le port de Morin

Bulletin N° 24

Les travaux sont repartis le 14 mars. La digue va être prolongée Nous nous étions battus pour éviter cette ineptie,  nous avions réussi à empêcher le district d’utiliser  des crédits de défense contre la mer à cette fin.  Mais finalement rien n’y a fait,notre sénateur a trouvé de l’argent, la digue prolongée va arrêter plus efficacement le courant  sédimentaire Nord Sud et l’érosion va s’accentuer à La Bosse, aux Eloux, etc.
Nous allons payer cette fantaisie coûteuse 12 200 000 F.
Lors de l’enquête pour la construction d’ouvrages de défense contre la mer de l’an dernier, un des commissires enquêteurs avait ainsi conclu : “la construction du port de Morin a été un facteur déstabilisant pour l’environnement côtier. A défaut de la destruction de cet ouvrage il serait hautement souhaitable de laisser la nature s’adapter aux conditions artificielles ainsi créées”. 
 
Encore à propos de ce port : des habitants de la commune, voisins de la plage de l’Océan, nous alertent faute d’être entendus par leur maire :  ils assistent  à une noria de camions qui déversent, à partir de la cale, devant les enrochements, des sédiments provenant du port de Morin.
 Ces sédiments, composés de sable, d’algues décomposées, de mazout provenant de l’Erika et des divers rejets que l’on trouve habituellement dans un port (métaux lourds, cuivre, étain, …) sont donc rejetés sur le domaine maritime. Une analyse préalable de ces sédiments a-t-elle été faite ? Une autorisation des autorités maritimes a-t-elle été obtenue ?
Nous avons écrit au maire, il a répondu oralement : les produits du dragage du port servent à recharger les plages de l’Epine conformément à ce qui était promis dans le dossier de l’enquête publique ce qui est totalement faux : le Préfet ordonnait de rétablir le transit littoral interrompu par le Port de Morin en transférant tous les ans10 000 m3 de sable arrêté par la digue de Morin, c’est à dire au Nord de la digue. Il n’a jamais été question de récupérer les restes du dragage du port.
 
Nous avons demandé au Sous-Préfet ce qu’il en pensait. Il nous a répondu qu’il ouvrait une enquête administrative.

Le marais de Noirmoutier

Bulletin N° 24 

Trois ouvrages principaux équipent le marais de Noirmoutier : les écluses du Moulin, de l’Arceau et des Coëfs. Parmi ces trois ouvrages, seul le plus important, l’écluse du Moulin est motorisé ; les autres sont manoeuvrés manuellement.
Ces ouvrages ont plusieurs fonctions : l’évacuation des eaux pluviales, les chasses d’eau pour le désenvasement des chenaux du domaine maritime et les prises d’eau de mer pour les marais salants. Les eaux sont introduites dans les étiers principaux à l’occasion des marées de vives eaux pour être ensuite distribuées progressivement aux marais salants par des ouvrages secondaires dont la gestion est à la charge de chaque exploitant. Les trois ouvrages principaux ne contrôlent qu’une partie du marais. A l’aval de ces ouvrages les marais salants et les établissements conchylicoles s’alimentent directement.
D’autres secteurs du marais sont desservis par des canaux et des ouvrages qui leur sont propres : l’étier de Mullembourg, l’étier des Places au Sud de l’écluse des Coëfs et les polders du Sud de l’île, côté Baie de Bourgneuf .

Mécanismes de l’érosion cotière

Article du Bulletin N° 21

Le milieu littoral trouve normalement un équilibre entre trois éléments fondamentaux qui sont l’hydrodynamisme, la vie et le sédiment. Cet équilibre devrait être contrôlé par l’homme qui, en réalité, intervient sur ces paramètres et provoque un inévitable déséquilibre. Deux exemples illustrent ces déséquilibres :
1. Extraction de granulats au Pilier : les sédiments qui alimentent le littoral de Noirmoutier sont fournis par la Loire. Le cours du fleuve a été stabilisé et régularisé par des endiguements permettant de limiter entre autres les sables mouvants. Mais de cette façon une partie des sédiments n’atteint pas la mer. Plus près de Noirmoutier, l’extraction de matériaux au lieu-dit la concession du Pilier a fait l’objet d’une enquête publique récente. Sa situation de relais ou non dans le transit sableux entre le fleuve et l’île n’est pas encore bien connue. Toutefois, tant que son rôle réel n’aura pas été précisé, il est possible que l’extraction de matériaux soit une des causes du défaut d’alimentation naturelle du littoral noirmoutrin et cette concession ne devrait  pas exister, elle devrait même arrêter son activité.
2. Les ports de l’Herbaudière et du Morin : l’agrandissement du port de l’Herbaudière pour en faire un port en eau profonde , en 1973 et 1976, et les travaux de désenvasage de 1994 ont contribué à augmenter et accélérer le processus d’érosion du littoral, en particulier à Luzay, à la Blanche et à la Clère.
De même, la création du port du Morin a provoqué un important démaigrissement sur la façade Ouest de l’île : à la Bosse, le niveau de l’estran s’est nettement abaissé ; les dunes de Saint-Jean à l’Épine et celles des Quatre Moulins à La Guérinière ont été soumises à l’érosion.
Chaque intervention sur le littoral se traduit à l’aval par une érosion qu’il est nécessaire de contrôler. On ne doit construire un port que si c’est une nécessité vitale  pour l’économie, la sécurité… ;  les désordres qu’il engendre ne doivent pas être plus grands que les bénéfices qu’il procure.
 
FORMATION DE LA DÉRIVE LITTORALE.
 
La dérive littorale, courant parallèle au rivage qui se manifeste dans la zone de déferlement des vagues, joue un rôle essentiel dans le déplacement des sédiments le long d’une côte et dans l’alimentation des plages en sable et en galets. Elle naît de l’obliquité des vagues par rapport au tracé du rivage. Lorsque la  quantité de matériaux qu’elle transporte est inférieure à sa capacité de transport elle exerce une fonction érosive sur les côtes meubles.
 
ESPACEMENT DES ÉPIS.
L’espacement des épis conditionne leur fonctionnement. Quand les épis sont trop rapprochés (A), ils induisent vers le large une dispersion des sédiments qui sont alors perdus pour la plage. Quand leur espacement est optimal (B), les épis remplissent correctement leur rôle de piège à sédiments. Quand les épis sont trop espacés (C), ils peuvent être déchaussés à leur racine. Quel que soit leur espacement, il se produit une érosion du rivage (D) à l’aval, dans le sens de la dérive littorale, du dernier épi.

L’habitat à Noirmoutier

Article du Bulletin N° 21

Entre 1982 et 1990 on a construit entre 225 et 240 logements par an sur l’île de Noirmoutier. 1991 avait même enregistré une pointe de 294 logements. Après un fléchissement marqué en 1992 (153 logements) le secteur du bâtiment avait connu une nouvelle pointe d’activité en 1994 (264 logements). Depuis il est revenu à des volumes beaucoup plus réduits ; depuis 1996, le nombre de logement construits a retrouvé son niveau de 1992.
C’est le marché de la résidence secondaire qui est le principal facteur de variation de la construction neuve. Entre les bonnes et les mauvaises années le facteur de variation est très important : 231 résidences secondaires en 1991, 91 en 1997.
En 1990, les résidences secondaires constituaient près des 2/3 du parc de logements. Cette part n’a pas cessé de s’accroître puisque, depuis, les résidences secondaires ont constitué environ 67% des constructions neuves.
En 1997 on comptait environ 7700 résidences secondaires sur l’île. Ce chiffre est sans doute sous estimé, les raisons fiscales incitent quelquefois à  les déclarer comme résidence principale. L’estimation que l’on peut faire , si on se fie  aux constructions neuves, est plus proche de 8000-8050 résidences secondaires. Le développement du parc est limité par l’installation de retraités qui deviennent résidents permanents dans ce qui était leur résidence secondaire.
Depuis 1990 on a commencé 68 résidences principales par an sur l’île, ces dernières années ce nombre se stabilise autour de 60 par an.
Noirmoutier, 53 % de la population, en a accueilli 50% ; La Guérinière, la plus favorisée avec 15% de la population en a 19% ; pour Barbâtre l’évolution est conforme à son importance, 15% pour 14% de population ; par contre à l’Épine pour 18% de la population on n’enregistre que 15% de constructions neuves.

Les perrés

Article du Bulletin N° 21

Les perrés sont des murs de protection dont le profil transversal peut être vertical, incliné, convexe, parfois en marches d’escalier. Souvent dans les villes balnéaires anciennes des murs verticaux portaient des promenades de front de mer. Aujourd’hui, pour diminuer la déflexion de la houle sur l’obstacle, on construit des murs inclinés avec une pente de trois de base pour un de hauteur, mais on a davantage recours aux cordons d’ enrochements plus faciles à édifier grâce aux engins de terrassement.
Les arguments ne manquent pas pour dresser un réquisitoire sévère contre les perrés et les cordons d’enrochement. Ils enlaidissent l’environnement en artificialisant la côte, ils gênent l’accés aux plages dont ils réduisent le surface par leur présence même, ils n’arrêtent pas le démaigrissement et le recul des estrans car ils n’apportent pas de remèdes à la cause de ces phénomènes.
Il y a plus grave encore. Les murs de protection et les perrés accélèrent l’érosion des plages sur lesquels ils ont été construits. D’abord en s’interposant entre l’estran et la dune qui lui est associée , ils empêchent les échanges entre ces deux éléments qui forment un couple interdépendant, échanges indispensables au bon équilibre d’un rivage sableux. Ensuite et surtout, ils modifient les processus hydrodynamiques littoraux en renforçant l’agitation de la mer qui brise sur eux  et la vitesse des  courants résultant du déferlement, d’où un enlèvement accru du sable et des galets. La surface inclinée et perméable d’une plage laissée à l’état naturel dissipe l’effet des vagues ; au contraire la présence d’un ouvrage maçonné ou rocheux engendre la réflexion de la houle incidente qui accroît la turbulence de l’eau sur le rivage. Le résultat est une dispersion des sédiments qui vont se déposer sur l’avant plage. D’un été à l’autre les dégâts de l’hiver sont incomplètement réparés. Les modifications irréversibles ont lieu à l’occasion des grandes tempêtes. Avec le temps la plage devient moins haute, plus pentue, ce qui accentue encore l’effet de la houle. bientôt le mur est affouillé à sa base et il doit être renforcé. À terme la plage est appelée à disparaître.
L’effet nocif d’un cordon d’enrochement ne s’arrête pas là. À partir du moment où il est constamment atteint par la mer il interfère avec la dérive littorale qui est freinée; des sédiments vont manquer en aval, situation qui déclenchera ou accroîtra l’érosion, d’où une extension du cordon dans cette direction. Le doigt est mis dans l’engrenage. Ainsi un tel ouvrage peut non seulement aggraver le démaigrissement ou le recul de la plage sur lequel il est construit, mais encore déstabiliser une plage adjacente qui appellera à son tour un ouvrage de défense.   

La digue du Devin

Article du Bulletin N° 20

Situation : la digue du Devin est un ouvrage de défense contre la mer, qui s’étend entre le port de Morin et la pointe du Devin. Près des deux tiers de l’île seraient inondés si la mer passait à cet endroit.
Sur le plan d’occupation des sols de 1984 actuellement en vigueur (le POS de 1996 a été annulé par le Tribunal administratif de Nantes pour déclassement de zones ND la digue du Devin est en zone ND. En 1996 une zone NDt avait été créée autour de l’école de voile.
C’est un espace naturel sauvage, la digue est longée par une dune reconstituée bordée d’une haie de tamaris qui surplombe la rue Louis Brien Continue reading

Courrier

Bulletin N° 20

Le propriétaire du camping “le Caravan’île”, craignant que nos lecteurs puissent croire que la dune qui  borde le camping  lui appartienne nous écrit que :
• la bande de terrain en bordure de mer n’est pas la propriété du camping mais celle du district : oui, depuis l’an dernier,
• tous les aménagements du camping ont été financés de ses deniers : oui, on l’espère bien,
• la situation du camping, au regard des limites de propriété (sic), est identique à celle des ( lotissements) des Sables d’Or, de la Tresson, etc. ?”
Pourquoi pas ? Ce que nous affirmons c’est que ce camping a été construit sur les dunes de La Tresson Continue reading

Halte aux constructions sur la dune

Article du Bulletin N° 18

Fin 1995 , quand nous avions vu s’élever au sommet de la dune des Thibaudières   et dominant la plage une imposante construction, nous avons cru à une erreur. Il a bien fallu que nous nous rendions à l’évidence, le maire de l’Épine avait bien accordé un permis de construire à une société civile immobilière (SCI). Nous ne pouvions tolérer cette construction tout à fait contraire à la loi littoral, c’était créer un précédent qui Continue reading

Non à une route en bordure de mer

Article du Bulletin N° 18

Le 2 août 1994 nous déposions, avec l’association du Luzan, un recours en annulation contre un arrêté préfectoral déclarant d’utilité publique la création d’une voie côtière, en bordure de mer, surplombant la plage de Luzan à la pointe de l’Herbaudière.
Nous affirmions que le dossier soumis à enquête ne permettait pas d’apprécier le coût total de l’opération.
Nous demandions que la Loi littoral soit appliquée dans son intégralité: Continue reading

Les zones boisées dans le paysage de l’île

Article du Bulletin N° 17
Les forêts de l’île sont en grande partie  artificielles.  Elles sont, en effet, composées le plus souvent de résineux plantés pour préserver les dunes de l’érosion.
Elles accueillent une faune originale et une flore spécifique, parfois rare à l’échelle du département de la Vendée, de la région ou même à l’échelle nationale.
Elles participent à l’intérêt paysager de nombreux sites de l’île: les masses boisées importantes jouent le rôle de repères visuels dans un paysage assez plat et Continue reading